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Changement climatique : une facture de plus en plus salée en France

18/10/2024

Changement climatique : une facture de plus en plus salée en France

© AUFORT Jérome

Canicules, inondations, tempêtes, sécheresses… La France est l'un des pays développés les plus concernés par les risques d'événements climatiques extrêmes. Aujourd'hui, 62 % de sa population y sont déjà exposés de manière forte ou très forte : 100 % à Mayotte, 97 % en Guadeloupe, 94 % en Martinique, 46 % en Bretagne, 44 % en région Paca, 40 % en Île-de-France… Ces catastrophes ne feront que croître, rappelle Greenpeace. C'est déjà le cas, et bien plus vite que prévu.

Dans un rapport publié jeudi 10 octobre (1) , l'ONG énumère les risques qui pèseront sur la population française en 2050 : d'abord les inondations, pour un quart des habitants, mais aussi les incendies, qui augmenteront partout, y compris dans des régions pas ou très peu concernées jusqu'ici, et le retrait-gonflement des sols argileux (RGA). Plus de 10,4 millions de maisons individuelles sont déjà situées en zones d'exposition moyenne ou forte à ce phénomène. En 2050, elles seront 16,2 millions.

Des primes d'assurance qui explosent

De quoi doubler les coûts assurantiels de ces dommages, déjà estimés à 10 milliards d'euros en 2022 et à 6,5 milliards en 2023. Depuis la période 2000 à 2009, la moyenne du coût assurantiel des dommages liés aux événements climatiques extrêmes a déjà augmenté de 122 %, indique Greenpeace. Rien que pour la sécheresse, France Assureurs tablerait sur un coût de sinistralité de 43 milliards d'euros entre 2020 et 2050, contre 13,8 milliards auparavant. Or l'extraction et la combustion des énergies fossiles sont responsables de 86 % des émissions de CO2 dans le monde durant la dernière décennie, souligne l'association. En termes de coût social du carbone, les émissions de CO₂ de TotalEnergies en 2023 se monteraient ainsi à près de 23 milliards d'euros.

Mais ce sont finalement les ménages qui paient la facture : soit par le bais des impôts, soit par des hausses exponentielles de leurs primes d'assurance. Le cabinet de conseil Facts & Figures évalue par exemple entre 5 et 8 % l'augmentation des prix des contrats multirisques habitation cette année, bien plus que l'inflation. À terme, un nombre croissant d'assurés pourraient renoncer à se protéger ou se voir refuser un contrat par les assureurs. Un millier de collectivités locales sont déjà dans ce cas.

« Il est temps de trouver un modèle alternatif qui ne fasse pas des profits la priorité et mette à contribution les vrais responsables », estime Greenpeace. À l'échelle internationale, celui-ci pourrait par exemple prendre la forme d'une climate damages tax (CDT, taxe sur les dommages climatiques), une redevance sur l'extraction de charbon, de pétrole ou de gaz payée par les grandes entreprises d'énergies fossiles. Sur le plan national, ces mêmes entreprises pourraient contribuer par le biais de taxes diverses ou de participation au régime Cat-Nat.

1. Lire le rapport

Nadia Gorbatko / actu-environnement

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