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La durabilité s'industrialise en Nouvelle-Aquitaine

30/08/2020

La durabilité s'industrialise en Nouvelle-Aquitaine

Les process industriels tendent à se généraliser dans les entreprises de Nouvelle-Aquitaine qui fournissent tout ou partie des bâtiments durables.

En Nouvelle-Aquitaine, le bâtiment durable n’a pas encore tout à fait passé le cap de l’industrialisation. Pourtant, il s’en approche chaque jour un peu plus. "Il reste beaucoup à faire, même si des process industriels sont déjà instaurés, autour de la filière paille, par exemple", précise Vincent Seppeliades, le directeur d’Odéys, le cluster construction et aménagement durable de la région.

L’industrie du bois, elle aussi, est relativement structurée, faisant l’objet d’une demande de plus en plus forte, que constate Guillaumie Habitation, à Aixe-sur-Vienne (Haute-Vienne).

Ce constructeur de logements utilise du douglas, un sapin du Limousin, pour construire des bâtiments écologiques, quelque 50 réalisations par an. "Nous employons majoritairement cette essence locale en ossature, bardage et charpente ainsi que des matériaux biosourcés pour isoler, de la laine et de la fibre de bois, de la ouate de cellulose et de la paille", indique Fabien Gaumy, le directeur commercial.

Situé en Creuse, Atulam commercialise ses menuiseries sur mesure auprès des poseurs pour des chantiers de rénovation (15 500 fenêtres en 2019). Pour cibler le grand public, il a lancé la marque La Fenêtre française, avec une garantie de douze ans. "Nos fenêtres résistent au moins vingt ans, précise Xavier Lecompte, son président. Les premières, posées en 1998, sont en parfait état. Cette garantie rassure les particuliers." Un robot de peinture applique quatre couches, 82 % des fenêtres sont peintes avec un objectif de 100 % grâce à une seconde ligne de finition représentant un investissement de 1 million d’euros. Et un lean durable, en place depuis un an, a permis un gain de productivité de 30 %.

Un plafond chauffant et rafraîchissant

Fabricant de charpentes industrielles et ossatures créé en 1929, Champeau (180 salariés, 26 millions d’euros de chiffre d’affaires), à Eymoutiers (Haute-Vienne), consomme 55 000 m3 par an d’épicéa et de douglas provenant de l’est de l’Hexagone. "Nous sommes des pionniers du développement durable sans le vouloir, avec des produits à 98 % en bois, hormis les connecteurs en métal, précise Bruno Faye, le directeur général. Le bois est écologique, avec une forte résistance mécanique et il s’adapte à tous les projets sur mesure." Un programme d’investissement de 3 à 4 millions d’euros est envisagé à la suite du rachat de l’entreprise par Arcole Industries à la mi-avril. Dans l’ex-Poitou-Charentes aussi, plusieurs entreprises se sont orientées vers l’éco-construction. C’est le cas de Chaux & Co, à Jaunay-Clan (Vienne), dont le cœur de métier est le travail de la chaux et du chanvre, et de Bois et Paille à Vausseroux (Deux-Sèvres). Réfléchir à des modes de chauffage durables est également important. À Puymoyen (Charente), Innovert équipe chaque année des centaines de maisons de son plafond chauffant et rafraîchissant. Son leitmotiv : trouver des solutions économes en énergie et efficaces. L’entreprise a également développé un puits de rafraîchissement passif.

400 logements en bois et terre crue

À Chasseneuil-du-Poitou (Vienne), six entrepreneurs ont décidé de s’associer pour créer Vertsun, spécialiste de l’énergie solaire. La start-up a conçu un premier hangar agricole photovoltaïque clés en main et commercialise des kits de deux à dix panneaux avec onduleur, pour les particuliers qui souhaitent passer en autoconsommation. L’installation peut être réalisée par les particuliers eux-mêmes et devrait être facilitée par le dernier brevet déposé par Vertsun : un panneau solaire avec un cadre en matériaux composites, donc non conducteur.

