Près de Troyes, Nigloland est le parc d’attractions le plus écolo de France

Le parc d'attractions Nigloland est le premier de sa catégorie à être labellisé "Divertissement durable". Une récompense qu'il doit à toutes ses démarches RSE. DR

Il ne cache pas sa fierté. Quand Rodolphe Gélis, le directeur du parc d’attractions Nigloland, situé à une quarantaine de kilomètres de Troyes, a reçu le trophée synonyme de labellisation « Divertissement durable », il a immédiatement pensé aux efforts fournis par ses collaborateurs depuis de nombreuses années. « Dès le lendemain, j’ai prévenu qu’il fallait mentionner l’obtention de cette récompense dans chacune de nos communications. »

Et si, au niveau national, une quinzaine de sites ont aussi décroché cette couronne, Nigloland est le seul dans la catégorie des parcs d’attractions. « La démarche RSE (NDLR : qui définit la responsabilité des entreprises vis-à-vis des effets qu’elles exercent sur la société), cela fait 37 ans qu’elle est dans notre ADN », glisse le chef d’entreprise. Quand son père Philippe et son oncle Patrice avaient créé ce parc dont l’emblème est un hérisson (Niglo en langue romani). Depuis, année après année, Nigloland a su se développer, tout en respectant l’environnement.

Grâce à ses efforts en matière de développement durable, le parc d'attractions Nigloland est distingué du label "Divertissement durable". Rodolphe Gélis, le directeur du parc, a reçu le trophée courant mai.

« De nombreuses actions étaient en place depuis longtemps mais ne se voyaient pas forcément. On se fournit ainsi localement pour la restauration dès que c’est possible », souffle Rodolphe Gélis. De quoi faire même baisser les coûts à l’image de celui des glaces. « Avant, on se fournissait à l’étranger chez des géants du secteur en Belgique ou aux Pays-Bas. Désormais, nos glaces et les cornets viennent de France. Non seulement les produits sont de meilleure qualité mais ils coûtent moins cher. »

Moins de papier, de l’huile et des mégots recyclés…

Le prix de la boule de fraise et l’empreinte carbone réduite pour l’acheminement ne sont évidemment pas la seule raison à l’obtention du deuxième palier du label « Divertissement durable »*. Nigloland a mis en œuvre des stratégies pour réduire de manière conséquente son impact sur la planète. Entre 2018 et 2023, le parc a réduit sa consommation de papier de 84 %. Sur la période 2020-2023, 6 000 litres d’huile de friture usagée ont été transformés en biocarburant pour l’automobile. Sans oublier les 240 000 mégots de cigarettes collectés en 2023 qui, via un partenariat avec l’entreprise TchaoMegot sont devenus de l’isolant pour le bâtiment et le textile. La vaisselle est réutilisable, les déchets alimentaires transformés en compost ou biogaz et un tiers de la flotte de véhicules est électrique.

Le label a été attribué pour les deux prochaines années. À la fin de cette période, Rodolphe Gélis n’exclut pas de passer un palier supplémentaire et d’atteindre le niveau « expérimenté ». Le dirigeant est conscient que « les leviers se réduisent » mais plusieurs actions vont être lancées pour limiter encore l’impact environnemental du parc. Un bilan carbone est actuellement mené et conduira à un plan de décarbonation lissé sur plusieurs années. L’avenir proche, c’est en revanche l’installation de panneaux voltaïques sur les toits des locaux administratifs. « On placera un écran à l’entrée pour que les gens sachent ce qu’on produit en électricité chaque jour grâce à ces panneaux », dixit Rodolphe Gélis. Si l’expérience est concluante, le dispositif pourra s’élargir sur d’autres parties du parc. Là encore, Nigloland a privilégié des fournisseurs français plutôt qu’importer ses panneaux de Chine.

Un nouvel hôtel écoconçu en 2025

Parfois, écologie et budget font bon ménage. Poste le plus énergivore du parc, les attractions ont vu leur vitesse réduite de 10 % l’an passé, soit un gain de 25 % sur la consommation. Courant 2025, le nouvel hôtel du parc, Cabaïana, sera un modèle du genre. Il s’agira de 20 cabanes en bois écoconçues. « Ce sera l’hôtel le mieux isolé du monde ! Il y a aura peu de besoin en chauffage et en climatisation », prévient, dans un sourire, Rodolphe Gélis. Aménagé avec des matériaux naturels, ce nouvel hôtel, au confort équivalent à un quatre-étoiles supérieur, est construit par des entreprises locales. Rendez-vous dans deux ans pour le niveau « expérimenté » ?

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