Le salon des Solutions
environnementales du Grand Est

Les Actualités

Résilience de la forêt face au feu : l'exemple australien

07/09/2022

Résilience de la forêt face au feu : l'exemple australien

L'eucalyptus est capable de survivre à un incendie.    © Daria Nipot

Si la situation australienne est transposable aux mégafeux survenus en France cet été, il y a motif d'espoir. Une étude scientifique, dont les résultats ont été publiés, jeudi 1er septembre, dans la revue Remote Sensing of Environment, montrent que les pertes de biomasse résultant des incendies de forêt massifs qu'a connus l'Australie, entre septembre 2019 et janvier 2020, ont été rapidement compensées.

Les auteurs de cette étude, chercheurs à l'Inrae, au CEA et dans plusieurs universités internationales, ont évalué deux paramètres : les pertes de couverture végétale et de biomasse, d'une part ; la capacité de récupération de la végétation un an après les incendies, d'autre part. Les images satellitaires recueillies, couplées à des techniques d'analyse et de modèles prédictifs des stocks de carbone, montrent que la zone forestière brûlée, qui représentait 20 % de la forêt australienne, a perdu l'équivalent de 200 millions de tonnes de carbone, dont 90 millions attribuables aux incendies et 110 millions aux effets cumulés de la sécheresse et des températures extrêmes.

Un an après, les scientifiques ont constaté un gain de biomasse représentant plus de 260 millions de tonnes de carbone stockées. Soit une récupération complète des stocks perdus. Il faut aussi préciser que l'année 2020 a été marquée par un niveau de précipitation deux fois plus élevé que celui enregistré en 2019. Alors que la forêt avait brûlé du sol jusqu'à la cime, l'étude montre une récupération rapide de la végétation, y compris les graminées, les arbustes et les cimes des eucalyptus brûlés, mais pas morts. Ces arbres, connus pour leur capacité de régénération post-incendie et leur adaptation à la sécheresse, dominent dans les forêts australiennes, rappelle l'Inrae. Ce qui n'est pas le cas dans les zones de forêt sinistrées en France, cet été, où prévalaient des plantations de pins, bien moins résilientes.

Laurent Radisson / www.actu-environnement.com

Annonce Publicitaire