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Bien entretenir ses bornes de recharge

09/04/2025

Bien entretenir ses bornes de recharge

© Powerdot

Préventive, corrective et à distance, la maintenance des bornes pour véhicules électriques est cruciale pour garantir leur disponibilité ainsi que pour accélérer la conversion des automobilistes.

Les chiffres 

  • 2,12 millions : le nombre de véhicules électriques et PHEV (hybrides) en circulation en France, dont 65,3 % électriques
  • 157 348 : le nombre de points de recharge disponibles en France, à + 31 % vs A-1, et 48 866 stations, à + 19,6 % vs A-1

Sources : Gireve, ministère de la Transition énergétique, Avere-France, 2025

  • 93 % : le taux de disponibilité technique des points de recharge
  • 95 % : le taux d’accès immédiat des stations de recharge

Sources : Gireve, ministère de la Transition énergétique, Avere-France, 2025

 Avec le règlement Afir, entré en vigueur fin 2023, l’équipement en bornes de recharge pour véhicules électriques se poursuit en Europe, avec près de 800 000 infrastructures en activité fin 2024. La France capte 19 % de ce parc, après les Pays-Bas et devant l’Allemagne, et fait partie du trio des pays les mieux équipés. « Fin 2020, on comptait 14 acteurs sur le marché français, contre 113 aujourd’hui, dont le top 5 n’opère que 50 % du parc installé », remarque Matthieu Dischamps, directeur général de Powerdot France, Belgique et Luxembourg (8 400 points de recharge rapides en Europe, dont 6 000 en France).

Si un bon maillage du territoire est indispensable pour développer la conversion des automobilistes aux véhicules électriques, le taux de disponibilité des bornes et le taux d’accès aux stations de recharge sont des éléments fondamentaux pour le consolider et l’accélérer. Selon le baromètre Gireve-­ministère de la Transition énergétique-Avere France, fin janvier 2025, ils s’élevaient respectivement à 93 % et 95 %. La maintenance de ces infrastructures est prépondérante pour garantir une qualité et une continuité de service aux usagers.

L’enjeu de la recharge rapide

Si l’on manque encore de recul dans ce domaine – en dehors de Tesla, la majorité des infra­structures ont cinq ans –, la plupart des acteurs estiment la durée de vie des bornes comprise entre huit et dix ans. Une longévité potentiellement raccourcie ou allongée selon la qualité et la régularité de la maintenance des infrastructures dans la durée.

Il existe deux grands types d’infra­structures, les bornes dites lentes, d’une puissance de recharge inférieure à 7,4 kW et jusqu’à plus de 22 kW, et les bornes dites rapides, d’une capa­cité inférieure à 50 kW et pouvant dépasser les 350 kW. Très majoritaires, les premières représentent 81 % du parc installé (baromètre Gireve), contre 19 % pour les secondes, en sachant que près des deux tiers affichent une puissance comprise entre 50 et 350 kW. Mais, comme elles permettent de recharger beaucoup plus rapidement les véhicules, les investissements d’infra­structures ont été plus importants l’an dernier au bénéfice des secondes, qui ont progressé de 54,6 %, contre + 22,1 % pour les bornes de plus faible capacité.

Au-delà des temps de charge, les bornes rapides se distinguent par une technologie plus complexe et des équipements plus volumineux et lourds. « En effet, elles fonctionnent en courant continu et sont donc dotées de transformateurs pour convertir le courant alternatif du réseau électrique, alors que lors de recharge sur bornes lentes, ce sont les convertisseurs intégrés aux véhicules qui sont sollicités, avec des performances moindres », explique Matthieu Dischamps.

Évidemment, la maintenance des bornes de recharge rapide, fonctionnant en courant continu, est plus technique que celles de plus faible capacité utilisant le courant alternatif du réseau. Tous les opérateurs s’engagent sur un taux de disponibilité de leurs installations (stations et bornes de recharge), variant selon les contrats et les deux grands types de bornes, qui est supérieur ou égal à 95 %.

