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La revanche annoncée de l'hydrogène jaune et bleu

27/11/2020

La revanche annoncée de l'hydrogène jaune et bleu

L'hydrogène jaune est produit à partir d'électricité d'origine nucléaire.                                                                                © EDF Belleville / Twitter

L'analyse d'Aurélie Barbaux, grand reporter énergie et industrie durable à L'Usine Nouvelle.

La géopolitique de l’hydrogène s’annonce colorée. La Russie, qui, comme la France, a dévoilé un plan hydrogène l’été dernier, compte exporter 200 000 tonnes d’hydrogène en 2024 et 2 millions de tonnes à l’horizon 2035. Mais pas de l’hydrogène vert, produit par électrolyse de l’eau avec de l’énergie renouvelable. L’hydrogène russe sera bleu, c’est-à-dire produit à partir de gaz naturel avec captage de CO2, ou jaune, à base de nucléaire.

D’origine fossile et avec déchets, ces hydrogènes seront néanmoins bien décarbonés, comme tentent de l’expliquer les Français à leurs voisins allemands, avec lesquels ils rêvent de créer un Airbus de l’électrolyse. Ces hydrogènes pourraient compléter les productions locales d’hydrogène vert des pays à la transition énergétique compliquée. Car produire de l’hydrogène vert va nécessiter l’installation de beaucoup de capacités d’énergies renouvelables supplémentaires, par ailleurs indispensables pour remplacer les centrales nucléaires et à charbon.

D’ici à 2030, l’Europe devra ajouter entre 80 et 120 gigawatts (GW) de solaire et éolien, principalement en mer, aux 497 GW déjà installés à la fin 2019. Cela coûtera environ 193 milliards d’euros, estime BNP Paribas AM Research. L’Europe devra aussi installer 80 GW d’électrolyseurs, dont 40 dans des pays voisins, en Ukraine et au Maroc, notamment. Dans son plan hydrogène de 9 milliards d’euros, l’Allemagne a d’ailleurs prévu d’investir 2 milliards d’euros dans des capacités de production à l’étranger.

Mais si l’hydrogène doit vraiment un jour remplacer le kérosène et le fioul lourd des avions et des bateaux, le vert n’y suffira sûrement pas. Et c’est peut-être de l’hydrogène jaune chinois ou bleu russe, qatari ou américain, qui alimentera les ports et aéroports.

www.usinenouvelle.com



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