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Énergie durable : une plateforme qui capte quatre ressources d'énergies, installée à Haropa port, à Honfleur

21/05/2024

Énergie durable : une plateforme qui capte quatre ressources d'énergies, installée à Haropa port, à Honfleur

Guillaume Carpentier, directeur de l'ingénierie de l'école Builders (ex-ESITC) investie dans le projet, est aussi spécialiste des ouvrages maritimes. Il explique au préfet comment fonctionne le flotteur. ©Laura BAYOUMY

Un flotteur de sept tonnes et doté de quatre technologies pour capter l'énergie marémotrice, solaire et éolienne a été installé il y a un mois au port de Honfleur. 

« Connue pour son attractivité touristique et sa richesse patrimoniale, Honfleur mène aussi, depuis plusieurs années, une politique ambitieuse de faire cohabiter écologie, développement durable et économie. » 

Christophe Buisson, conseiller municipal à la mairie de Honfleur (Calvados) et vice-président développement économique pour la communauté de communes du Pays de Honfleur-Beuzeville, introduisait, mercredi 10 avril 2024, l’inauguration de la plateforme « récupératrice d’énergie de la mer », Green river, à Haropa port, pour la vallée de la Seine en Normandie et Île-de-France.

Quatre sources d’énergie

À quelques mètres de la tour blanche, flotte désormais dans l’eau cette plateforme de forme cylindrique de sept tonnes. Une bouée coulisse autour de son pieu central de 18 mètres.

Ce projet est un petit bijou de technologie, doté de quatre sources d’énergie, d’environ un million d’euros.

« Outre la production et le stockage d’énergies renouvelables décarbonées, il s’agit de participer à l’amélioration de la qualité de l’air dans les ports et les villes portuaires en privilégiant l’utilisation de moyens de transport électriques. »

Haropa port, dans son communiqué de presse.

Pour ce faire, des panneaux photovoltaïques ont été installés au sommet du pieu et sont reliés à la batterie intégrée à l’intérieur du flotteur. Des turbines éoliennes et hydroliennes dont les pales sont à «  trajectoire circulaire  » permettront un «  meilleur rendement à terme  ».

L’énergie marémotrice, qui se sert de «  l’énergie d’impact des vagues et des ondes du batillage  », est aussi utilisée. Cette technologie servira d’ailleurs la «  conception de capteurs autonomes innovants  ». 

« Plateforme innovante »

Des « tensionneurs actifs » ont été intégrés aux systèmes hydrauliques et résolvent une problématique bien précise. Une fois à quai, les navires sont exposés à des accrochages des amarres. Grâce à ces tensionneurs, les amarres des navires sont maintenues sous tension constante, ce qui réduit « considérablement les mouvements du navire » et a fortiori, les risques d’endommagement.

D’ordinaire, les systèmes utilisent des « capteurs de force pour définir la tension d’amarrage requise ». Ces considérations quelque peu techniques passées, ce qu’il faut retenir, c’est que cette « plateforme innovante » s’inscrit dans les enjeux de « décarbonation » du secteur portuaire, se félicite Guillaume Carpentier, directeur de l’ingénierie de l’école Builders (ex-ESITC).

Pas de quoi fournir de l’électricité à tout Honfleur, mais suffisamment pour assurer les besoins de cette zone maritime. « En matière de rendement, on parle en kilowatts aujourd’hui, pas en mégawatts », précise Yves Stassen, directeur technique du groupe de travaux publics ETPO, qui a mis la structure à l’eau. Mais « sur de plus petites structures, cela devrait être rentable très rapidement », augure le partenaire du projet.

Projet qui a fait tourner les méninges des universitaires de Caen et de l’école d’ingénieurs Builders, experte dans le domaine des infrastructures maritimes et portuaires, à pleines turbines durant trois ans.

Initialement prévu à Rouen, le prototype a trouvé sa place dans le port de Honfleur, qui bénéficie d’une « forte exposition aux vents et aux fortes vagues », assure Guillaume Carpentier. 

Et le pari semble réussi : après un mois d’installation, le comportement du flotteur «  a validé les résultats des modélisations effectuées  ». L’école Builders s’était en effet équipée d’un canal à houle expérimental de 40 mètres, pour mesurer l’impact de la houle sur les équipements côtiers tels qu’une digue.

Rendez-vous en 2026 pour observer les résultats de ce projet pilote. Même si des projets d’envergure européenne sont d’ores et déjà sur les rails. L’Espagne a en effet manifesté son intérêt pour une implantation de cette structure dupliquée sur le port de Ferrol.

actu.fr

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