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Produits à partir de bois et de paille, deux biocarburants innovants déjà au point

21/11/2020

Produits à partir de bois et de paille, deux biocarburants innovants déjà au point

Le démonstrateur de production de BioTfuel, au sein du groupe Avril, à Venette (Oise). | DR

Vous avez aimé le Diester, à base d’huile de colza. Vous allez adorer Futurol et BioTfuel, deux technologies différentes, françaises, qui permettent de transformer du bois, de la paille ou tout végétal, en biocarburant de deuxième génération.

Venette n’est pas au Texas, mais près de la forêt de Compiègne, dans l’Oise. Pourtant on y produit déjà ce qui est peut-être le fuel de demain, BioTfuel. Signe d’une nouvelle ère où l’industrie est mariée au végétal, il associe un géant de l’agriculture et des huiles, le groupe Avril, inventeur du Diester, au pétrolier Total. Avec eux, des organismes de recherche – le CEA, l’IFP-Energies nouvelles, sa filiale Axens et le conglomérat allemand ThyssenKrupp.

Lancé en 2010, le démonstrateur a transformé cette année ses 200 premières tonnes de végétaux. L’un des points forts du projet est de pouvoir traiter les pailles de toute culture, aussi bien des déchets forestiers que des cultures spécifiques comme le miscanthus, plante aux nombreux atouts encore balbutiante en France.

Des pleins de paille et miscanthus en Croatie

À Venette, les végétaux sont « torréfiés » (cuits), puis transférés sur le site de Total à Dunkerque, où ils sont transformés en gaz, puis en liquide, selon le procédé Fischer-Tropsch, inventé dans les années 1920 pour produire du carburant à partir de charbon. BioTfuel est homologué pour être incorporé jusqu’à 50 % dans le kérosène des avions en activité. Intérêt de la technologie, elle peut être adossée à toute raffinerie pétrolière pour y faire d’éventuels mélanges.

Avec Futurol, on ne torréfie pas. On cuit à la vapeur pour déstructurer la cellulose. Que l’on fait fermenter à l’aide de levures bien spécifiques cultivées sur place. Et enfin on distille, pour obtenir du bioéthanol, qui complète ou remplace l’essence.

On retrouve Total et l’IFP-EN, et des groupes agricoles (Tereos, Unigrains, les betteraviers du CGB et Vivescia), des agronomes (l’ONF et l’Inrae) et l’un des spécialistes mondiaux de la fermentation, le groupe français Lesaffre, qui élabore des levures aussi bien pour le pain que pour la bière, les nutriments ou, maintenant, les biocarburants. Si le projet a été lancé, en 2008, à Pomacle-Bazancourt, dans la Marne, ce n’est pas en France qu’on fera les premiers pleins à base de Futurol, mais en Croatie.

Selon un contrat signé en mars, la société pétrolière locale Ina va reconvertir sa raffinerie de Sisak pour produire 70 millions de litres de bioéthanol à base de paille et de miscanthus.

www.ouest-france.fr

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