Mobilité en 2050 : le scénario le plus probable n’est pas le plus apprécié

Un tiers (33 %) des Français participant à l’étude aimeraient se déplacer moins en 2050, tout en ayant les capacités d’aller plus loin (pour 41 %).    © Hyundai

Une étude menée par la Fabrique de la Cité et l’ObSoCO (l’Observatoire Société et Consommation) s’est intéressée à la vision que les Français ont de la mobilité à l’horizon 2050. Il en ressort trois scénarios possibles dont le plus vraisemblable, celui « techno », ne serait pas le plus plébiscité.

À quoi ressembleront nos déplacements dans 25 ans ? C’est la question que soulève une enquête de la Fabrique de la Cité et de l’ObSoCO (l’Observatoire Société et Consommation) réalisée auprès d’un échantillon représentatif de 4 000 Français de 18 à 75 ans. Dans un contexte où presque 7 sondés sur 10 (69 %) jugent la situation environnementale alarmante ou très préoccupante, 66 % estiment que les habitudes et les comportements doivent évoluer au regard de ces enjeux écologiques.

Un rythme de transition qui apparaît toutefois bien trop rapide pour deux tiers des Français interrogés (73 %), dont un ratio similaire (76 %) imagine également que leurs déplacements seront, à l’avenir, de plus en plus contraints. Néanmoins, seuls 41 % des sondés croient que la limitation des trajets permettra de répondre aux enjeux environnementaux, soit autant que de personnes affirmant que « la réponse aux enjeux environnementaux ne doit en aucun cas restreindre les libertés individuelles ». Clivante aussi la question de la technologie comme solution durable aux enjeux écologiques, jugée efficace pour 37 % et insuffisante pour 35 % des répondants.

Trois pistes d’anticipation pour un futur qui s’annonce innovant

Alors que le moyen de transport « idéal » demeure encore la voiture individuelle pour 20 % des répondants, devant les transports collectifs et les vélos à assistance électrique, un tiers (33 %) des Français participant à l’étude aimeraient se déplacer moins en 2050, tout en ayant les capacités d’aller plus loin (pour 41 %). Il faut dire que les villes ne cessent de s’étendre et les kilomètres parcourus entre le domicile et le lieu de travail de s’allonger. Envie de praticité ou héritage du Covid qui perdure, 4 sondés sur 10 (39 %) souhaiteraient aussi utiliser pour l’essentiel des transports individuels en 2050 quand plus de la moitié (51 %) désireraient être propriétaires du véhicule utilisé pour se déplacer à cette même échéance. Privilégier l’usage de services de mobilité dans 25 ans ne séduit, pour sa part, que 29 % des personnes interrogées. Preuve que le statu quo n’a pas (encore) dit son dernier mot...

Outre cette esquisse des prochains comportements de déplacement, l’étude dessine trois scénarios pour le futur, à savoir celui axé sur la mutualisation, celui orienté vers la sobriété et enfin celui dit « techno ». Le premier envisage un développement massif de transports en commun, la réhabilitation des gares en zone rurale, la baisse des tarifs, l’essor de flottes de véhicules partagés en entreprise et l’accélération de l’adoption du covoiturage. Le second suppose un usage du vélo accru, la généralisation du télétravail et la circulation automobile interdite en ville.

Le troisième, lui, projette un renforcement de l’électromobilité à coûts moindres, des autoroutes à induction, des applications d’intermodalité, des taxis volants ou encore de l’intelligence artificielle pour fluidifier le trafic. Jugé le plus probable (pour 46 % des sondés), ce dernier s’avère cependant le moins désirable avec seulement 12 % d’adhésion (contre 38 % pour le plan sobriété et 50 % pour la mutualisation). Avec le déploiement de services digitaux et la concrétisation de projets avant-gardistes comme les robotaxis ou les navettes autonomes, cette utopie 3.0 semble en effet plus réaliste et réalisable que les deux autres récits, qui demanderont quelques aménagements et investissements avant de se généraliser.

Clotilde Gaillard / auto-infos