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Voyage à la voile : l’offre Neoline-Sailcoop fait déjà fureur

06/12/2024

Voyage à la voile : l’offre Neoline-Sailcoop fait déjà fureur

Le Neoliner Origin sera livré à l'été 2025.  ©Neoline

Les préinscriptions affluent pour les cabines passagers du cargo à la voile de Neoliner, commercialisées par Sailcoop. Pour ce dernier, c’est là un marché de niche mais aussi un test pour voir si l’offre de voyages transatlantique en mode vélique peut justifier des investissements. 

Les préinscriptions. Les billets sur le Neoliner devraient s’arracher. Sailcoop, partenaire de la compagnie Neoline, annonce déjà plus de 630 préinscriptions, sachant que la capacité du futur cargo à voile, livrable au début de l’été 2025, est limitée à 12 passagers, ce qui représente 288 billets par an.

Le calendrier. Neoline a donc confié à la société vannetaise Sailcoop, spécialiste du transport passager à la voile, la commercialisation de ses cabines passagers sur son roulier, le Neoliner Origin. Ce navire de 136 mètres, en construction au chantier turc RMK, près d’Istanbul, doit être livré au début de l’été 2025. La première rotation (Saint-Nazaire, Saint-Pierre-et-Miquelon, Halifax, Baltimore) n’embarquera pas de passagers mais les préinscriptions sont ouvertes pour août 2025. 

La proposition. « Ce qui est inédit, c’est le transport de passagers sur un voilier avec ce niveau de confort », estime Jean Zanuttini, le fondateur de Neoline. La compagnie propose 6 cabines double de 25 m2, avec un coin nuit et salon, l’accès des espaces commun (70 m2), au mess où les passagers prendront leurs repas avec les officiers, à un sundeck et à une salle de gym. Les locaux techniques et de fret ne seront pas accessibles mais pourront être visités selon le bon vouloir de l’équipage (13 membres plus 1 ou 2 élèves officier). 

Le prix. Sailcoop propose des billets Saint-Nazaire-Saint-Pierre en 8 jours ou des Saint-Nazaire-Baltimore en 12 à 13 jours. La possibilité de « la grande boucle », soit l’aller-retour sur un mois est possible ainsi que des trajets plus courts, entre Saint-Pierre et Baltimore par exemple. Le billet transatlantique sera commercialisé aux alentours de 3 000 euros, sur la base d’un tarif de 200 euros par jour. Sailcoop sera l’interlocuteur unique mais le billet pourra être intégré à l’offre des agences et tour-opérateurs. Les billets seront vendus un an à l’avance. 

Le public visé. Les deux partenaires visent notamment un public de « tourdumondistes » ou celui des expatriés puisque les passagers pourront embarquer, s'ils le souhaitent, avec un conteneur, un van ou un voilier. Les publics étudiants, des croisiéristes classiques, les groupes organisés ou le marché de la culture (tour bus inclus) sont aussi envisagés.

Ballon d’essai. Sailcoop opère déjà deux liaisons passagers à la voile dont un Concarneau-Les Glénans (8 000 passagers cet été) et l’autre vers la Corse (Saint-Raphaël-Calvi) qui a atteint 1 500 passagers lors de la saison estivale. Pour Grégoire Théry, directeur de la stratégie de Sailcoop, le partenariat avec Neoline est un ballon d’essai « pour vérifier si le marché transatlantique existe », et donc pour voir si la création d’un bateau spécifique se justifie, en propre ou avec un partenaire. La société a engagé une levée de fonds de 400 k€ réalisée pour moitié. 

Le fret. La construction du Neoliner Origin « se passe bien », indique Jean Zanuttini. Tous les éléments constitutifs du voilier, dont le gréement et le moteur, sont sur place ou en cours de montage. Pour mémoire, le projet s’élève à 60 M€ plus 10 M€ de coûts complémentaires. Côté fret, le premier navire se remplit sans difficultés dans le sens Saint-Nazaire-Baltimore mais le remplissage n’en est qu’à 30 % pour le retour. 

Un deuxième navire. La perspective d’un deuxième bateau semble cependant devoir débloquer les réservations de fret dans le sens ouest-est, indique Jean Zanuttini qui travaille au financement de ce « sister-ship » envisagé. « On espère lancer le projet dans les 6 prochains mois », indique le dirigeant. Si tout allait pour le mieux, ce deuxième navire pourrait prendre la mer au cours du deuxième semestre 2027.  

Emmanuel GUIMARD

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