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Planification écologique : ce que contient le plan présenté par l’exécutif

28/09/2023

Planification écologique : ce que contient le plan présenté par l’exécutif

Des cheminées d’usine sur le port de Dunkerque (Nord), en janvier 2023. | YVES HERMAN / ARCHIVES REUTERS

Ce lundi 25 septembre 2023, Emmanuel Macron a pris la parole pour présenter la stratégie écologique de la France pour les septprochaines années. Voici ce qu’il faut retenir de ce plan, dont les contours n’ont été qu’esquissés par le président de la République.

L’objectif est ambitieux, pour ne pas dire compliqué : au vu de ses engagements européens, la France de 2030 devra avoir réduit ses émissions de gaz à effet de serre de moitié par rapport à leur niveau de 1990. Autrement dit, quand elle émettait 544 millions de tonnes d’équivalent CO2 en 1990, elle ne devra plus en émettre que 270 en 2030.

Une partie du chemin a déjà été effectuée : en 2022, les émissions territoriales françaises n’étaient ainsi plus « que » de 408 millions de tonnes..


Mais la route est encore longue puisqu’à 7 ans de la date butoir, il reste encore 138 millions de tonnes à trouver et, en l’occurrence, à supprimer.

Le constat étant posé, ne reste plus qu’une question : comment faire pour les trouver, ces 138 millions de tonnes ? Emmanuel Macron y a en partie répondu ce lundi 25 septembre 2023, en présentant succinctement le plan conçu par le Secrétariat général à la planification écologique. Plan dont voici les principales mesures.

Dans les transports, des véhicules particuliers à remplacer

Selon les calculs du SGPE, le secteur des transports, qui est actuellement le plus polluant en France (avec 30 % des émissions nationales) devra faire baisser ses émissions d’environ 30 % entre 2022 et 2030, pour passer de 129 millions de tonnes d’équivalent CO2 à 92.

Près d’un quart de cette baisse doit se faire via l’électrification des véhicules particuliers. Le reste de l’effort reposerait sur l’électrification des utilitaires et des camions, sur la diminution de la consommation des véhicules ainsi que sur la promotion du covoiturage et des modes de transports alternatifs.

Moins de ruminants et d’engrais dans l’agriculture

L’agriculture, deuxième secteur le plus émetteur en France (avec 19 % du total des émissions) devra lui réduire ses émissions de 17 %, en passant de 81 millions de tonnes émises en 2022 à 68 en 2030.

Dans le secteur agricole, l’effort portera surtout sur la réduction du nombre de bovins (qui sont fortement émetteurs du fait de leur système digestif) et sur la réduction des engrais azotés, dont la production et l’utilisation émettent des quantités importantes de gaz à effet de serre.

Décarboner les sites industriels les plus polluants

L’industrie française, qui constitue à elle seule le 3e secteur le plus polluant (avec un total de 19 % des émissions de gaz à effet de serre française) devra faire passer ses émissions de 72 millions de tonnes en 2022 à 45 en 2030. Soit une baisse de 37,5 %.

Selon les documents de travail du SGPE, la majeure partie de l’effort passera par la décarbonation des 50 sites industriels les plus polluants, qui sont le plus souvent des cimenteries, des usines métallurgiques, chimiques ou de production d’engrais.

Rendre chauffages et bâtiments moins énergivores

Quatrième plus gros poste d’émissions français, le secteur résidentiel-tertiaire (qui regroupe les logements et les bureaux) devra lui faire passer ses émissions de 64 millions de tonnes d’équivalents CO2 en 2022 à 30 en 2030. La baisse demandée est donc de 53 %.

Remplacer 75 % des chaudières au fioul encore présentes dans les logements et les bureaux devrait permettre d’accomplir une bonne partie de cet objectif, assure le SGPE. Certaines chaudières à gaz devraient également être remplacées. La rénovation thermique des bâtiments permettra par ailleurs d’économiser de précieuses tonnes de gaz à effet de serre.

Produire de l’énergie plus propre

Le secteur de la production d’énergie sera lui aussi mis à contribution, et devra faire passer ses émissions de 47 millions de tonnes d’équivalents CO2 en 2022 à 27 en 2030, soit, là aussi, une baisse de plus de 50 %.

Elle doit notamment passer par la sortie définitive du charbon du mix électrique français et par une réduction globale des usages du gaz.

Mieux préserver les écosystèmes

Le plan du SGPE prévoit par ailleurs des mesures pour préserver les écosystèmes hexagonaux, et notamment les puits de carbone que représentent les forêts et les zones humides.

Restaurés ou élargis, ces différents milieux pourraient permettre de capter quelque 16 millions de tonnes de CO2 en 2030.

Des mesures parfois déjà initiées

Les services de Matignon (dont fait partie le SGPE) aiment à rappeler que la moitié de ces grands axes font déjà l’objet d’une mesure incluse dans l’un des plans du gouvernement (loi d’accélération sur les énergies renouvelables, plan de relance, France 2030, etc.)

Mais, au printemps, lorsqu’il a été présenté aux membres du Conseil national de la transition écologique (entité consultative qui regroupe politiques, acteurs économiques et ONG), certaines spécialistes avaient regretté le fait qu’aucune mesure permettant de combler les 50 % restants n’ait été annoncée ou formalisée.

Le plan réunit « des trajectoires plutôt ambitieuses, mais il n’y a pas encore les mesures pour les atteindre », avait ainsi estimé auprès de l ’AFP Anne Bringault, directrice des Programmes du Réseau Action Climat.

« La prochaine étape va être d’entrer dans le détail de tout ce qui a été présenté par Élisabeth Borne », avait alors répondu Christophe Béchu, le ministre de la Transition écologique. Des détails qui devraient donc être abordés dans la présentation promise pour ce mois de septembre. Puis viendra le temps de l’application, qui ne devrait pas être un long fleuve tranquille.

ouest-france


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