Carrefour, qui a commencé à équiper son parc de magasins début 2023 et compte désormais 497 stations et 3 120 points de recharge (45 % de capacité comprise entre 22 et 50 kW et 55 % supérieurs à 50 kW), exige ­ainsi un taux de disponibilité supérieur à 95 % pour les premières et à 85 % pour les secondes. « Dans les faits, notre parc atteint un taux de disponibilité supérieur ou égal à 97 %. À l’image des batteries des véhicules électriques de plus en plus innovantes, les bornes de recharge sont, elles aussi, de plus en plus performantes, puissantes et fiables. Dès le début de son déploiement­, Carrefour a anticipé cette hausse de performance des batteries des véhicules en installant sur ses parkings des bornes allant de 50 kW à plus de 300 kW », reconnais­sent Geoffroy Obala et Corinne­ Teste, chargés des projets énergie et du développement immobilier au sein du groupe Carrefour.

Atteindre un taux de disponibilité supérieur ou égal à 95 % des bornes de recharge suppose donc d’assurer un niveau de maintenance optimale. « Il faut déjà mettre en place une assistance rapide aux clients fonctionnant 24 h/24 et 7 j/7 de manière à pouvoir apporter, en cas de problème, des réponses aux usagers dans un délai rapide (de dix à quinze minutes maxi) et pour déterminer si le dysfonctionnement éventuel peut-être réparé à distance ou s’il nécessite l’intervention d’un technicien sur site », explique Édouard Roblot, directeur bâtiment bas carbone chez Idex (2 000 bornes installées dont 85 % de capacité comprise entre 7 et 22 kW).

Faire de la pédagogie

Tous les acteurs de la mobilité électrique assurent une maintenance préventive avec des visites de contrôle annuelles. « Nous contrôlons et nettoyons plusieurs fois par an les filtres à air dans les systèmes de ventilation des bornes et vérifions les couples de serrage des connexions. Surtout, nous disposons d’un logiciel de pilotage à distance des bornes très performant qui permet de régler les problèmes, en sachant que dans 80 % des cas (câble coincé, session qui ne démarre pas, câble indisponible… ), on réussit à opérer une remise en service sans intervention sur site », assure Julien Belliato, cofondateur d’Electra (450 stations et 2 000 points de charge de 200 à 400 kW en Europe). Electra, qui vise un taux de disponibilité de ses bornes supérieur à 98 %, travaille avec trois entreprises sous-traitantes de maintenance et une équipe intégrée de quatre techniciens.

« Le temps d’intervention sur site dépend évidemment de la nature et de la gravité de la panne. Si elle présente des risques de sécurité potentiels, nous intervenons en moins de deux heures. Mais on constate que plus de la moitié des appels à nos services support dans lesquels travaillent 15 conseillers client multilingues 24 h/24 et 7 j/7 concerne des problèmes d’éducation à l’usage des bornes et non pas des dysfonctionnements des installations. Car il faut encore faire preuve de pédagogie dans ce domaine », conclut Matthieu Dischamps.

4 conseils pour une bonne maintenance

  • Effectuer une maintenance préventive régulière des installations (filtres à air, pistolet, couple de serrage des connexions, etc.).
  • Se doter d’un logiciel de pilotage à distance.
  • Offrir une assistance 24 h/24,7 j/7 avec un temps de réponse de quelques minutes.
  • Organiser une maintenance curative en cas de dysfonctionnement avec intervention sous quatre à soixante-douze heures selon les pannes.

Même si 90% des dysfonctionnements sont réparés à distance, des interventions sur site sont nécessaires en maintenance préventive et corrective. Comme ici chez Powerdot, qui mobilise en permanence 12 techniciens sur site en France.

Cruciale, la maintenance préventive concerne notamment le contrôle et le nettoyage des filtres à air de ventilation et la vérification des bons couples de serrage des connexions. Electra s’engage sur un taux de disponibilité de ses bornes supérieur à 98%.

lsa-conso.fr

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