Comment Station F veut propulser les startups qui œuvrent pour le climat

Pour répondre à l'urgence climatique, l'incubateur parisien s'allie à un startup studio et dégaine un indice pour faire décoller ses climatetechs les plus prometteuses.

Si la bulle de l’IA ne cesse de faire tourner les têtes dans la French Tech, les startups qui tentent d’apporter des solutions ont également le vent en poupe. Et pour donner davantage d’amplitude à cette vague «verte» au sein de l’écosystème, Station F met en place plusieurs initiatives pour mieux valoriser et accompagner les champions de demain de la climatetech.

En effet, le campus XXL de startups vient d’annoncer le lancement d’un nouveau programme d’incubation avec le startup studio Marble, destiné à créer des pépites pour répondre à l’urgence climatique. Baptisé «Marble Studio», celui-ci vise à mettre sur orbite des jeunes pousses qui proposent des solutions pour décarboner l’économie mondiale.

Qui sera le prochain Greenly ?

Depuis son lancement en 2021, Marble s’attèle à réunir des scientifiques et des ingénieurs pour réfléchir ensemble à de nouvelles technologies révolutionnaires dans le climat, de manière à aboutir à des startups qui reçoivent un financement de 250 000 euros pour se mettre en ordre de bataille. Jusque-là, la structure a donné naissance à six entreprises, comme AtmoCooling pour transformer les déserts côtiers en terres agricoles et en centrales solaires et Bloomineral afin d’obtenir des matériaux de béton haute performance qui éliminent le dioxyde de carbone (CO2).

Station F entend s’appuyer sur l’expertise de Marble pour améliorer son soutien aux entreprises engagées pour le climat sur le campus parisien. Pour rappel, l’incubateur a notamment vu passer Sweep, Neoplants ou encore Greenly, qui a levé 49 millions d’euros cette année pour devenir la référence mondiale de la comptabilité carbone, dans ses murs. «Nous avons commencé à voir beaucoup plus de startup studios au cours des derniers mois. Cependant, rien n'est comparable à ce que fait Marble. Ils vont changer radicalement le visage de la climatetech en France et nous ne pourrions être plus ravis de les avoir sur le campus», se réjouit Roxanne Varza, directrice de Station F. De son côté, Jonny Everett voit dans cette alliance avec l’incubateur parisien une opportunité pour «créer un foyer pour les futurs fondateurs de climatetechs en Europe».

C10, un indice pour mettre en avant 10 climatetechs de Station F

En plus d’accueillir Marble sur le campus, l’équipe de Station F annonce en parallèle le lancement de Climate 10 (C10), un indice qui vise à mettre en lumière les dix startups les plus prometteuses du campus pour agir en faveur du climat. Cette initiative s’inspire du programme Female Founders Fellowship, qui vise à accompagner des femmes entrepreneuses à haut potentiel au sein de l’incubateur initié par Xavier Niel.

Véritable vitrine de la French Tech, Station F estime avoir un rôle clé à jouer face à l’urgence climatique. «Nous pensons, qu'étant donné notre place dans l'écosystème, nous devons faire plus pour soutenir nos incroyables entreprises climatetech. Nous pensons que l'écosystème français et européen a le potentiel d'être leader dans ce domaine au niveau international. Et c'est la Climatetech, et non l'IA, qui a levé le plus de capitaux à Station F au premier semestre 2024», rappelle l’équipe du campus.

Voici la liste des dix startups retenues pour la première promotion de l'indice C10 :

Aerleum (Marble Studio) : cette société transforme le CO2 atmosphérique en e-carburants, de manière à alimenter les industries lourdes avec des alternatives durables au même coût que les combustibles fossiles.

CarbonFarm (21st by CentraleSupélec) : pionnière des crédits carbone vérifiés par satellite dans l'agriculture, en commençant par le riz, cette entreprise aide les agriculteurs, qui adoptent des pratiques durables, à obtenir des revenus supplémentaires tout en les aidant à atteindre leurs objectifs de zéro émission nette.

Entalpic (21st by CentraleSupélec) : cette jeune pousse mise sur l’IA pour découvrir de nouvelles réactions chimiques permettant de faire baisser les émissions de CO2 dans les secteurs qui en émettent le plus.

Faircraft (Entrepreneur First) : cette startup développe en laboratoire une alternative au cuir animal à destination de l'industrie du luxe et de la mode.

Genomines (21st by CentraleSupélec) : cette deeptech produit du nickel vert pour batteries à coûts compétitifs à l’aide de plantes capables d'absorber les métaux présents dans le sol.

Geosophy (Microsoft) : cette entreprise permet aux propriétaires de bâtiments de définir la meilleure stratégie de création de valeur pour leurs ressources géo-énergétiques.

Kumulus (Founders Program) : les machines de cette société peuvent créer de l'eau potable minéralisée à partir de l'air, permettant ainsi de s’affranchir de l’utilisation d'eau en bouteille.

Rubicon Exploration (Incubateur Télécom Paris) : cette jeune pousse exploite la puissance de l'intelligence artificielle et des données d'observation de la Terre pour faciliter la découverte de ressources naturelles d'hydrogène à grande échelle.

Woodoo (La Maison des startups de LVMH) : en transformant le bois au niveau moléculaire, cette startup fournit des solutions mécaniques et environnementales de haute performance au secteur du bâtiment pour construire des structures plus hautes, plus rapides et moins chères tout en émettant moins de CO2.

Syntetica (Marble Studio) : cette entreprise utilise la chimie verte pour améliorer le recyclage des textiles synthétiques, à commencer par le nylon.

maddyness

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