Une entreprise recycle les boues des stations d'épuration grâce à une innovation plus écologique

En Charente-Maritime, un ingénieur, développe une nouvelle manière de réduire les déchets des stations de traitement des eaux et devrait bénéficier d'une aide de presque 300 000 euros. • © France 3 Nouvelle-Aquitaine

À Villedoux, en Charente-Maritime, un ingénieur, développe une nouvelle manière de réduire les déchets des stations de traitement des eaux. Son entreprise vient d'être sélectionnée par le plan d'investissement France 2030 et devrait bénéficier d'une aide de presque 300 000 euros.

C’est une entreprise méconnue de Charente-Maritime qui vient de recevoir un sacré coup de pouce. La société Adéquatec, qui commercialise des solutions de traitement des boues d’épuration, fait partie du plan d’investissement France 2030. Elle recevra une aide de près de 300 000 euros pour développer une gestion plus vertueuse de ces résidus.

Le fondateur de l'entreprise, Abel Smati, travaille sur cette innovation depuis près de vingt ans. Il s'est installé en 2014 dans ses ateliers à Villedoux. Depuis, il a équipé environ soixante-dix stations d'épuration avec ses machines.

De nouvelles solutions

À première vue, c'est une drôle de machine. Abel Smati à inventer une presse qui réduit les déchets des stations de traitement des eaux, en déshydratant les boues d’épuration. "Elles sont à 99 % constituées d'eau traitée. La première chose à faire, c'est d'enlever le maximum d'eau de ces boues d'épuration pour réduire les volumes et pouvoir les transporter et les valoriser", explique l'ingénieur.

Une fois déshydratées, ces boues peuvent être revalorisées "en épandage, en compostage et maintenant de plus en plus méthanisation. C'est-à-dire qu'on produit de l'énergie, du biométhane", détaille Abel Smati.

Une technique particulière

Pour mener à bien son processus de déshydratation, l'ingénieur a développé une nouvelle technique. Grâce à une vis d'Archimède et un système d'anneaux mobile, les déchets sont compressés.

" Ça permet de filtrer les boues avec très peu d'énergie "

Abel Smati - Ingénieur et fondateur d'Adequatec

Le fondateur de l'entreprise précise, "la vis va tourner à quelques tours par minute contrairement à l'ancienne technologie de centrifugation qui elle tourne à 3 000 ou 4 000 tours par minute. Une machine qui fait vingt kilowatts, on la remplace par une machine qui fait un kilowatt".

L’entreprise est installée depuis 2014 dans à Villedoux et a équipé près de 70 stations d’épuration avec ses machines. • © France 3 Nouvelle-Aquitaine

Les machines sont fabriquées directement dans les ateliers d'Adequatec. "Techniquement, au niveau de la soudure, il faut que ce soit étanche, assure Olivier Masvaleix, chaudronnier soudeur dans l'entreprise d'Abel Smati, il faut que ce soit très résistant".

" Plutôt que de l'acheter, il vaut mieux qu'on la conçoive nous-même parce qu'une pièce comme ça dans le commerce ça nous semble trop cher par rapport au coût de fabrication. "

Olivier Masvaleix - Chaudronnier soudeur

De nouvelles perspectives

Grâce à l'aide du plan d'investissement France 2030, Abel Smati se réjouit. "C'est une très bonne nouvelle pour lever le plafond de verre sur la gamme actuelle de nos machines de presse à vis. Elles sont limitées à 300 000 habitants et donc ne touchent pas les 10 à 15 % du marché qui sont les très grandes capacités", analyse-t-il.

Les fonds vont permettre à l'entreprise de se développer et peut-être d'augmenter le nombre de salariés. Le fondateur espère embaucher trois nouvelles personnes.

Reportage de Lisa Macineiras et Christelle Nicolas

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