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En Occitanie, matériaux durables et systèmes innovants

12/08/2020

En Occitanie, matériaux durables et systèmes innovants

En forte croissance, le constructeur en bois de forêts locales Novabois a investi dans une usine à Labruguière (Tarn).

La rénovation énergétique profite aux acteurs de l’isolation. Spécialiste des isolants réflecteurs, le limouxin Actis Isolation (320 salariés, 72 millions d’euros de chiffre d’affaires) exploite quatre usines, dont deux dans l’Aude et une à La Bastide-de-Bousignac (Ariège). Il met en avant son isolant alvéolaire rigide Hybris, 100 % recyclable.

Autre gagnant : l’usine Knauf Insulation de Lannemezan (Hautes-Pyrénées).

"Notre production a progressé de 20 % entre 2016 et 2019", précise le directeur, Franck Vincens. Le site de 70 salariés produit depuis 2010 des rouleaux et panneaux de laine de verre et de la laine à souffler, "100 % naturels". Au cours des deux dernières années, 4,5 millions d’euros ont été investis en amélioration de process. À Servian (Hérault), Ouattitude (10 salariés) mise sur un isolant biosourcé, la ouate de cellulose, à partir de déchets de papier journal. La production devrait être portée à plus de 8 000 tonnes en 2020, après 6 500 en 2019.

La brique et le bois, atouts historiques

En matière de bâtiment durable, l’Occitanie bénéficie de deux atouts historiques : la brique – marqueur de Toulouse, la "Ville rose" – et le bois. Alors que la France est le deuxième producteur européen de briques, tuiles et produits en terre cuite, ce créneau emploie 1 000 personnes dans la région, soit 22 % des effectifs nationaux. Ses atouts : des qualités thermiques, une résistance mécanique et une facilité de mise en œuvre. "C’est un matériau 100 % naturel et durable", souligne Adeline Léger, la directrice RSE du groupe Terreal (2 200 salariés, 412 millions d’euros de chiffre d’affaires), qui a une dizaine de sites en Haute-Garonne, dans le Tarn et dans l’Aude, dont sa R & D à Castelnaudary. Deux autres acteurs majeurs, Bouyer Leroux et Edilians, investissent pour l’amélioration des process et du bilan énergétique de leurs usines respectives, d’une soixantaine de salariés chacune, à Colomiers (briques) et à Léguevin (tuiles), près de Toulouse (Haute-Garonne). En outre, une vingtaine de PME se distinguent, comme Terre cuite du Saves (20 salariés, 1,5 million d’euros) à Empeaux (Haute-Garonne). À son actif : les briques de façade de l’emblématique Toulouse school of economics.

Côté bois, l’Occitanie est la deuxième région forestière de France. La filière (20 700 salariés, 5 800 établissements, 2,6 milliards d’euros), regroupée dans Fibois Occitanie, a signé un contrat avec l’État et la Région à la fin 2018 pour valoriser la ressource (2,6 millions d’hectares). Les initiatives vont de l’amont à l’aval. Le spécialiste d’éléments de ­charpente Sanguinet (42 salariés, 5,2 millions d’euros) investit 5 millions en 2020 dans l’extension de sa scierie de Juillan (Hautes-Pyrénées). Le constructeur Novabois (20 salariés, 2,3 millions d’euros), qui s’est offert une usine à Labruguière (Tarn) en 2018, compte doubler son activité d’ici à cinq ans.

Les concepts modulaires fleurissent. Dans l’Hérault, Selvea (32 salariés, 5 millions d’euros) réalise à Vendargues des bâtiments modulaires à ossature bois isolés avec des matériaux biosourcés, tandis que Greenkub (32 emplois), à Baillargues, propose depuis 2013 des studios de jardin clés en main, en bois certifié PEFC et de conception bioclimatique, autonomes via un kit photovoltaïque. À Martres-Tolosane (Haute-Garonne), Sofrinnov redonne vie depuis 2015 aux palettes en bois, avec un concept breveté de construction modulaire ciblant les loisirs et l’hébergement d’urgence. Né en 2016, Syscobat (5 salariés), à Aucamville (Haute-Garonne), a conçu le système constructif breveté B2R+ (Bois, béton, résultats optimisés) : les caissons préfabriqués associent murs extérieurs et intérieurs, isolants et espaces pour gaines électriques. La société doit créer vingt emplois d’ici à la fin 2021.

