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L’empreinte carbone des flottes encore négligée par une partie des entreprises
10/06/2024
© Freepik Jompran
Selon l’European Fleet Emission Monitor d’Alphabet, plus d’une entreprise européenne sondée sur cinq ignore encore l’empreinte carbone de sa flotte automobile. Alors même que ces entreprises doivent déjà rendre des comptes, elles pointent le manque d’outils et d’informations qui retarderaient ainsi leur électrification.
Pour la seconde édition, Alphabet a révélé son étude European Fleet Emission Monitor (EFEM) sur les actions menées au sein des entreprises pour évaluer et diminuer l’empreinte carbone de leurs flottes. Pour ce faire, le spécialiste des solutions de mobilité aux entreprises a interrogé 1 043 clients dans douze pays d’Europe, entre janvier et février 2024.
D’après ses résultats, 64 % des entreprises européennes considèrent les flottes durables comme un objectif stratégique (+ 3 points par rapport à 2023). Pourtant, selon l’étude, « 56 % des entreprises ne s’inscrivent pas dans le dispositif CSRD (directive européenne sur les rapports de durabilité des entreprises) en termes de transformation durable de leur flotte. Et cela justifié par un nombre important de gestionnaires de flotte qui se disent peu au fait », déclare Markus Deusing, P-DG d’Alphabet International. Cette directive, applicable depuis le 1er janvier 2024, concerne déjà la plupart des grandes entreprises. Preuve, une nouvelle fois, que toutes ne respectent pas la loi.
Une sous-estimation des émissions de CO2 des flottes
D’ailleurs, l’enquête d’Alphabet révèle que plus de 20 % des entreprises européennes ne connaissent toujours pas le niveau d’émissions de CO2 de leur parc. Pour celles qui suivent leurs émissions, seuls 30 % des gestionnaires de flotte interrogés les mesurent et les analysent avec des outils de gestion. 48 % se basent sur leur propre calcul à partir des données de consommation de carburant, 31 % utilisent Microsoft Excel et 22 % font évaluer leurs émissions par des prestataires de leasing.
Or, « l’adoption d’outils et de plateformes numériques reste un défi pour de nombreuses entreprises. Ces données ne sont pas seulement essentielles pour améliorer le reporting sur le développement durable, elles permettent aussi de d’élaborer le meilleur mix de motorisations pour les flottes », avance Markus Deusing. Mais calculer les émissions de CO2 d’une flotte ne suffit pas pour véritablement agir, encore faut-il les réduire. Ainsi, la moitié des entreprises interrogées s’engagent désormais à réduire les émissions de leurs véhicules. Et 42 % des dirigeants surveillent leurs objectifs en matière d’émissions (+ 5 points par rapport à 2023). En moyenne par véhicule, 35 % maintiennent les émissions de CO2 en dessous de 100 g/km. 44 % dépassent donc encore la valeur de référence européenne de 95 g/km, soit – 6 points par rapport à 2023.
L’objectif du 100 % électrique en recul
D’après l’étude, 62 % des entreprises pensent que leur flotte sera 100 % électrique à l’avenir (- 7 points par rapport à 2023). Plus précisément, d’ici trois ans à plus de dix ans pour 54 % d’entre elles. En effet, un quart des sondés pensent que leur parc se composera toujours de véhicules essence et diesel. Des résultats qui s’expliqueraient selon Alphabet par la mésinformation. 44 % des gestionnaires de flotte interrogés se disent ainsi « mal ou assez peu informés » sur les questions liées à la mobilité électrique. Selon eux, l’infrastructure de recharge (33 %) et l’autonomie des véhicules électriques (41 %) représentent les deux principaux obstacles à l’électrification d’une flotte.