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Ce que les scientifiques redoutent le plus est en train de se produire dans les océans

08/10/2024

Ce que les scientifiques redoutent le plus est en train de se produire dans les océans

Copernicus vient de publier son huitième rapport sur l’état de l’océan et le constat est plus qu’alarmant. Ces derniers mois, les océans ont été confrontés à des anomalies exceptionnelles, parmi lesquelles des vagues de chaleur sous-marines très profondes, des floraisons inattendues du plancton, une fonte massive des glaces de mer, mais aussi une augmentation de la hauteur des vagues.

Pour réaliser ce rapport, 120 experts du monde entier ont étudié les observations satellites, ainsi que les mesures effectuées dans l'eau. Le rythme de réchauffement des océans a fortement accéléré depuis les années 1960 et il a presque doublé depuis 2005. La température moyenne mondiale des océans gagne +0,13 °C par décennie. Tous les océans sont concernés, avec une intensité qui varie : la mer Noire gagne +0,65 °C par décennie et la mer Méditerranée gagne +0,41 °C par décennie. D'une manière générale, les océans de l'hémisphère nord se réchauffent beaucoup plus vite que ceux de l'hémisphère sud.

Un cinquième de la surface des océans a connu une canicule marine

L'une des premières caractéristiques de ces derniers mois est la multiplication des canicules marines, notamment autour de l'Europe et de la Méditerranée.  En 2023, 22 % de la surface globale de l'océan a connu au moins une vague de chaleur sévère à extrême, soit un cinquième de la surface des océans. L’océan Atlantique est particulièrement touché : la surface qui a connu une vague de chaleur est passée de 20 à 90 % entre 1982 et 2023.  En 2022, près des deux tiers de la mer Baltique ont souffert d'une vague de chaleur marine. Du côté de l'Irlande et de la péninsule ibérique, les températures ont dépassé la norme de +6 °C par rapport à la normale au cours de ces canicules marines qui ont duré en moyenne 145 jours. Ces vagues de chaleur ne sont pas seulement longues et intenses, elles sont également profondes : ces températures anormalement élevées ont été mesurées jusqu'à 1 500 mètres de profondeur dans la mer Méditerranée. Ces canicules marines ont perturbé la migration des espèces, dégradé les écosystèmes et mené à des mortalités de masse dans certaines zones.  

Les points désignent les zones concernées par des canicules marines en 2023 (rouge) et en 2022 (rose). En bleu, les zones où des vagues extrêmes ont été signalées, et en vert, les floraisons inattendues du plancton. © Copernicus

Des anomalies en série dans les océans

Un événement extrême particulièrement étonnant s'est produit en Crète en 2022 : un coup de froid intense dans l'eau a provoqué une « floraison extrême et tardive du plancton ». Le mélange des eaux froides et des chaudes a favorisé la concentration de nutriments, ce qui a fait exploser la floraison du plancton.

L’acidité de l’eau a également fortement progressé : +30 % depuis 1985.

Autre conséquence à fort impact sur les côtes : les plus hautes vagues du monde tendent à être de plus en plus grandes.   

Aucune bonne nouvelle à signaler du côté des pôles, puisque les deux souffrent d'une fonte sans précédent des glaces de mer. En Arctique, 2,2 millions de km² ont fondu depuis 1979 en raison d'une hausse de la température de +4 °C. En Antarctique, l'équivalent de trois fois la France en termes de glaces de mer a disparu depuis les années 1980.  


L'évolution des glaces de mer dans les pôles est sans appel.  © Sirinporn, Adobe Stock

Rappelons que les océans sont des puits de carbone : ils absorbent les gaz à effet de serre et la chaleur excessive à hauteur de 90 %. En temporisant le climat, ils emmagasinent trop de chaleur et se réchauffent donc à grande vitesse avec une cascade d'effets sur leur fonctionnement et la biodiversité qu'ils contiennent.

futura-sciences

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