Les déchets stagnent-ils dans l’estuaire de la Loire ?

Les distances parcourues par les déchets dans la Loire sont toutefois plus faibles que celles mesurées dans la Seine. Image par Karuvadgraphy de Pixabay

Le plastique des fleuves pollue-t-il l’Océan ? La réponse à cette question semble simple. Pourtant, des expériences ont eu lieu, à Nantes notamment, et très peu de transferts entre les fleuves et les océans ont été observés dans les estuaires.

ll y a deux ans, les scientifiques du Laboratoire eau et environnement ont lancé trente-cinq bouteilles avec des balises GPS dans la Loire. Ils voulaient analyser les transferts des déchets entre fleuves et océans au niveau des estuaires.

Le résultat s’est avéré plutôt surprenant pour les scientifiques puisqu’au bout de deux mois, aucune des bouteilles n’avait atteint l’océan. Les objets ont parcouru entre 100 mètres et 100 kilomètres.

Rarement jusqu’à l’océan

 Ces transferts ne sont pas aussi linéaires que ce qu’on pensait, explique Lauriane Ledieu, chargée de recherche contractuelle au Laboratoire eau et environnement. Il y a certainement des temps de résiliences plus importants que ce qu’on imaginait concernant cette pollution, et peut-être même que ces déchets restent dans les fleuves et contaminent essentiellement les berges. 

Des résultats qui viennent confirmer le travail d’autres chercheurs. Une équipe avait réalisé exactement la même expérience que Lauriane et ses collègues dans la Seine, avec cinquante bouteilles. Une seule avait atteint l’océan. Les distances parcourues par les déchets dans la Loire sont toutefois plus faibles que celles mesurées dans la Seine. Selon les chercheurs de l’équipe où travaille Lauriane, cela s’explique par la morphologie particulière de l’estuaire de la Loire, qui fait que les déchets vont régulièrement s’échouer, puis flotter à nouveau, au rythme des marées.

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