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Chimie, CO2, menace pour les coraux… Qu’est-ce que l’acidification des océans ?

08/02/2025

Chimie, CO2, menace pour les coraux… Qu’est-ce que l’acidification des océans ?

Si les émissions de CO2 augmentent, l’océan captera moins de CO2. (Photo d’illustration) | CORINNE BOURBEILLON / OUEST-FRANCE

Les océans absorbent environ un quart de nos émissions de CO2. Armes efficaces dans la lutte contre le changement climatique, ils sont pourtant, eux aussi, menacés par l’acidification de leurs eaux. Comment peut-on expliquer ce phénomène ? Est-il possible de l’enrayer ? On vous explique.

Les océans sont de véritables sources de vie, que cela soit pour les mammifères marins, mais aussi pour nous les humains ! Sans eux, la terre ne serait pas habitable, notamment car ils stockent à eux seuls près d’un quart de nos émissions de CO2. Revers de la médaille : ils sont menacés par le phénomène d’acidification. Mais qu’est-ce que l’acidification des océans ? Quels sont ses impacts sur les êtres vivants ? Ouest-France vous répond.

Comment les océans absorbent du CO2 ?

Déjà, il faut savoir que l’acidification des océans est due à la dissolution d’une grande quantité de CO2 par ces eaux. Cela est possible grâce à deux processus : l’un physique et l’autre biologique. Comme l’explique le CNRS, le processus physique fonctionne grâce à la solubilité du CO2 dans l’eau. « Le CO2 atmosphérique se dissout naturellement dans l’océan et cette dissolution est favorisée à basse température. L’eau froide étant plus dense, elle plonge, emportant avec elle le CO2 dissous. » D’un autre côté, le deuxième processus s’appuie sur la photosynthèse réalisée par le phytoplancton. « Ces algues microscopiques absorbent le CO2 de l’atmosphère et le transforment en matière organique et en dioxygène (O2) grâce à la lumière du Soleil. Lorsqu’elles meurent, une partie s’exporte vers le fond de l’océan, séquestrant ainsi le carbone dans les profondeurs. »

Pourquoi ce phénomène menace les océans ?

Bien que naturel, ce phénomène n’en est pas moins dangereux pour les océans. En fait, tout se passe bien tant que le pH des océans ne changent pas rapidement. Comme le rappelle le média National geographic , le pH des océans a toujours changé. Pendant les phases froides de notre planète, il a augmenté d’environ 0,2 unité et il a diminué d’environ la même quantité lorsque la planète s’est réchauffée. Cela vous semble peu ? Mais ce petit changement est en réalité un grand bouleversement pour les océans ! C’est pour cela que ces augmentations et diminutions du Ph se déroulent sur des dizaines de milliers d’années : les créatures vivantes dans les mers peuvent s’y adapter.

Problème : depuis la révolution industrielle, les eaux de surface des océans ont enregistré une baisse d’environ 0,1 unité de pH, rendant l’eau 28 % plus acide qu’auparavant. La raison de cette rapide augmentation ? Si les océans absorbent le CO2, ils doivent chaque année, en contenir de plus en plus, avec nos émissions de CO2 qui augmentent. Un véritable cercle vicieux que décrit le Giec : « L’océan a absorbé entre 20 et 30 % (très probablement) des émissions totales de CO2 d’origine anthropique depuis les années 1980, ce qui a entraîné une poursuite de l’acidification des océans. »

Quelles sont les conséquences de cette acidification ?

Toute la vie marine est impactée. À commencer par les coraux, et les autres organismes marins avec une coquille ou un squelette en calcaire. En effet, les récifs coralliens sont construits par des espèces calcaires sensibles aux modifications de la chimie des océans, relate le CNRS. D’autres êtres vivants, non calcaires, pourraient être stressés par le niveau élevé en CO2 et par la baisse du pH. Pour nous, le risque est de saturer ce puit de carbone naturel. « Dans les scénarios d’augmentation des émissions de CO2, les puits de carbone océaniques et terrestres devraient être moins efficaces pour ralentir l’accumulation de CO2 dans l’atmosphère », prévient le Giec.

Comment enrayer ce phénomène ?

Peu de solutions s’offrent à nous : il faut réduire nos émissions de gaz à effet de serre. Mais même en agissant dans ce sens, il est déjà trop tard pour réparer certains dommages. « Les changements sont irréversibles sur des échelles de temps allant du centenaire au millénaire en ce qui concerne la température de l’océan mondial (confiance très élevée), l’acidification des océans profonds (confiance très élevée) et la désoxygénation (confiance moyenne) », alerte le Giec. D’autant plus que, selon l’étude du Global Carbon Project, l’augmentation des émissions de CO2 va augmenter de 0,8 % par rapport à 2023 dans l’atmosphère.

ouest-france

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