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Après les néonicotinoïdes, le gouvernement lance son "plan pollinisateurs" pour sauver les abeilles

02/07/2021

Après les néonicotinoïdes, le gouvernement lance son "plan pollinisateurs" pour sauver les abeilles

                                                                                                            ©irin-k/Shutterstock

Le gouvernement a mis lundi en consultation un "plan pollinisateurs" visant à lutter contre le déclin de ces insectes, notamment les abeilles, essentiels à la biodiversité comme aux productions agricoles, mais vulnérables aux pesticides.

Ce plan, qui vise à traiter l'ensemble des facteurs menaçant les pollinisateurs, intervient alors que l'effondrement des populations d'insectes pollinisateurs menace des productions agricoles. En France, 70 % des cultures dépendent de la pollinisation. Il avait été promis par le gouvernement quand il avait annoncé en août 2020 la réintroduction temporaire des insecticides néonicotinoïdes, qualifiés de "tueurs d'abeilles", pour la culture de la betterave.

Restrictions sur les heures d'épandage

Le plan prévoit notamment d'évaluer le risque de tous les pesticides, dont les herbicides et fongicides, pour les pollinisateurs en vue d'une possible restriction, voire interdiction de traitement sur les cultures attractives en floraison, aujourd'hui applicable uniquement aux insecticides. Les agriculteurs auraient toujours la possibilité de traiter avec des produits portant la mention "abeilles", censés lors de leur application ne pas intoxiquer ces insectes. Les traitements devraient par ailleurs se faire dans des plages horaires spécifiques, deux heures avant le coucher du soleil et trois heures après, mais avec des exceptions. Il n'y aura donc pas "d'obligation de travail de nuit," soulignent les cabinets des ministères de la Transition écologique et de l'Agriculture, qui portent tous deux ce plan.

Ces points notamment avaient été très contestés lors des réunions préparatoires, la FNSEA, principal syndicat agricole, s'y opposant, selon des participants.

Le plan compte six "axes", l'amélioration des connaissances scientifiques, des "leviers économiques et d'accompagnements des agriculteurs, des apiculteurs et des forestiers" ; un accompagnement des autres secteurs d'activités ; la préservation du bon état de santé des abeilles ; la réglementation pour la protection des pollinisateurs lors de l'application des produits phytopharmaceutiques ; le partage des pratiques agricoles favorables aux pollinisateurs. D'une durée de 5 ans il couvrira la période 2021-26.

Le plan ainsi qu'un arrêté d'accompagnement sur l'utilisation des produits phytopharmaceutiques ont été mis en consultation sur le site du ministère de la Transition écologique. Les observations y seront recueillies jusqu'au 20 juillet.

L'Europe s'accorde

Sur le même volet, les ministres européens de l'Agriculture se sont également accordés sur le sujet : les pesticides ne peuvent être autorisés dans l'UE que si "une évaluation complète des risques" a démontré l'absence de nocivité sur la santé humaine et d'effets "inacceptables" sur l'environnement, mais les critères pour évaluer l'impact sur les abeilles n'avaient pas évolué depuis 2002, selon la Commission européenne.

Saisie en mars 2019 par l'exécutif européen, l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a élaboré plusieurs scénarios permettant de fixer des "objectifs spécifiques" de protection des abeilles mellifères dans l'évaluation des pesticides. Parmi les diverses méthodes proposées, les ministres des Vingt-Sept, réunis au Luxembourg, ont conclu lundi que fixer un seuil de réduction "acceptable" de la taille des colonies d'abeilles "offrait une protection suffisante", selon un communiqué.

Alors que les Etats étaient initialement très partagés sur le niveau de ce seuil, ils se sont finalement accordés sur "un taux de réduction maximum" de 10 % de la taille des colonies d'abeilles dans l'ensemble de l'UE. Une baisse supérieure de la populations d'abeilles serait donc considérée comme critique. Plusieurs Etats plaident pour abaisser encore ce seuil. "Les ministres sont convenus de la nécessité d'accroître les ambitions de l'UE en matière de protection des abeilles mellifères tout en veillant à ce que les mesures puissent être mises en œuvre par les États", indique le communiqué sans autre précision.

Selon l'ONU, citée par le Conseil européen, les abeilles pollinisent 71 des 100 espèces cultivées fournissant 90 % des denrées alimentaires mondiales. Or ces dernières années, l'effondrement des populations d'insectes pollinisateurs, très vulnérables aux pesticides, menace des productions agricoles.

Avec AFP

www.linfodurable.fr

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