Kits d’intégration de panneaux solaires

L’efficacité énergétique et les énergies renouvelables mobilisent start-up et PME, encouragées par l’Agence de la transition écologique (Ademe), l’agence régionale Ad’Occ, le pôle de compétitivité Derbi et le cluster Cemater. Auteur de stations de brasage à flamme hydrogène, l’héraultais Bulane (10 salariés, 1,5 million d’euros) pilote un projet de chaudières hybrides (20 % d’hydrogène), lauréat du Programme d’investissements d’avenir. Côté solaire, Lahera Production (48 salariés, 14,2 millions d’euros), du groupe Terreal, fabrique des kits d’intégration de panneaux solaires à Aiguefonde (Tarn) et a investi 2,2 millions d’euros en 2019 pour accroître ses capacités, tandis que Syrius Solar Industry (50 salariés, 8 millions d’euros) produit à Lavérune (Hérault) environ 1 000 chauffe-eau solaires par mois. "On pourrait doubler ce volume d’ici deux à trois ans", assure son président, Thierry Demaret.

Dans le Tarn, Sirea (41 salariés, 7 millions d’euros) s’est lancé dans la production d’armoires électriques autonomes de pilotage et stockage de l’énergie pour sites industriels ou résidentiels et a signé avec l’aveyronnais Snam pour intégrer ses batteries issues de composants recyclés. De son côté, Syselec (46 salariés, 9,6 millions d’euros), spécialiste du câblage électrique et des cartes électroniques, investit 4,5 millions dans une nouvelle usine à Castres (Tarn) pour accélérer sa stratégie de produits propres. Au programme : un radiateur électrique connecté. Le numérique s’invite aussi chez Ubigreen (45 salariés, 3,5 millions d’euros), dans l’IoT Valley, à Labège (Haute-Garonne), qui développe des solutions de performance énergétique de bâtiments fondées sur des capteurs, et chez Comwatt (40 salariés, 2 millions d’euros), à Montpellier (Hérault), qui a placé 20 000 box de gestion de la consommation d’électricité. La start-up lance une version encore plus connectée et rapatriera la fabrication de l’électronique en France en septembre.

Now - Des conteneurs pour maison

"En valorisant des déchets de la mondialisation, nous sommes passés de 0 à 2 millions d’euros de chiffre d’affaires en trois ans ", lance Alain Krzyzanowski. Le dirigeant d’Everlia, à Saint-Thibéry (Hérault), évoque 2 500 demandes annuelles pour ses conteneurs maritimes recyclés. Une vingtaine de bâtiments, à 80 % pour des collectivités (écoles, gendarmeries, mairies), sont installés. Un produit grand public low cost, baptisé Now, doit sortir à l’été. Trois modules préfabriqués à 95 % composeront une maison moderne de 81 m² pour moins de 70 000 euros. Everlia, qui exploite un outil provisoire depuis 2016, va franchir un cap en achetant un terrain de 42 000 m² à Béziers (Hérault) pour construire et équiper une usine de 10 000 m² pour 8 millions d’euros. "Nous espérons démarrer la construction en septembre pour une livraison en janvier ou février. Nous pensons créer 90 emplois en 2021", précise le dirigeant. Everlia fait travailler 18 salariés et des intérimaires. Une douzaine d’embauches supplémentaires est prévue en 2020.

Snam - Une usine de batteries pour le stockage d’énergie stationnaire

À Viviez (Aveyron), Snam (150 salariés, 10,6 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2018) maintient le cap pour ses projets de développement, malgré la crise. Spécialisée dans la collecte et le recyclage de batteries, la société s’est lancé un nouveau défi : la construction à proximité de son site actuel d’une usine de fabrication de batteries neuves issues à 80 % de composants recyclés. Marché ciblé : le stockage d’énergie stationnaire, notamment pour l’autoconsommation. "Il s’agit d’apporter des solutions de stockage à proximité des sites de production d’énergies renouvelables, sur des sites industriels, au pied d’éoliennes, au sein d’un immeuble ou au cœur de quartiers entiers", précise le directeur marketing, Frédéric Salin. Un investissement de 25 millions d’euros est prévu sur 2018-2022 avec la création de 645 emplois. La ligne pilote est déjà opérationnelle et produit des premiers lots de quelques dizaines d’unités par mois. Un atelier de 1 600 m² sera aménagé à la fin 2020 pour passer à des volumes de plusieurs centaines d’unités par mois. L’usine devrait ensuite monter en puissance en plusieurs tranches successives.

source : usinenouvelle.com

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