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Poulaillers participatifs : réduire ses déchets, créer du lien social

09/04/2023

Poulaillers participatifs : réduire ses déchets, créer du lien social

Omnivore, une poule peut avaler jusqu’à 150 kg de déchets organiques par an. © klimkin / Pixabay

Dans les petites et grandes villes, les associations, municipalités et riverains se mobilisent pour concevoir des poulaillers collectifs, dont la gestion est partagée entre volontaires. Une façon de créer du lien social autour d'un enjeu écologique.

"C’est toujours un peu amusant, les urbains qui redécouvrent la nature, qui nous appellent, inquiets quand les poules veulent couver sans coq, qu’elles se comportent bizarrement. Alors on y va, on leur explique… Finalement, c’est aussi un moment d’échange, de partage !" pense à voix haute Damien Hédin. Il est président et fondateur de l’association Ökotop. Fondée en 2015, elle promeut l’éco-pâturage et offre des solutions écologiques dans l’aménagement du territoire. Parmi ces solutions, l’association propose depuis quelques années le montage et la gestion de poulaillers collectifs en ville.

La crise du covid a fait exploser la demande en poules pondeuses chez les Français, en quête d’autonomie alimentaire. En plus de fournir quotidiennement des œufs, elles peuvent avaler jusqu’à 150 kg de déchets organiques par an, de quoi réduire grandement le volume des poubelles alimentaires. Et d’autant plus si plusieurs personnes nourrissent et s’occupent des poules. C’est là l’idée derrière les poulaillers collectifs en ville, promus dans de nombreuses municipalités.

Des poulaillers partout

À Amiens, Grenoble, ou Rouen, cela fait quelques années que les poules prospèrent sous la vigilance des riverains. La mairie de Vence vient, elle, d’installer une volière qui devrait accueillir des poules dans les mois à venir. A Rezé, proche de Nantes, la ville fournit aux citoyens motivés deux poules et tout le matériel nécessaire. L’objectif affiché : " un poulailler financé tous les ans". Aujourd’hui, quatre poulaillers collectifs y sont en place, gérés par des associations et habitants.

Portés par les municipalités, les citoyens, et les associations, des enclos à gallinacés s’installent au milieu des quartiers, dans les écoles, en bas des tours HLM.

Damien Hédin et son association s’occupent aujourd’hui d’une douzaine de poulaillers à travers la Seine-Maritime.  "Quand on nous sollicite, on fournit les poules, on aide à la construction du poulailler. La deuxième partie de notre travail c’est d’accompagner la gestion, parce que ça demande des compétences de s’occuper d’animaux, donc on est là en soutien quand les bénévoles se posent des questions", explique l’ancien urbain. Surtout en cette période de grippe aviaire. Les poules sont toutes rentrées chez Ökotop par mesure de précaution. Pour éviter qu'elles ne contaminent la population, mieux vaut qu'elles reviennent entre des mains expertes.

Reconnecter avec le vivant

Au-delà des avantages écologiques, le poulailler en ville a un véritable rôle social, d’après Damien Hédin. "On a été sollicité par des bénévoles pour construire un poulailler dans un quartier populaire à Rouen. C’est génial, parce que grâce à cela, les gens se rencontrent, discutent. Avant, les voisins ne se parlaient pas". La gestion des poules est quotidienne, pour les nourrir, en prendre soin, et ramasser les œufs. "On en a dans une maison de retraite, c’est aussi une excuse pour les résidents pour sortir, se balader. Dans les écoles, c’est un éveil aux enfants au monde du vivant".

Car à travers leurs poules, et autres animaux en ville, Ökotop vise avant tout à sensibiliser à la biodiversité. Les poules qu’ils fournissent sont toutes de races normandes protégées. Des animaux en ville, non seulement pour diminuer ses déchets, mais aussi pour reconnecter avec les vivants, poules et hommes.

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