Enfin, pour faire évoluer les pratiques des entreprises et travailler sur les solutions de demain, la région dispose de Tipeee, une plate-forme technologique pour le bâtiment durable implantée à Lagord, à proximité de La Rochelle (Charente-Maritime), sur le parc bas carbone dédié à l’amélioration de l’habitat, Atlantech. La structure accompagne les acteurs du bâtiment dans leurs démarches d’innovation liées à la transition énergétique. "Au-delà de la paille et du bois, il reste encore beaucoup de filières à structurer, autour des matériaux biosourcés et géosourcés, du recyclage, assure Vincent Seppeliades (Odéys). Le secteur manque d’une logique de structuration de ces filières. Prenons l’exemple de la terre crue : un projet national va permettre de définir une doctrine sur les préconisations techniques de ce matériau, sur les utilisations possibles… Il faut fixer un cadre normatif et réaliser un travail de formation pour s’assurer que la mise en œuvre sera réussie. L’outil industriel va arriver, puisqu’il y a déjà des demandes." C’est notamment le cas à Biganos (Gironde). Dans cette commune du bassin d’Arcachon, le bailleur social Aquitanis veut construire 400 logements en bois et terre crue. Il a fait appel à l’entreprise locale Dubourg. "Nous sommes une société familiale, de petite taille et très réactive sur le développement de nouveaux modèles, explique Marie-France Dubourg, sa cogérante. Nous travaillons la terre crue depuis quatre ans. Pour pouvoir livrer les 50 000 briques nécessaires au projet d’Aquitainis, nous engageons un process industriel, avec une deuxième ligne de production, pour laquelle nous avons reçu le matériel à la fin juin."

"Ce sont les matériaux et l’outil qui vont permettre de passer le cap de l’industrialisation, souligne Jérôme Cohade, le président de Plébac, à Mérignac (Gironde), qui crée des façades, et président de la commission régionale sur l’innovation de la FFB. Mais innover, c’est aussi réfléchir à la manière dont nous produisons. La commission de la FFB s’inspire beaucoup du lean pour essayer d’éviter de gaspiller du temps, de l’énergie, des ressources… Si l’acte de construire était globalement mieux optimisé, les gains seraient considérables et permettraient d’entrer véritablement dans l’ère du bâtiment durable."

Drivia - Le tableau électrique connecté de Legrand

Le premier tableau électrique connecté de Legrand, Drivia with Netatmo, est sorti en avril. Il comprend un pack de six modules à installer sur un tableau classique, quelle qu’en soit la marque, et est piloté à partir d’un smartphone grâce à l’application gratuite Home + Control. Celle-ci permet de suivre en temps réel la consommation et d’interagir avec le logement. L’utilisateur peut contrôler à distance l’éclairage et les équipements très énergivores, comme le ballon d’eau chaude et le sèche-linge, afin de réduire sa facture énergétique. Il est désormais possible d’allumer et d’éteindre n’importe quel appareil, même s’il n’est pas connecté, dès lors qu’il est relié au tableau électrique. Ce compteur est aussi compatible avec les assistants vocaux (Google Home, Apple Siri et Amazon Alexa) pour piloter sa maison à la voix.

Circouleur, la deuxième vie de la peinture

C’est une idée en apparence toute simple, mais Circouleur est le seul, en France, à l’avoir eue : recycler la peinture des fonds de pots que jettent les entreprises et les particuliers. "L’Agence de la transition écologique (Ademe) estime le gâchis annuel, dans notre pays, à 28 millions de litres", explique Maïlys Grau, la présidente et fondatrice de Circouleur, à Blanquefort (Gironde). L’entreprise évite plusieurs pollutions, puisqu’elle évite que les pots soient incinérés et de nouvelles peintures fabriquées, avec des matières premières venues parfois de l’autre bout du monde. Chaque année, Circouleur commercialise 35 tonnes de peinture, produites par un sous-traitant. Il s’apprête à franchir le pas de l’achat d’un outil industriel afin de produire en plus grande quantité. "Nous avons répondu à l’appel à manifestation d’intérêt pour une partie des anciennes usines Ford de Blanquefort et nous prévoyons d’embaucher 40 personnes dans un premier temps, précise Maïlys Grau. Nous avons le sentiment de tomber au bon moment, celui où particuliers et décideurs économiques comprennent que le développement durable est incontournable."

source : usinenouvelle.com


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