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Cette usine unique en Europe valorisera les déchets ultimes au lieu de les enfouir

07/02/2024

Cette usine unique en Europe valorisera les déchets ultimes au lieu de les enfouir

Le bâtiment d’Ecotri, développé par le groupe Brangeon, est achevé, mais son aménagement intérieur se poursuit. Construit à La Poitevinière (Maine-et-Loire), il permettra de traiter 65 000 t déchets ultimes chaque année. | GROUPE BRANGEON

Le groupe Brangeon a investi 21 millions d’euros dans une unité unique en Europe. Elle permet de donner une seconde vie à des déchets qui jusque-là devaient être enfouis faute de valorisation. Implantée à La Poitevenière, en Maine-et-Loire, elle permettra de traiter chaque année 65 000 t de déchets, venant également des départements de Loire-Atlantique, Vendée et Deux-Sèvres. Sa mise en service est prévue en juillet 2024.

Ce bout de bois à la peinture écaillée aurait dû finir enfoui, comme jusque-là tous les déchets « ultimes », ceux qu’on stocke sous terre à défaut de savoir qu’en faire. Mais à partir de cet été, il passera sur les tapis de tri d’Écotri, la nouvelle unité de Brangeon, à La Poitevinière (Maine-et-Loire) afin d’y être valorisé. Au prix d’un investissement historique pour lui – 21 millions d’euros – le groupe familial (1) a développé une technologie « unique en Europe » pour parvenir à cette innovation.

Sur-trier pour recycler

« Avec Écotri, nous avons pour ambition de sur-trier les déchets d’activités économiques dont la fin de vie actuelle est le stockage », explique Fabien Gaufreteau. Directeur du pôle recyclage de Brangeon, il ajoute que « grâce à cela, nous pourrons les recycler et éviter l’utilisation de nouvelles ressources naturelles. » Outre leur recyclage, la valorisation de ces déchets ultimes permettra l’élaboration d’un combustible remplaçant ceux d’origine fossile, comme le gaz ou le coke de pétrole.

Du tri optique, de l’intelligence artificielle… et des hommes


La chaîne d’Ecotri repose sur un process confidentiel, mais elle associe des technologies existantes à quelques innovations, et s’appuie en outre sur l’intelligence artificielle. | GROUPE BRANGEON

Le sur-tri du déchet ultime, comment ça marche ? « Cela fait plusieurs années que nous surveillons les innovations capables de calibrer les matières, de les identifier, de les isoler, pour les trier », résume David Guibert, directeur industriel. Si le process exact développé par Brangeon reste  confidentiel  , il repose sur l’utilisation de tris optiques, d’écoulement des gaz, de capacité des robots à apprendre, le tout mâtiné d’intelligence artificielle. En outre, pour faire fonctionner le site, dix-huit embauches sont en cours.

« Une étape cruciale pour le groupe Brangeon »

Fils du PDG du groupe, Maurice, Victor Brangeon est à l’origine de la nouvelle vision « zéro déchet » de l’entreprise. « Il en va de notre responsabilité de conduire nos clients, entreprises et collectivités locales, à la diminution du déchet ultime, explique-t-il. Écotri va en ce sens, c’est une étape cruciale de notre stratégie. » Avec sa nouvelle usine, Brangeon s’est ainsi fixé pour objectif de traiter chaque année 65 000 tonnes de déchets ultimes pour en retirer 52 000 t de matières valorisées.

Une quinzaine de camions par jour

Alimentée par des déchets venant de Maine-et-Loire évidemment, mais aussi les départements limitrophes de Loire-Atlantique, Vendée et Deux-Sèvres, Écotri sera livrée chaque jour par une quinzaine de camions du groupe – qui possède sa filiale logistique. Pour repartir, ces véhicules attendront d’être chargés d’une nouvelle cargaison, valorisée. « Ils ne rouleront plus à vide », se réjouit Victor Brangeon.

(1) Fondé en 1919, le groupe Brangeon emploie 1 400 personnes dans 20 départements du Grand Ouest, pour un chiffre d’affaires de 255 millions d’euros. Sa filiale recyclage compte 390 salariés et traite chaque année 870 000 t de déchets pour un chiffre d’affaires de 164 millions.

ouest-france

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