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Les centres de tri s'intéressent à la robotique

15/07/2020

Les centres de tri s'intéressent à la robotique

Déjà expérimentés aux États-Unis, les robots trieurs pointent leurs bras articulés dans les centres de tri français. Ils pourraient progressivement jouer un rôle important pour affiner le tri.

L'intelligence artificielle pourrait aussi apporter une autre nouveauté avec l'introduction de bras robotisés dans les centres de tri. La technologie est apparue aux États-Unis où trois entreprises, AMP Robotics, BHS et Machinex, ont déjà installé quelques dizaines d'unités.

La technologie a, semble-t-il, conquis par sa compacité (des machines bien moins volumineuses que les trieurs optiques) et sa rapidité d'installation (les fabricants assurent pouvoir monter un robot sur une chaîne en quelques jours sans modifier les convoyeurs).

En France, BHS a installé quatre unités sur deux sites exploités par Veolia (un robot à Amiens et deux à Nantes) et un site Paprec (une unité à Lyon). Machinex finalise également la vente de six unités. Par ailleurs, les spécialistes européens des équipements de tri se lancent aussi : Tomra vient tout juste de présenter un modèle spécifique au tri des bouteilles en PET (polyethylene terephthalate). Pellenc ST travaille activement sur le sujet.

Des technologies éprouvées

Concrètement, la technologie combine un bras robotique à l'intelligence artificielle. Le bras ne pose pas de réelles difficultés, les fabricants se tournant vers des technologies éprouvées, notamment dans l'agro-alimentaire ou l'automobile. Le système de préhension des objets, basé sur une ventouse, est un peu plus délicat à mettre au point, compte tenu de la grande variabilité des déchets à capter. Mais, là aussi, les solutions techniques semblent robustes. Finalement, ce sont les progrès réalisés par l'intelligence artificielle qui ont permis d'appliquer ces technologies aux déchets.

 Du côté de l'utilisation, « les robots offrent une solution différente qui a l'avantage de nécessiter moins d'espace qu'une machine de tri optique et qui peut trier sans problème jusqu'à huit matières différentes », résume Étienne Lessard, directeur de projet chez Machinex. Plus précisément, une machine de tri optique sépare en deux parties un flux de 1 000 à 1 500 objets par minute, quand un bras robotisé classe 60 à 70 déchets par minute, généralement en quatre flux (auxquels s'ajoute le flux résiduel). Les robots trouvent donc leur place en bout de chaîne de tri, après le tri optique, pour assurer le contrôle qualité, ou sur les lignes de refus, pour récupérer la matière valorisable qui n'a pas été éjectée.

En complément du tri optique et de l'humain

Leur performance est en réalité plus proche des hommes qui peuvent accomplir une quarantaine de gestes par minute. « Leur utilisation vient en appui et en complément du personnel, ainsi que pour réduire les contacts entre l'homme et les déchets », explique Matthieu Carrère, responsable du suivi des activités de tri chez Veolia. La robotique répond ainsi à l'industrialisation des centres de tri et aux enjeux d'augmentation des cadences et d'amélioration de la pureté des flux triés.

Tout dernièrement, la robotisation a aussi été promue comme une réponse à la crise sanitaire de la Covid-19. En mai, AMP Robotics et Machinex ont lancé des offres de location de leurs robots pour des mensualités comprises entre 3 500 et 6 000 euros par mois, des montants qui se veulent compétitifs avec les coûts des postes de tri… La pandémie, expliquent les entreprises, a exacerbé les tensions auxquelles sont confrontés les centres de tri, parmi lesquelles figurent la sécurité des travailleurs et les difficultés de recrutement. « La crise de la Covid-19 nous a interrogé, confirme Matthieu Carrière, mais nous n'avons pas à l'esprit de concevoir des centres de tri entièrement automatisés ; les robots seront un complément au travail des opérateurs de tri qui restent indispensables. »


Source : actu-environnement / Philippe Collet

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