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Prévenir les inondations

08/01/2021

Prévenir les inondations

À Ceintrey (54), le Madon sort régulièrement de son lit et envahit les jardins. Photo ER /PATRICE_SAUCOURT

En accentuant l’alternance sécheresses/précipitations, le dérèglement climatique chamboule certains cours d’eau. Plus que jamais, la prévention des crues implique de jeter un pont entre urbanisation et environnement. Bref, de rétablir un partenariat avec la nature.

Comment oublier les terribles images de la tempête Alex dévastant en octobre la vallée de la Roya ? Ennoyant plusieurs communes de l’arrière-pays niçois, les trombes d’eau sont venues rappeler la nécessité de prévenir de tels phénomènes afin d’en limiter les conséquences. En dépit des différences géographiques, les crues n’épargnent pas le Grand Est, mettant parfois en péril des zones habitées. Face à l’accentuation des phénomènes extrêmes, les plans de prévention se multiplient sur la base de diagnostics partagés par les collectivités et les administrations. Ce que prévoient notamment les schémas directeurs d’aménagement et de gestion des eaux (Sdage). « En matière de lutte contre les crues, la réflexion intègre désormais la nécessité de protéger les biens et les personnes, tout en œuvrant à la restauration des cours d’eau », rapporte Marc Hoeltzel directeur de l’Agence de l’eau Rhin-Meuse.

« Il faut protéger les prairies »

Opérations de renaturation, reméandrage, endiguement, fossés drainants et remise en état des zones humides, « il faut recréer des zones d’expansion des crues en amont, afin de redonner à l’environnement la capacité de jouer son rôle tampon ralentissant la dynamique des inondations ». Celle qui, dans le Grand Est, a en gestion la ressource dispose d’un bel atout : le territoire de son ressort présente de nombreuses prairies bordant le lit des rivières. Pour les protéger, elle favorise l’implantation agricole de systèmes en herbe. C’est ainsi qu’une filière de blé panifiable fédérant une petite dizaine d’exploitants a vu le jour dans la vallée du Rupt de Mad. « Cela pérennise environ 200 hectares le long du cours d’eau ». Affluent de la Moselle, le Madon capte lui aussi l’attention. Et pour cause, le vallon est régulièrement en proie aux caprices de la rivière qui file de Lerrain (88) à la confluence de Pont-Saint-Vincent (54). De tous ses débordements, ceux de 1947 et 2006 ont marqué les esprits. « À chaque fois, les dégâts matériels sont d’autant plus conséquents que certains aménagements constituent autant d’obstacles très pénalisants », relève Philippe Larivière directeur de l’EPTB [Établissement public territorial de bassin] Meurthe-Madon. « Ainsi, les nombreuses maisons de tanneur en bord de rivière à Mirecourt (88) ont-elles été transformées en partie basse, là même où les artisans utilisaient l’eau pour nettoyer les peaux. » Si elle a un coût – le programme [PAPI] Madon sur 6 ans est évalué à 12 M€ - la prévention des inondations repose sur la reconquête du milieu naturel « comme la création de d’annexes hydrauliques, de frayères à brochets, ou la mise en place de digues en travers du lit de la rivière. Le principe étant, qu’en ce domaine aussi, mieux vaut prévenir que guérir ».

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