Neutralité carbone : un défi réaliste pour les industriels de l’automobile

En 2030 dans les usines du groupe, les sources d’énergie renouvelables constitueront 80 % de l’énergie consommée, contre moins de 10 % aujourd’hui. | DAVID ADEMAS, archives Ouest France

L’industrie automobile est fortement émettrice de CO2 : par les produits qu’elle fabrique et par ses usines, grosses consommatrices d’énergie. L’objectif  zéro carbone ​peut paraître utopique.

C’est pourtant ce que vient d’annoncer Valeo, troisième équipementier automobile européen, implanté dans le monde entier.

Des investissements conséquents

Geoffrey Bouquot, directeur de la stratégie et de la recherche, explique : « La neutralité carbone sera atteinte en 2050 chez Valeo, et 45 % du chemin sera accompli d’ici à 2030. »

Une politique de longue haleine, commencée il y a plus de dix ans. « 10 milliards d’euros d’investissements ont déjà été consacrés à la réduction des émissions de CO2. 57 % de notre chiffre d’affaires porte sur la production de systèmes pour réduire les rejets carbonés des voitures. » C’est-à-dire électrifier les modèles existants, avec des motorisations hybrides.

Plusieurs usines pilotes

Dans les usines, cet objectif drastique a déjà des conséquences : autres modes de production, de chauffage des locaux, d’éclairage.

L’énergie des 187 usines de Valeo dans le monde va être de plus en plus produite par des sources naturelles : de l’éolien ou du solaire.

Des sites pilote existent déjà : à Chennaï (Inde), trois usines sont approvisionnées à 90 % en électricité verte. Dans les deux sites de Normandie du groupe, et dans ses quatre sites des Pays de la Loire, les progrès sont constants : fours industriels plus efficients, récupération de chaleur, isolation plus efficace, etc.

L'environnement englobe d’autres aspects : en dix ans, dans les usines Valeo, la consommation d’eau a baissé de 46 %, la consommation d’énergie de 29 % et la quantité d’emballages de 32 %. Une révolution… silencieuse.

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