"On est impuissant" : en France, élus et associations s'alarment des pesticides retrouvés dans les nappes phréatiques

Les pesticides pulvérisés sur les champs se retrouvent dans les cours d'eau et les nappes phréatiques. (photo d'illustration) (CHRISTIAN WATIER / MAXPPP)

Presque un tiers des eaux souterraines du pays sont polluées par les pesticides et les nitrates, selon un rapport de la Commission européenne.

Les cours d'eau européens sont dans un "état critique", notamment en France. Dans un nouveau rapport, publié mardi 4 février, la Commission européenne met en cause les nombreuses pollutions qui détériorent la qualité de l'eau. L'étude alerte aussi sur "une situation très préoccupante" en France, où les nappes phréatiques sont contaminées. Presque un tiers des eaux souterraines du pays sont polluées par les pesticides et les nitrates, selon la Commission européenne.

En Charente-Maritime, le maire de L'Houmeau, Jean-Luc Algay a analysé sa nappe phréatique l'année dernière et découvre "plein de choses, même des produits des années 1970 qui ont été arrêtés et qui sont toujours là à 14 mètres de profondeur." Dieldrine, diméthachlore, chlorothalonil : ces pesticides sont au-dessus des normes. Ils ne représentent pas de risque pour l'eau au robinet, mais font l'objet d'un appel à la prudence à tous ceux qui utilisent leur puits pour arroser leur potager.

Le maire, lui, se sent abandonné : "J'ai envoyé des lettres à des ministres, j'ai envoyé des lettres à l'ARS. On est impuissant. Il faut trouver des solutions d'urgence au niveau européen, au niveau national et arrêter d'aller dans le mur. Et il faut accompagner les agriculteurs."

"Un renoncement" de l'État

Accompagner les agriculteurs, c'est la solution pour réduire l'usage des pesticides, assure Alexis Guilpart, de France nature environnement. Mais selon lui, l'État n'est pas à la hauteur. "Il y a une sorte de procrastination, pour ne pas dire un renoncement. Il y a une réelle ambition à avoir pour changer de modèle agricole vers moins de pesticides et moins de nitrates. Ce n'est pas évident politiquement, mais par contre, ne rien faire, c'est pire", assure Alexis Guilpart.

Depuis les années 1980, plus de 10 000 points de captage d'eau ont dû être fermés en France, essentiellement à cause de cette pollution par les pesticides et nitrates.

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