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Pourquoi les événements extrêmes sont-ils liés au réchauffement climatique ?
15/06/2025

Nous vous le disons souvent dans nos bulletins météo-climat : le réchauffement climatique rend les événements météorologiques extrêmes plus nombreux et plus forts. Comment cela s'explique-t-il ? Notre spécialiste Aglaé Jézéquel vous répond.
Depuis le début de l'année 2025, la moitié nord de la France se trouve en état de sécheresse(Nouvelle fenêtre) : dans certaines zones de Normandie ou des Hauts-de-France, le sol est si sec que l'on se croirait fin juillet, témoignent les agriculteurs confrontés à de fortes pertes que France Info a interrogés.
Mais dans le même temps, d'autres régions comme la Franche-Comté sont victimes d'importantes inondations(Nouvelle fenêtre), et même de tornades ! Et il n'y a pas si longtemps, à l'automne 2023, les Hauts-de-France eux-mêmes, aujourd'hui si secs, étaient au contraire inondés...(Nouvelle fenêtre)
Des événements contradictoires... en apparence
Que se passe-t-il donc ? Va-t-on vers davantage de sécheresses ou au contraire vers plus d'inondations et de pluies diluviennes ? Les deux semblent contradictoires... pourtant ils ne le sont pas.
Car ce sont les événements extrêmes qui, avec le réchauffement climatique, se multiplient. Les canicules seront plus fréquentes, les sécheresses plus longues... mais les pluies diluviennes plus fortes, expliquait à notre micro(Nouvelle fenêtre) le climatologue Christophe Cassou.
Avec le réchauffement en effet, la circulation des masses d'air se modifie, les sols s'assèchent plus vite, et la France glisse vers le climat qui est actuellement celui de l'Espagne.(Nouvelle fenêtre) Mais en même temps, cette chaleur provoque des orages plus violents, donc des pluies soudaines et plus fortes. Et un air plus chaud peut contenir davantage d'humidité, donc générer plus de pluies.
La métaphore du dé
Bien sûr, « il y a toujours eu des événements météorologiques extrêmes », souligne Aglaé Jézéquel, chercheuse en météorologie au laboratoire de climatologie dynamique IPSL(Nouvelle fenêtre). Mais « pour donner une métaphore, ce qui se passe dans un contexte de réchauffement climatique » est comme le lancement d'un dé à jouer. Un dé à six faces, où « le 6 correspond à un événement extrême. »
« Dans un monde sans réchauffement climatique, » les probabilités sont respectées : vous avez « une chance sur six de tomber sur un événement extrême ». Mais avec le réchauffement, « c'est comme si on truquait le dé, et qu'on lui donnait plus de probabilités de tomber sur la face 6. C'est ça qui se passe : on a changé les probabilités de tomber sur certains événements extrêmes ».
Et même, pour filer la métaphore du dé, « il y a de nouvelles faces qui apparaissent : peut-être qu'on va tomber sur un 7 de temps en temps ». C'est-à-dire des températures ou des inondations qui n'auraient « pas été possibles sans le changement climatique... »