Le salon des Solutions
environnementales & énergétique du Grand Ouest

Les Actualités

La décarbonation, nouveau vecteur d’attractivité pour la métropole d’Orléans

07/03/2025

La décarbonation, nouveau vecteur d’attractivité pour la métropole d’Orléans

A.Bourgouin

Pour conforter le tissu économique local, Orléans Métropole développe de nouveaux leviers d’attractivité en décarbonant le territoire. Présentation de l'action publique locale en faveur de l'industrie à l'occasion de la première étape 2025 de « Territoires et Industrie », le 4 mars à Orléans sous le thème "Réindustrialiser le territoire : La décarbonation au service de la compétitivité" et organisée par « La Gazette des communes » et « L’Usine nouvelle ».

Le long de l’A10 entre Artenay et Orléans, ou au sud de la métropole, les entrepôts succèdent aux entrepôts. Au coeur de ce paysage monotone, la capitale du Centre-Val de Loire fait figure de base arrière logistique de la région parisienne, mais cette image qui lui colle à la peau depuis des années ne traduit qu’une partie de la réalité économique locale.

Entre industrie mécaniques, usines cosmétiques ou laboratoires pharmaceutiques comme John Deere, Servier, Shiseido, L’Oreal ou encore Dior, Orléans est aussi une terre d’industrie dense (14.000 emplois et 360 établissements), que la collectivité veut préserver tout en développant de nouveaux vecteurs d’attractivité.

Grâce à la labellisation Territoire d’industrie décrochée en 2023, elle compte notamment « aider les entreprises à s’adapter à la transition énergétique, favoriser des écosystème innovants et lever les freins au recrutement », explique Pascal Tebibel, vice-président de la métropole en charge de l’attractivité et du numérique.

Réseau de chaleur

Après deux ans de travail, les projets commencent à se concrétiser, à commencer par le plus ambitieux d’entre eux, la création d’un réseau de chaleur de 20 km pour alimenter les entreprises de la zone d’activité de Pôle 45, le poumon économique du nord d’Orléans, ainsi que les bâtiments publics des communes voisines d’Ormes et Saran.

L’idée, portée par la SPL Orléans Energies, consiste à utiliser la chaleur fatale de l’usine d’incinération d’ordures ménagères située à proximité, et à capter ces calories par l’intermédiaire d’un échangeur, pour chauffer les bâtiments en hiver ou les rafraichir en été.

La métropole, qui ambitionne d’être un territoire à énergie positive en 2050, a lancé un appel d’offres à l’automne pour sélectionner le prestataire qui construira et exploitera ce réseau. Le montant du projet –  50 millions d’euros – est conséquent « mais la crise énergétique a rendu compétitif ce type d’investissement lourd », relève Matthieu Schlesinger, premier vice-président. « On peut s’engager sur un tarif et cela offre de la stabilité aux entreprises. »

La procédure est toujours en cours, en vue d’une mise en service en 2028, et certaines entreprises sont déjà dans les starting blocks. C’est le cas de l’usine Honda, spécialisée dans la fabrication de tondeuses, qui va en profiter pour sortir des énergies fossiles. « Pour nous c’est une étape clé. Nous avons prévu d’abandonner le gaz à l’horizon 2028 pour devenir le premier site du groupe neutre en carbone », anticipe le directeur Thierry Comeyras.

Sur le plan énergétique, la SPL a aussi pour vocation de développer la production photovoltaïque sur les bâtiments publics, avec un objectif d’une dizaine de mégawatts crête d’ici 2030. Ces projets peuvent aussi prendre une dimension supplémentaire, au profit d’industriels, comme Duralex, dont la métropole a acquis le foncier dans le cadre de la transformation de la célèbre verrerie en SCOP l’an dernier. « On réfléchit à utiliser une partie du terrain pour un projet de solarisation », poursuit Matthieu Schlesinger, « et on va lancer une étude pour voir si on ne pourrait pas récupérer la chaleur des fours pour alimenter un petit réseau de chaleur ».

Spécialisation autour de l’hydrogène

Toujours au service des entreprises, la Métropole, grâce au label Territoire d’industrie, a par ailleurs mobilisé près d’un million d’euros au titre du fonds vert au profit de trois entreprises, Pipop, qui propose un vélo électrique sans batteries, DB Technique, un fabriquant d’étiquettes, et Orrion Chemicals, qui s’est lancé dans la récupération et  le recyclage des mousses polyuréthane des vieux matelas.

L’ambition est enfin de spécialiser le territoire sur de nouvelles compétences, en poussant notamment sur l’hydrogène. L’université, dans ce domaine, est un atout clé, car elle est reconnue mondialement pour sa recherche sur les moteurs à combustion hydrogène grâce aux travaux du chercheur Fabrice Foucher. Sous son impulsion, elle a tout récemment décroché 3,5 millions d’euros de l’Agence nationale de la recherche pour former 4.500 personnes dans le domaine de l’hydrogène vert d’ici 2030. Et les projets se déploient également sur le terrain industriel, dans le cadre de plusieurs projets de recherche, avec des partenaires nationaux comme Renault Trucks et Stellantis, et encore John Deere, l’un des plus gros industriels locaux, qui veut promouvoir de nouvelles sources d’énergie sur ses moteurs, et développe également une unité de production de batteries électriques qui entrera en service début 2026.

lagazettedescommunes

Annonce Publicitaire