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Éclairage public : Un enjeu démocratique pour la transition écologique ?

28/08/2024

Éclairage public : Un enjeu démocratique pour la transition écologique ?

Une grande étude signée la Fabrique de la Cité fait le point sur l’éclairage public et ses multiples conséquences. Sur la biodiversité, et sur la qualité de vie des habitants, notamment.

Le think tank des transitions urbaines La Fabrique de la Cité vient de publier une étude sur l’éclairage public. Intitulée « L’éclairage public – Nouvel enjeu démocratique de la transition écologique ? » et signée de Marianne Laloy Borgna (chargée d’études à La Fabrique de la Cité), celle-ci se penche sur les objectifs liés à l’éclairage public et analyse les différents leviers mis à disposition tant des collectivités que des particuliers.

« Durant la crise énergétique de l’hiver 2022, l’impératif d’éviter les ruptures d’approvisionnement et la nécessité de réduire les consommations ont guidé des mesures de réduction, parfois drastiques, de l’éclairage public. Cette expérience collective, marquante, a pu déstabiliser une partie des citoyens, désorganiser des activités, entraîner des oppositions virulentes … ou, au contraire, inspirer des innovations politiques, conforter des expériences citoyennes, accélérer le déploiement de nouvelles technologies », écrit la chargée de mission en introduction de son rapport. Avant de poursuivre: « Prioritairement considérée comme un levier « technique » activable sans grande difficulté, l’extinction partielle ou totale a mis en relief le rôle de l’éclairage dans l’organisation de l’espace public, dans la valorisation du patrimoine, dans la gestion des temps de vie. La richesse des réactions suscitées est également un cas d’école pour comprendre les effets que l’éclairage peut avoir sur la biodiversité et la qualité de vie. »

Libourne, Annemasse, Mulhouse et Brest : Quatre cas d’école

Après avoir mise en perspective historique l’éclairage public dans la construction des villes et de l’espace public, l’étude s’intéresse « au lien entre pression budgétaire et regain d’intérêt des acteurs publics pour l’éclairage et la sobriété lumineuse, et à sa dimension sociétale et sécuritaire ». Pour ce faire, elle s’appuie sur quatre collectivités qui, chacune, ont exploré des leviers de transformation en autant d’exemplarités sur le sujet.

Il en est ainsi de Libourne « qui a su articuler la rénovation de l’éclairage public et mise en place d’un système de smart city pour financer et optimiser rapidement son parc d’éclairage public. » D’Annemasse « qui a engagé des réflexions sur la pollution lumineuse et sa politique d’éclairage public dès 2016 pour sanctuariser des trames noires et préserver le cycle de vie des espèces nocturnes. » De Mulhouse « qui a fait de l’éclairage public un support à sa stratégie d’urbanisme afin de valoriser les dimensions culturelle et patrimoniale de ses espaces publics. » Et, enfin, de la Métropole de Brest « qui a décidé de « désiloter » sa politique d’éclairage public pour miser sur la concertation. »

«Définir de manière concertée la modulation de l’éclairage, qui permet des économies d’énergie significative, est primordial.» La Fabrique de la Cité 


L’éclairage privé en collusion avec l’éclairage public

Ce qu’il faut retenir de ce rapport qui convoquent experts, chercheurs élus et citoyens (et qui a été suivi d’un webinaire début juillet)? Le Think tank en appelle à «éclairer juste», c’est-à-dire à s’appuyer sur les usages, les lieux et les heures durant lesquelles le besoin d’éclairage se fait nécessaire. Ceci, en impliquant citoyens et usagers de l’espace public pour « mieux tenir compte de leurs besoins et améliorer leur adhésion au projet urbain. En particulier, lorsqu’il s’agit de notre relation à l’obscurité. Définir de manière concertée la modulation de l’éclairage, qui permet des économies d’énergie significative, est donc primordial. » 

Quant à l’éclairage privé, La Fabrique de la Cité reste plutôt circonspecte. « Si l’éclairage public est en train d’être rénové, si la mobilisation de certaines subventions comme le Fonds vert tend à montrer que les collectivités prennent en main ce sujet, l’éclairage privé peut encore être amélioré du point de vue de son efficacité énergétique et produit, au même titre que l’éclairage public, de la pollution lumineuse. Il existe certes des réglementations et normes en la matière, mais elles restent peu appliquées, par manque de moyens de contrôle et de sensibilisation. Non seulement cet éclairage privé consomme de l’énergie, produit de la pollution lumineuse, mais il peut aussi venir rompre l’harmonie d’un projet urbain de mise en lumière, interrogeant la notion d’esthétique de l’espace urbain.»

makeamove

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