Grâce aux vagues au large de Brest, ce flotteur produit de l’électricité

Le prototype Seaturns a été testé près de Brest (Finistère) pendant 18 mois. | IFREMER, OLIVIER DUGORNAY

En partenariat avec l’Ifremer à Brest (Finistère), la start-up bordelaise Seaturns a testé sa solution de production d’électricité à partir de vagues. Son nom : Seaturns. Un «flotteur» jaune très prometteur.

Cette fois sera-t-elle la bonne ? Après plusieurs échecs d’entreprises souhaitant capter l’énergie des vagues pour la transformer en électricité à échelle industrielle, la start-up bordelaise Seaturns croit en ses chances. Elle vient de tester un prototype à l’échelle ¼ pendant 18 mois dans le site d’essais de l’Ifremer, à Sainte-Anne-du-Portzic, dans la rade de Brest (Finistère).

Les concepteurs sont ravis : ils ont ainsi pu tester, grâce aux équipes de l’Ifremer, dix configurations différentes et produire autant voire plus d’électricité qu’attendu. « Un des quatre piliers de notre contrat d’objectifs et de performances avec l’État est de développer les énergies marines renouvelables, souligne Jean-Marc Daniel, directeur général délégué en charge de la stratégie à l’Ifremer. On est un trait d’union entre la science et l’action. »

« Simple et robuste »

Sa technologie innovante consiste en un flotteur rempli d’air et d’eau douce. Sous l’effet de la houle, les masses d’eau douce poussent de l’air à travers une turbine qui produit de l’électricité en tournant. « Un système simple et robuste conçu pour résister aux conditions les plus hostiles », martèle le président-fondateur Vincent Tournerie.

D’ailleurs, le prototype tout juste installé a résisté aux assauts de la tempête Ciaran et à une vague de 3,75 m. « C’est l’équivalent d’une vague de 15 m en conditions réelles », souligne Gabriel Canteins, directeur de l’innovation et de la prospective. Avantages de cette technique selon les concepteurs : pas de corrosion en raison de l’eau douce et des interventions sur site limitées.

Les énergies renouvelables peuvent-elles devenir une alternative viable aux énergies fossiles en France ?

Une unité alimente une dizaine de foyers

Un prototype taille 1 va désormais être installé au large de Pornic (Loire-Atlantique) à partir de juillet 2025. Une unité peut alimenter en électricité une dizaine de foyers, mais l’entreprise souhaite développer des parcs d’une dizaine de flotteurs minimum, pour une production d’électricité évaluée à 2 MWh pour dix flotteurs.

Côté prix, ce sera « entre 30 et 80 € du MWh, en fonction de la houle », déclare Vincent Tournerie. L’éolienne terrestre est, aujourd’hui, à 59 €/MWh. L’idée est de pouvoir, à terme, alimenter le réseau électrique national. Pour accompagner son développement, l’entreprise a besoin de 2,4 millions d’euros et est en phase de levée de fonds.

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