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Le gouvernement lance une vaste consultation pour adapter la France à +4°C
01/06/2023
@dimitrisvetsikas1969
Pour construire la future stratégie d’adaptation de la France au réchauffement climatique, le ministère de la transition écologique ouvre une consultation en ligne ce mardi. Une façon de lancer le débat sur un sujet encore peu abordé par les pouvoirs publics.
Cet été, la SNCF annonce réduire la vitesse de tous les TER de Nouvelle Aquitaine pour éviter d’aggraver la déformation des rails causée par les fortes chaleurs. Une illustration de l’immense chantier de l’adaptation au réchauffement climatique. Quels secteurs privilégier ? Comment garantir nos communications ? Notre sécurité ? Pour anticiper toutes les pires situations, le gouvernement lance, ce mardi, une consultation en ligne ouverte à toutes et tous jusqu’à mi-septembre, mais surtout destinée aux collectivités locales, entreprises et associations.
Deux scénarios sont soumis aux participant·es. Le premier est fondé sur une hausse de 1,5 °C de la température moyenne de la planète d’ici à 2100, soit environ +2 °C en moyenne en France métropolitaine. Le deuxième envisage un réchauffement de 3°C au niveau mondial, ce qui reviendrait à une hausse de 4°C en France. Le pays s’est déjà réchauffé de 1,7°C.
«C’est une vraie nouveauté. Jusqu’à maintenant, il n’était écrit nulle part qu’on devait se préparer au pire. Il s’agissait d’adaptation historique, à partir du passé, en prenant la canicule de 2003 comme référence, par exemple», explique à Vert Vivian Dépoues, chef de projet «adaptation au changement climatique» à l’Institut de l’économie pour le climat (I4CE).
Un prétexte pour commencer à discuter
Avec quatre degrés supplémentaires d’ici à la fin du siècle, les conditions de vie seront bouleversées. «Quel accompagnement serait nécessaire selon vous ?», interroge par exemple la consultation, qui doit permettre de contribuer à la mise à jour du prochain plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC), attendu en fin d’année.
«Cette consultation est d’abord un prétexte pour commencer à discuter avec les acteurs concernés», estime encore Vivan Dépoues, notamment les filières économiques en première ligne comme le tourisme ou l’agriculture. «On n’a commencé à regarder l’adaptation que très récemment, on avait peur que ça donne l’impression de ne pas avancer sur le reste», c’est-à-dire la baisse des émissions de gaz à effet de serre, précise-t-il. Malgré des discours sur le sujet prononcés dès le mois de janvier, le gouvernement a tardé à renouveler la précédente stratégie d’adaptation, qui a pris fin il y a un an.