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Records de chaleur : pourquoi l’année 2023 a-t-elle autant déraillé ?

17/12/2023

Records de chaleur : pourquoi l’année 2023 a-t-elle autant déraillé ?

La statue de la Liberté à New York (États-Unis), en octobre 2022. Photo d’illustration. | FRANCK DUBRAY / ARCHIVES OUEST-FRANCE

Le programme européen Copernicus a indiqué ce mercredi 6 décembre que l’année 2023 serait l’année la plus chaude jamais enregistrée dans le monde, et ce assez largement. L’automne 2023, lui aussi record, se situe également très au-dessus des normales. Pourquoi de telles marges ? Éléments de réponse.

Depuis des semaines, sinon des mois, les graphiques publiés par les instituts climatiques du monde entier montrent une courbe qui, seule, se balade au-dessus de ses prédécesseuses. Cette courbe, reproduite ci-dessous, est celle représentant la différence avec les normales de la température mesurée dans l’atmosphère. Une température qui s’avère donc largement supérieure à celles mesurées les années précédentes.

Depuis des semaines, sinon des mois, les graphiques publiés par les instituts climatiques du monde entier montrent une courbe qui, seule, se balade au-dessus de ses prédécesseuses. Cette courbe, reproduite ci-dessous, est celle représentant la différence avec les normales de la température mesurée dans l’atmosphère. Une température qui s’avère donc largement supérieure à celles mesurées les années précédentes.

Cette courbe des températures terrestres fait écho à celle qui représente la température enregistrée à la surface des océans, qui s’envole tout aussi franchement.

Certes, depuis maintenant plusieurs décennies, l’humanité est habituée à battre les records de chaleur tomber. Mais les différences avec les anciennes marques sont rarement aussi importantes. Alors pourquoi l’année 2023 déroge-t-elle à la règle, en battant les anciens records à plate couture ?

L’effet El Niño

Une partie de la réponse est à chercher dans le Pacifique équatorial, où a récemment réapparu le phénomène climatique El Niño . Celui-ci « se traduit par une hausse de plusieurs degrés » de la température dans cette région, rappelle Jean Jouzel, ancien vice-président du Giec et auteur, aux éditions Ouest-France, d’un livre d’entretiens avec le journaliste Paul Goupil.

Cette région étant très vaste, la différence de température qui y est relevée influe sur la moyenne mondiale, en la tirant vers le haut. De fait, « les années avec un El Niño sont traditionnellement plus chaudes » que les autres, résume le climatologue.

Un océan Atlantique très chaud

Mais, pour expliquer l’ampleur des records actuels, « d’autres facteurs entrent en ligne de compte », poursuit le climatologue Christophe Cassou, auteur principal de l’un des derniers rapports du Giec.

Le premier de ces facteurs additionnels est lié aux conditions dans l’océan Atlantique. « Ce printemps et cet été, il a été très chaud », rappelle Christophe Cassou. Cela est lié « à une baisse de l’intensité des vents, car q uand les vents diminuent, il y a moins d’évaporation, donc moins de perte de chaleur, ce qui fait que l’océan se réchauffe ».

Comme le Pacifique équatorial, l’Atlantique a donc été plus chaud que d’ordinaire, ce qui a contribué à réchauffer l’atmosphère qui le surplombait. Un réchauffement qui a de nouveau tiré à la hausse la moyenne mondiale.

Une banquise antarctique anormalement petite

Et, au final, ce sont même « les trois grands bassins océaniques qui présentent des températures au-dessus des normales », complète Christophe Cassou. En plus du Pacifique et de l’Atlantique, le bassin austral, et notamment sa zone polaire, l’Antarctique, connaît effectivement lui aussi une situation anormale.

En 2023, « la banquise antarctique a connu une fonte historique », note Christophe Cassou. Et là encore, la différence avec les précédents records de fonte est importante, explique le climatologue.

Or, cette banquise jour un rôle important pour protéger les océans des rayons du soleil. Le fait qu’elle ait été réduite de façon inédite en 2023 a donc également influé sur la chaleur recensée au niveau mondial.

Le réchauffement global comme toile de fond

Enfin, « tous ces éléments se superposent avec le réchauffement lié à l’augmentation de l’effet de serre », qui est lui-même dû aux activités humaines, explique Jean Jouzel.

Or, ce réchauffement climatique, dont l’homme est responsable, s’accentue, rappelle Christophe Cassou. « Les émissions de gaz à effet de serre continuent d’augmenter et les concentrations de ces gaz dans l’atmosphère aussi », rappelle le climatologue. Or, « dans un climat qui se réchauffe, la probabilité de battre des records est toujours plus grande ».

ouest-france

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