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Dans son usine du futur, cette entreprise va chauffer une partie d’Angers grâce à ses ordinateurs

03/02/2025

Dans son usine du futur, cette entreprise va chauffer une partie d’Angers grâce à ses ordinateurs

À terme, la nouvelle usine d’Atos-Eviden délivrera six gigawatts/heure de puissance dans le réseau de chaleur urbain. | OUEST-FRANCE

Atos-Eviden, la filiale du géant informatique Atos installée à Angers (Maine-et-Loire), construit une usine nouvelle génération, opérationnelle début 2027. À terme, le nouvel équipement sera relié au réseau de chauffage de la ville. Explications.

Se chauffer… aux ordinateurs. Sur le papier, la formule paraît saugrenue mais c’est bien l’idée – certes un peu imagée – qui sous-tend le projet d’usine du futur d’Atos-Eviden.

À terme, ce dernier prévoit un raccordement du site au réseau de chaleur de la ville d’Angers (Maine-et-Loire). Sur le site de Belle-Beille, précisément. Une opération menée conjointement par la filiale du géant informatique Atos et Angers Loire métropole.

« Un défi technique »

« C’est un défi technique », relève Jacques-Olivier Martin, en charge des réseaux de chaleur à l’Agglo. Un défi qui consiste à récupérer la chaleur émise par les supercalculateurs produits à l’intérieur de l’usine – ce que l’on appelle la chaleur de récupération, ou la chaleur fatale -, pour la réinjecter dans les tuyaux urbains. Parce que, mine de rien, ça chauffe beaucoup, ces « petites bêtes ».

« Atos-Eviden produira, à terme, six gigawatts/heure de puissance », poursuit Jacques-Olivier Martin. De quoi chauffer, selon les estimations d’Alter, le « bras armés » économique d’Angers Loire, près de 600 familles.

« Cette capacité de production correspond à un sixième de ce que peut produire la chaufferie de Belle-Beille. Ce n’est pas du tout anodin. » Et c’est surtout bien bordé. « Avec les équipes d’Atos, nous avons mené des travaux et des études communs dès la mise en place de leur future usine. »

« Nous sommes les seuls à faire cela »

L’idée trottait depuis un moment dans la tête de Vincent Sarracanie, le directeur du site angevin. « Cela faisait longtemps que je voulais raccorder cette usine au réseau de chaleur de Belle-Beille, qui se trouve d’ailleurs juste à côté. On ne pouvait pas le faire : c’était trop cher, les bâtiments n’étaient pas adaptés ; mais on a repris l’idée dans le cadre de la construction de la nouvelle usine. »

Pourquoi ? Tout simplement parce qu’Atos-Eviden avait les moyens de produire suffisamment de chaleur. « On s’est mis à la récupérer complètement, pour nos propres besoins, et on s’est rendu compte qu’on en produisait plus que ce qu’il fallait. On renverra donc le surplus dans le réseau. Nous sommes les seuls à faire cela. »

« Arrêter de cramer du gaz »

Le tout devrait être opérationnel d’ici deux ou trois ans, selon Jacques-Olivier Martin. Qui se plaît à envisager un développement et une optimisation, à terme, des réseaux de chaleur, qu’ils soient publics ou privés, à Angers et même au-delà. « Le territoire a la volonté d’accélérer sur la question du réseau de chauffage urbain. Nous sommes en train d’apporter une solution pour arrêter de cramer du gaz ; c’est un levier majeur de la transition écologique. »

ouest-france

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