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Face au changement climatique, quel avenir pour les grandes manifestations sportives ?

08/10/2024

Face au changement climatique, quel avenir pour les grandes manifestations sportives ?

Les Jeux Olympiques de Paris se sont déroulés du 26 juillet au 11 août. ©lazyllama/Shutterstock

Après un été placé sous le signe du sport avec la tenue des Jeux olympiques et paralympiques à Paris, l’heure est au bilan économique mais aussi écologique. Au-delà de l’évaluation de l’empreinte carbone de l’événement, se pose la question du devenir des compétitions sportives internationales. Vers quel modèle se tourner dans un contexte de changement climatique ? Comment réussir à relever le défi de la durabilité ? Décryptage avec l’ADEME. 

Si des efforts sont aujourd’hui déployés par les organisations internationales afin de réduire l’impact carbone des grandes manifestations sportives (Jeux olympiques et paralympiques, Coupes du monde de football, Tour de France...), en évitant par exemple la construction de nouvelles infrastructures ou encore en favorisant autant que possible l’accès aux sites en transports en commun, force est de constater que les bilans environnementaux de tels événements restent colossaux. En cause : le poids du transport aérien mais aussi celui des sponsors – indispensables dans le modèle économique de ces grandes manifestations sportives mais aussi sources d’importantes pollutions en raison de leurs activités, bien souvent néfastes pour l’environnement. 

Pourtant, les effets liés au changement climatique (canicules, inondations...) ne cessent de nous rappeler qu’il est plus que jamais temps de changer de braquet. "Les nouveaux événements planifiés aujourd’hui, qui se dérouleront donc dans une dizaine d’années, doivent anticiper dès à présent un niveau d’exigence (en termes d’impacts, mais aussi d’adaptation au changement climatique) bien supérieur en se projetant dans un climat post-2030", appuie l’ADEME dans un avis publié en juin dernier. 

De nouveaux modèles à expérimenter 

Face à ces défis climatiques, le développement de nouveaux modèles, plus vertueux pour l’environnement, devient donc indispensable. Dans son avis, l’ADEME brosse plusieurs scénarios. Parmi eux : la réduction de la grandeur des événements sportifs internationaux qui pourrait entraîner "un gain sur presque tous les indicateurs de durabilité en réduisant les besoins en ressources, les émissions de gaz à effet de serre des visiteurs, l’impact écologique ainsi que l’empreinte matérielle en réduisant la taille et le coût des nouvelles infrastructures nécessaires", note l’agence.  

Autres solutions mises sur la table : régionaliser la tenue de ce type d’événements, en "attribuant la plus grande partie des billets aux habitants du pays hôte et des pays limitrophes", "fixer un quota sur le nombre de supporters étrangers hors région du pays hôte, grâce à la présence toujours plus forte du numérique", "opter pour une organisation partagée entre plusieurs pays pour profiter d’installations établies et construire moins d’infrastructures neuves", ou encore “changer les calendriers des compétitions pour s’aligner avec les saisons météorologiques". 

Afin de lutter contre la dépendance aux sponsors, l’ADEME propose également de "limiter la production sur les tenues et produits dérivés, identifier et bannir les références les plus émissives, privilégier les produits éco-conçus", et "adopter une politique de sponsoring fondée sur des exigences environnementales". 

Repenser la pratique du sport 

Au-delà d’impulser des changements au niveau de l’organisation, l’ADEME suggère aussi d'accompagner la transition des sportifs et leurs accompagnants à travers l’apprentissage d’écogestes autour des modes de déplacement, de la réduction des déchets (ex : emballages et plastiques à usages unique), l’alimentation en réduisant la consommation de viande... 

"Cela passe aussi par l’engagement des acteurs dans le portage et la généralisation d’actions sur ces sujets, notamment des collectivités, des établissements scolaires en lien avec le ministère de l’éducation nationale, des fédérations sportives et des clubs en lien avec le ministère des sports", précise l’agence. 

Quel que soit leur niveau, les pratiquants doivent désormais être sensibilisés aux bons gestes. L’ADEME en énonce quelques-uns : privilégier l’occasion, la location ou la mutualisation des achats pour les équipements ; se rendre aux entraînements à vélo ou en transports en commun, et avoir recours au covoiturage quand cela n’est pas possible ; choisir des activités sportives qui ont un impact limité sur l’environnement ; bannir les emballages plastiques pour les encas et utiliser une gourde réutilisable... 

L’adaptation de la pratique sportive est essentielle aussi bien d’un point de vue environnemental que sanitaire. Alors que les périodes de fortes chaleurs vont devenir de plus en plus intenses et fréquentes, en raison du changement climatique, le ministère de la Santé met désormais l’accent sur la nécessité de "réduire, voire d’éviter les activités physiques et sportives, autant en plein air qu’à l’intérieur" afin de préserver sa santé. 


© ADEME

En partenariat avec l’ADEME. / linfodurable


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