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BIODIVERSITÉ : près de 20 % des espèces sont menacées en France

08/03/2021

BIODIVERSITÉ : près de 20 % des espèces sont menacées en France

La loutre d'Europe est protégée depuis 1981.                                                                IStock

Depuis 13 ans, la situation de la faune et de la flore se dégrade en France. Un bilan de la Liste rouge des espèces menacées en France a été délivré par l’Union internationale de conservation de la nature (UICN), l'Office français de la biodiversité (OFB) et le Musée d’histoire naturelle (MNHN). La conclusion est particulièrement préoccupante : 17,6 % des espèces sont menacées et 187 d'entre elles ont disparu.

À l'occasion de la journée mondiale de la vie sauvage, un bilan de la Liste rouge des espèces menacées en France a été établi par l’Union internationale de conservation de la nature (UICN), l'Office français de la biodiversité (OFB) et le Musée d’histoire naturelle (MNHN). Ils ont évalué un total de 13 842 espèces, dont 187 espèces ont complètement disparu.

Le résultat est préoccupant : 17,6 % des espèces de faune et de flore sont aujourd'hui menacées en France. Le pourcentage augmente chez les oiseaux nicheurs (32 %), les crustacés d'eau douce (28 %) ou les amphibiens (23 %). La situation est particulièrement inquiétante en Outre-mer :  plus d’un tiers des espèces d’oiseaux de La Réunion sont concernées. Le bilan n'est cependant pas exhaustif : pour plus de 2 100 autres espèces, les données sont insuffisantes pour établir un bilan. L'objectif à terme est d'évaluer l'ensemble d'entre elles. "Si nous avions plus de données, nous pensons que nous mettrions plus d'espèces dans ces catégories menacées", détaille Laurent Poncet du Musée d'histoire naturelle.

Pourcentage d'espèces menacées en France Métropolitaine

Nette dégradation

La situation de la faune et de la flore sauvages s'est dégradée en 13 ans en France. Depuis 2008, certains groupes d'espèces comme les reptiles, les amphibiens, les mammifères, les oiseaux et les poissons d'eau de métropole ont fait l’objet de deux évaluations. "Nous pensions qu'en huit ou neuf ans, on ne verrait pas beaucoup d'évolution. La surprise est qu'on assiste à une nette dégradation de la situation", explique Florian Kirchner, de l'UICN France, à l'AFP. "Pour les oiseaux nicheurs, on avait un quart d'espèces menacées en 2008, un tiers huit ans après", déplore-t-il. La situation est d’autant plus inquiétante, que "nous parlons des espèces qui bénéficient le plus d'effort de conservation, les vertébrés, et pas des insectes ou des mollusques", ajoute Florian Kirchner.

La pression anthropique est le premier facteur de ces disparitions, à travers notamment l'aménagement du territoire "qui reste incontrôlé" et l'intensification des pratiques agricoles avec le recours aux pesticides, selon le scientifique. Il voit pourtant "deux sources d'espoir" : l'évolution de l'opinion publique le succès de certains programmes de protection, comme pour la loutre, le bouquetin des Alpes ou le vautour moine. "Les dégradations de la nature restent bien plus fortes que tous les efforts qu'on peut déployer", avertit cependant Florian Kirchner. L'UICN, l'OFB et le Musée d'histoire naturelle appellent à protéger les espèces mais aussi à diminuer les pressions anthropiques.

www.novethic.fr / La rédaction avec AFP





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