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Transition énergétique : l’ADEME dresse son bilan

10/11/2022

Transition énergétique : l’ADEME dresse son bilan

Le 20 octobre dernier, l’ADEME a présenté son bilan 2020 du marché de la transition énergétique française. Dans le détail, l’agence a analysé la progression de l’activité dans différentes filières : les énergies renouvelables, l’efficacité énergétique des bâtiments résidentiels, ainsi que les transports sobres en énergie. Et si l’ensemble de la filière progresse, l’ADEME constate tout de même d’importantes disparités.

Poids économique de la transition énergétique : l’ADEME fait le bilan

Parmi les missions de l’ADEME, le reporting joue un rôle essentiel. Non seulement les analyses de l’ADEME doivent nourrir la réflexion des pouvoirs publics dans leur pilotage de la transition énergétique. Mais elles doivent aussi de mesurer les effets des politiques menées en faveur de la sobriété énergétique.

C’est pourquoi le rapport du 20 octobre dernier ne manque pas d’intérêt. Dans le contexte actuel de la crise énergétique, il permet de mesurer le chemin parcouru ces dernières années. D’après l’ADEME, les secteurs d’activité liés à la transition énergétique ont généré 83 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2020. Et il s’agit là d’une hausse de 157% par rapport à l’année 2006. Cette augmentation du chiffre d’affaires se double aussi d’une progression dans le domaine de l’emploi. Entre 2006 et 2020, les filières de la transition énergétique ont vu leur nombre d’emplois augmenter de 80%.

Les énergies renouvelables, boostées par le solaire

Au global, l’ADEME observe que le marché des énergies renouvelables électriques est en hausse. Entre 2018 et 2020, il a progressé de 16% pour atteindre désormais 15,5 milliards d’euros.

Le rapport souligne toutefois que le marché se structure différemment. Ce sont désormais les activités d’exploitation et maintenance ainsi que la vente domestique d’énergie qui sont les principaux rapporteurs de chiffre d’affaires. De plus, la filière photovoltaïque domine largement les autres. Entre 2018 et 2020, les investissements dans les parcs photovoltaïques ont doublé. Alors que dans le même temps, ceux dans l’hydroélectricité sont presque restés stables (+2% seulement). Et pour l’éolien terrestre, l’ADEME constate une baisse des investissements de 27%.

En revanche, l’ADEME confirme le développement actuel de la filière biogaz. Même si elle est loin d’atteindre la même importance que les autres filières, elle progresse très vite. Son marché et ses emplois ont été multipliés par 1,7 entre 2018 et 2020. Et l’Agence souligne que cette progression “peut perdurer au regard de la crise énergétique actuelle”.

Rénovation énergétique : une performance à nuancer

La filière de la rénovation énergétique des logements résidentiels a de quoi se réjouir. Le marché des pompes à chaleur aérothermiques et des chauffe-eau thermodynamiques pour la rénovation se monte à 4 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2021. Il est donc largement en avance sur les objectifs fixés par la Stratégie Nationale Bas-Carbone. Cette dernière estimait que le marché devait atteindre 3 milliards en 2021.

Ce bon résultat s’explique facilement. En effet, le marché des équipements performants a progressé plus rapidement que prévu entre 2018 et 2020. Il a augmenté de 19% en deux ans. Et ce sont bien les pompes à chaleur aérothermiques et les chauffe-eau thermodynamiques qui tirent les résultats vers le haut. Leur marché a été multiplié par deux entre 2018 et 2020.

Mais comme le souligne l’ADEME, ces excellents résultats ne doivent pas cacher un point noir. En effet, le marché de la rénovation de l’enveloppe a baissé de 22% entre 2018 et 2020. Pour l’analyse de l’Agence, cette diminution vertigineuse est la conséquence directe de la chute d’activité du secteur du remplacement des ouvertures. Il a dévissé de -48%.

Transports : une transition énergétique à deux vitesses

Les résultats sont également nuancés pour le secteur des transports terrestres sobres en énergie. Certes, l’ADEME estime que “les transports en commun urbains tirent leur épingle du jeu”. Ils ont enregistré une hausse de 16% entre 2018 et 2020. Et grâce à la “très forte croissance” des véhicules individuels hybrides et électriques, le marché progresse globalement de 42% sur la période.

Mais la progression n’est pas homogène. L’ADEME constate que le marché des transports sobres en énergie et les emplois liés sont en avance sur la Stratégie Nationale Bas-Carbone. Le secteur se situe à 6,5 milliards d’euros alors que l’objectif était de 4 milliards. Mais il cache un retard accumulé au niveau des infrastructures de recharge. Sur ce sujet, la France reste en retard. Or, il s’agit bien d’un enjeu majeur pour assurer la pérennité de la transition énergétique des transports.

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