Le salon des Solutions
environnementales & énergétique du Grand Ouest

Les Actualités

Energy Observer veut mettre à flot son cargo sans émissions

13/02/2022

Energy Observer veut mettre à flot son cargo sans émissions

Energy Observer développe un navire de fret zéro émission. Mise à l'eau prévue pour 2025.© Energy Observer 2 - Kadeg Boucher / JB Epron Design

Après avoir réalisé un catamaran sans émission en 2017, Energy Observer passe à une plus grande échelle en développant un cargo capable de transporter 5000 tonnes de marchandises. Ce navire sera propulsé à l'hydrogène et au vent.

120 mètres de long et pouvant porter jusqu’à 5 000 tonnes de marchandises. Voici à quoi pourrait ressembler le prochain bateau démonstrateur à zéro émissions développé par Energy Observer, entreprise créée en 2013. Pour l’heure, l’objectif de ce projet n’est pas la production en série mais de « montrer que ça marche » selon les mots de Victorien Erussard, ancien skipper et dirigeant d’Energy Observer.

En 2017, Energy Observer avait déjà construit un catamaran géant, autonome en énergie et à zéro émissions. Il est actuellement en train de finaliser un tour du monde de six ans. A présent, l’entreprise maritime voit plus grand avec son navire de fret de 5 000 tonnes de port en lourd. Les bâtiments de cette envergure représentent 37 % de la flotte mondiale.

De l’hydrogène et du vent

Pour remplacer les carburants émetteurs de CO2, Energy Observer mise sur l’hydrogène. Et comme pour l’aviation, le défi consiste à trouver de la place pour stocker l’hydrogène liquide. Les 1 000 mètres cube de réserves d’hydrogène prévus pour le bateau stockeront 70 tonnes d’hydrogène liquide, soit 210 tonnes de litres diesel en équivalent énergétique.

La pile à combustible sera conçue et fournie par EODev, la filiale d’Energy Observer consacrée à l’industrialisation des technologies développées sur les démonstrateurs. Ensemble, les deux entreprises emploient 80 personnes. Toyota est également actionnaire d’EODev. De son côté, Air Liquide est sollicité pour travailler sur la sécurité de l’intégration des quatre réservoirs l’hydrogène liquide, un volet incontournable pour cette énergie pressurisée jusqu’à 700 bar.

En plus de l’hydrogène, le navire utilisera aussi l’énergie du vent. On peut observer sur les illustrations quatre voilures à cet effet. « La propulsion vélique permet d’apporter entre 15 % et 40 % de l’énergie d’un navire », précise Victorien Erussard à L'Usine Nouvelle. L’entreprise Ayro est chargée de développer la propulsion vélique du navire.


Crédit photo : Energy Observer 2 - Kadeg Boucher / JB Epron Design.

Exploitation commerciale prévue pour 2027

D’autres partenaires assistent le développement du cargo à zéro émission comme CMA CGM qui analyse des paramètres commerciaux et opérationnels. Le cabinet LMG est en charge de l'architecture du navire, après avoir précédemment développé Hydra, le premier ferry à hydrogène livré en juillet 2021. « Ce projet est avant tout un démonstrateur, répète Victorien Erussard. L’enjeu est d’analyser toutes les émissions directes et de quantifier l’impact carbone de la construction. »

Les équipes d’Energy Observer et leurs partenaires espèrent une mise à l’eau de leur prototype en 2025, avant de lancer une campagne de tests en 2026 et une exploitation commerciale en 2027. En attendant, le projet sera présenté le 10 février, à l’occasion du One Ocean Summit à Brest, une rencontre internationale dédiée à la protection des océans.


www.usinenouvelle.com




Annonce Publicitaire