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Amélie de Montchalin, une libérale pragmatique à la transition écologique et à la cohésion des territoires

23/05/2022

Amélie de Montchalin, une libérale pragmatique à la transition écologique et à la cohésion des territoires

Amélie de Montchalin, alors ministre de la transformation et de la fonction publiques, à l’Elysée, le 11 mai 2022. LUDOVIC MARIN / AFP

La désormais ex-ministre de la transformation et de la fonction publiques devient ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires dans le gouvernement d’Elisabeth Borne, annoncé vendredi 20 mai.

Amélie de Montchalin, âgée de 36 ans, a été nommée ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires vendredi 20 mai, dans le gouvernement de la nouvelle hôte de Matignon, Elisabeth Borne. Elle aura la tache de conduire l’un des ministères les plus importants dans l’ordre du protocole.

Interrogée sur les « enjeux climatiques » par une jeune femme, jeudi 19 mai lors de son premier déplacement, la première ministre avait répondu qu’elle voulait les mettre « au cœur de toutes les politiques ». « Compte tenu de la marche qu’il y a à faire, c’est une transformation radicale de tout : notre façon de produire, [de] se déplacer, [de] se loger », avait-elle commencé par dire, arguant que « c’est pour ça que le président de la République a annoncé que le premier ministre serait en charge de la planification écologique ». « Si on veut gagner cette bataille, il faut que tous les choix qu’on fait intègrent cette dimension », assurait encore Mme Borne, alors que le suspense reste entier sur la composition du gouvernement jeudi soir.

Dans l’entre-deux-tours de la présidentielle, le 16 avril, Emmanuel Macron projetait de nommer un premier ministre « directement chargé de la planification écologique », qui serait appuyé par deux ministères « forts » : un ministère de la « planification énergétique » et un ministère « chargé de la planification écologique territoriale ». Son but ? Affronter le « combat du siècle » et « faire de la France la première grande nation à sortir du gaz, du pétrole et du charbon », ainsi qu’aller « deux fois plus vite » dans la réduction des gaz à effet de serre.

D’abord élue députée de La République en marche (LRM), en 2017, dans la 6e circonscription de l’Essonne, elle avait succédé à Nathalie Loiseau, le 31 mars 2019, comme secrétaire d’Etat chargée des affaires européennes, pour finalement être nommée ministre de la transformation et de la fonction publiques, en juillet 2020.

Tout droit issue du privé, elle intègre HEC Paris en 2005 et décide de faire son premier stage auprès de la députée des Yvelines Valérie Pécresse (alors membre de l’Union pour un mouvement populaire, devenue Les Républicains). En février 2007, la stagiaire est embarquée dans la campagne des législatives et accompagne Mme Pécresse au ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, en pleine réforme sur l’autonomie des universités.

« Techno »

Titulaire d’un master en administration publique à la Harvard Kennedy School, la jeune économiste, qui travaille chez Exane BNP Paribas pendant la crise de la zone euro entre 2009 et 2012, est séduite par le côté « start-up » de LRM, qu’elle rejoint en décembre 2016, après la défaite d’Alain Juppé à la primaire de la droite – elle avait travaillé sur la conception de son programme économique.

Lors des législatives de 2017, elle remporte la 6e circonscription de l’Essonne sans avoir jamais exercé de mandat politique précédemment. Elle se fond vite dans son rôle, apparaissant comme une figure « techno », fine connaisseuse des enjeux économiques. Sur le fond, cette libérale convaincue plaide pour une forme de « pragmatisme » et pour une « efficacité de la dépense publique ».

Au début de son mandat, elle est coordinatrice du groupe LRM à la commission des finances et devient la première femme à occuper un tel poste à l’Assemblée. L’ancienne économiste soutient la suppression de l’impôt sur la fortune, estimant que cet impôt constituait un frein à l’investissement. Après avoir échoué, en septembre 2018, à prendre la présidence du groupe LRM, elle devient finalement la première vice-présidente du groupe LRM, en étant chargée de superviser les coordinateurs des commissions.

Transformation de l’ENA

Gilles Le Gendre, le nouveau président du groupe LRM à l’Assemblée nationale, parle alors de Mme de Montchalin comme de « [sa] numéro 2 sur tous les sujets, (…) une autre moi-même ». Durant le Brexit, en mars 2019, la jeune femme succède à Nathalie Loiseau, au gouvernement, en tant que secrétaire d’Etat chargée des affaires européennes, où elle pose ses conditions pour l’accord établissant la future relation entre l’Union européenne et Londres.

Nommée au ministère de la transformation et de la fonction publiques, sous le gouvernement de Jean Castex, en juillet 2020, Mme de Montchalin a notamment porté le projet d’ordonnance de réforme de l’encadrement supérieur de la fonction publique, en 2021, qui comprenait la transformation de l’Ecole nationale d’administration en un Institut national du service public en 2022, la suppression de nombreux corps de hauts fonctionnaires et la création d’un corps unique, celui des administrateurs de l’Etat. Pour les élections législatives des 12 et 19 juin, Amélie de Montchalin est de nouveau candidate dans la 6e circonscription de l’Essonne.

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