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Les français aspirent massivement à un nouveau modèle écologique et social

01/07/2020

Les français aspirent massivement à un nouveau modèle écologique et social

Lyon, Bordeaux, Strasbourg, Poitiers… Trois des plus grandes villes de France aux sociologies renouvelées ont été ravies par des candidats nouveaux, inconnus au plan national. Tous portaient un drapeau vert et rose. La très forte abstention, presque 60 %, ne masque pas l’aspiration de très nombreux Français à tester d’autres modes de décisions politiques pour affronter les urgences sociales et environnementales.

La crise du COVID 19 a bouleversé les Français et leurs choix électoraux. Le taux très élevé d’abstention montre que bon nombre d’entre eux ont préféré rester silencieux mais ceux qui sont allés voter ont provoqué une vague verte. Pour la première fois, l’écologie, le changement climatique ou la pollution de l’air ont été au cœur des commentaires de la soirée politique. Les angoisses sociales liées à la crise sans précédent sont l’autre grand motif de la victoire des candidats(e)s portant une étiquette verte et rose dans de très nombreuses villes : Lyon, Quimper, Bordeaux, Poitiers, Besançon…

Les préoccupations environnementales ne cessent de gagner du terrain rappelaient les sondeurs invités des soirées électorales. Tous les représentants écologistes venus célébrer leur victoire ont rappelé la nécessité de prendre des actions fortes à la hauteur de l’urgence des problèmes environnementaux : pollution, climat, pesticides… Un mouvement écologiste d’abord urbain puisque les maires réélus massivement au premier tour sont en majorité membres ou proches des Républicains.

Deux symboles : Lyon et Bordeaux

L’une des victoires écologiste la plus symbolique est celle de Lyon. Le fief de Gérard Collomb, ex-ministre du gouvernement et à la tête de la Capitale des Gaules depuis 2001, passe très largement dans les mains de Gregory Doucet. L’homme de 47 ans s’est engagé dans la politique de la ville en 2014 et s’est fait connaître comme organisateur des grandes marches pour le Climat. Le candidat vert affiche un score de plus de 53 % (à l’heure où nous écrivons ces lignes) 20 points devant la liste de droite. Gérard Collomb avait pourtant renoncé à se représenter en appelant à voter pour ses alliés aux Républicains.

Même tremblement de terre à Bordeaux. La ville n’a connu que deux maires, de droite, depuis 1947 : Jacques Chaban-Delmas, puis Alain Juppé à partir de 1995. La victoire sur le fil du candidat EELV Pierre Hurmic repose sans doute sur le bouleversement sociologique qu’a connu la ville qui a accueilli plus de 55 000 nouveaux habitants entre 2011 et 2016. Jeunes urbains, parents d’enfants à qui ils veulent offrir une meilleure qualité de vie, ces nouveaux électeurs ont déboulonné les statues.

Enfin deux femmes gardent leurs fauteuils de maires de deux des plus grandes villes françaises, l’une confortablement à Paris où Anne Hidalgo, associée à EELV affiche près de 50 % des voix. En revanche Martine Aubry, à Lille reste maire d’un cheveu (227 voix) mais elle a déclaré avoir entendu très clairement "le message sur la transition écologique ici et partout en France".

Écologie et solidarité

EELV confirme l’élan pris lors des Européennes de 2019. Il y a une "incroyable aspiration populaire à s’emparer à nouveau de sa ville, à donner du sens à la ville et à créer de l’emploi local. Cette ambition a trouvé un débouché politique", juge l’eurodéputé EELV, Yannick Jadot. Il ajoute : "Toutes les villes qui ont basculé le fond sur l’écologie et la solidarité". "Je suis une femme écologiste. C’est nouveau et c’est un signal politique fort que les habitants veulent une autre politique", a déclaré Anne Vignot, élue avec deux points d’avance à la mairie de Besançon à la tête d’une coalition (EELV-PS -PC- Génération.s).

Curieusement le COVID 19 qui a dicté le calendrier et motivé sans doute l’abstention massive en décourageant le vote des personnes les plus âgées, était peu présent dans les commentaires politiques. Ce virus a pourtant visiblement provoqué une prise de conscience des ravages concrets que peuvent avoir des crises conjuguées (sanitaire, environnemental, économique et social). La menace du péril rouge et vert qu’ont tenté les candidats de la République en Marche alliés avec des Républicains a été un échec. "Dans des villes emblématiques, les alliances LR/LREM de ceux qui agitaient cette menace sont durement sanctionnées", décrit Matthieu Orphelin, ex-député LREM. Seul le Premier ministre, Édouard Philippe, confortablement réélu au Havre, a pu savourer sa soirée électorale.

Mis au pied du mur par les écologistes qui lui ont rappelé toute la soirée ces discours forts sur le climat (Make our planet great again), Emmanuel Macron a un programme tout désigné pour parler écologie au lendemain du second tour des municipales. Il reçoit les 150 citoyens de la Convention pour le Climat pour annoncer l’avenir offert à leurs propositions. Leur point commun est d’appeler à une transformation forte de nos modes de consommations et de production, message aujourd’hui traduit dans les urnes. Le chemin est tracé…

Source : NOVETHIC / Ludovic Dupin @LudovicDupin et Anne-Catherine Husson-Traore,  @AC_HT, Directrice générale de Novethic

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