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Les assureurs appelés à mieux se préparer au changement climatique

29/05/2024

Les assureurs appelés à mieux se préparer au changement climatique

© WideAwake

Inondations, sécheresses, tempêtes : quel est l'impact de ces événements météorologiques extrêmes, accentués par le dérèglement du climat, pour les assureurs ? Les résultats d'un exercice de stress-test (1) mené par l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) qui supervise les banques et les assurances « montrent une exposition significative des organismes d'assurance à des chocs liés au changement climatique.» Cet exercice, le deuxième du genre après un exercice pilote en 2020, a réuni, entre 2022 et 2024, 15 groupes, représentant 90 % de l'activité en France.

Ils se sont soumis à trois scénarios, un à court terme (horizon 2027) et deux à long terme (horizon 2050). Ces derniers incluaient deux épisodes consécutifs de forte sécheresse en 2023 et 2024, suivis en 2025 par de fortes inondations dans le sud de la France sous la forme d'un épisode de tempête convective, sévère, conduisant à la rupture d'un barrage hydraulique. Ces événements amèneraient les marchés à une prise de conscience qui se traduirait par des pertes de valeur des actifs financiers, en particulier les actifs « bruns » (liés aux énergies fossiles) et l'immobilier.

Des efforts à poursuivre

Résultats : à court terme, les assureurs sont davantage mis en difficulté par le choc financier lié à la réaction des marchés que par l'augmentation du coût des sinistres liés aux événements climatiques extrêmes. Cela reste néanmoins « relativement absorbable », indique à l'AFP la secrétaire générale de l'ACPR, Nathalie Aufauvre.

À long terme, en revanche, les sinistres et les primes en matière de catastrophes naturelles augmenteraient significativement en France entre 2022 et 2050, avec de fortes disparités géographiques pour les risques de sécheresse, submersion et inondation. Le risque d'« inassurabilité » a également été étudié à partir d'une évaluation du nombre de résiliations de contrats d'assurance par département. Soit du fait de l'assuré qui choisirait de ne plus assurer un bien, compte tenu de l'augmentation des primes induites par le risque climatique ; soit du fait de l'assureur pour qui l'augmentation du coût et de la fréquence des catastrophes climatiques rendrait l'assurance de certains biens dans certaines régions impossible. Là encore, de fortes disparités selon les régions sont à observer. La Bretagne Nord et les côtes méditerranéennes seraient les principales concernées.

« Les assureurs doivent donc poursuivre leurs efforts non seulement pour respecter les engagements pris en 2019 en faveur de la lutte contre le changement climatique et l'objectif de neutralité carbone à l'horizon 2050, mais également pour [...] faire face aux conséquences anticipées des risques extrêmes sur leur sinistralité et sur leurs actifs financiers », conclut l'ACPR.

1. Consulter le rapport

Marie Scharff / actu-environnement

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