L’agriculture urbaine

L’agriculture urbaine désigne les activités de production agricole et d’élevage dans les villes ou à proximité de celles-ci. Elle peut être pratiquée sur des toits, dans des cours, des potagers partagés et même au sein d’espaces publics. Dans un monde de plus en plus urbanisé et devant faire face à des pénuries alimentaires, l’agriculture urbaine s’impose comme l’une des solutions à ces différents problèmes. 

Comment fonctionne l’agriculture urbaine ?

L’agriculture urbaine se présente sous la forme de zones de maraîchage et d'élevage dans les villes et en périphérie des villes. Les différents espaces agricoles peuvent être aménagés directement sur le sol, dans les jardins résidentiels et communautaires, ou bien sur les toits des bâtiments. Les fruits et légumes sont, quant à eux, cultivés en plein air ou sous serre. L’agriculture urbaine utilise différentes méthodes de production:

• La culture en pleine terre

• La culture hydroponique, c’est-à-dire que les végétaux baignent dans un liquide nutritif

• La culture indoor ou la culture en intérieur grâce à la lumière artificielle

• L’aquaponie autrement dit la culture en radeaux et bassins

• La culture en bacs

Les avantages de l’agriculture urbaine

L’agriculture urbaine offre de nombreux avantages pour les villes et leurs habitants.

La production locale de nourriture fraîche

L’un des avantages les plus évidents de l’agriculture urbaine est la production locale de nourriture fraîche. Il est tout à fait possible de faire pousser des légumes, des fruits, des herbes aromatiques mais également des fleurs consommables et de produire des graines. Et, ces aliments cultivés en ville sont souvent plus frais et nutritifs que ceux ayant voyagé sur de longues distances. L’agriculture urbaine peut ainsi réduire la distance parcourue par les aliments et ainsi aider à diminuer les émissions de gaz à effet de serre liées au transport. 

La réduction de la dépendance aux aliments importés

L’agriculture urbaine peut contribuer à réduire la dépendance des villes aux aliments importés. En effet, en produisant une partie de leur propre nourriture, les villes peuvent réduire leur dépendance aux aliments produits dans d’autres régions ou pays et donc aider à renforcer la résilience alimentaire des villes, notamment en cas de perturbations alimentaires dans les chaînes d’approvisionnement alimentaire. 

L’amélioration du métabolisme urbain

L’agriculture urbaine a le potentiel d’améliorer le métabolisme urbain en permettant une utilisation plus efficace des ressources, en réduisant les déchets et en améliorant la qualité de l’air et de l’eau. En effet, elle peut permettre de transformer les déchets en compost et d’utiliser l’eau de pluie pour l’irrigation des cultures. De plus, les plantes absorbant le dioxyde de carbone, les particules fines et d’autres polluants organiques cela contribue à réduire la pollution de l’air. 

La promotion de la biodiversité et de la préservation de l’environnement

L'agriculture urbaine peut contribuer à la promotion de la biodiversité et de la préservation de l’environnement en créant des habitats pour une grande variété de plantes, d’insectes et d’oiseaux dans ces zones urbaines.

Les Inconvénients de l’agriculture urbaine

Bien que l’agriculture urbaine présente de nombreux avantages, elle présente également des inconvénients qu’il est important de considérer.

La disponibilité limitée des terres

L’espace disponible pour l’agriculture urbaine est limité, et en particulier dans les zones densément peuplées. L’accès à des terres appropriées pour l’agriculture peut alors être difficile à obtenir, notamment pour les personnes à faibles revenus.

La pollution des sols

La pollution des sols peut en effet être transmise aux végétaux et nuire à la santé des consommateurs. Il est alors important de surveiller la qualité des sols et des substrats dans lesquels poussent les végétaux. Par ailleurs, la pollution atmosphérique due aux particules fines en suspension peut poser problème, c’est pourquoi les cultures en hauteur sont privilégiées. 

La main d’oeuvre limitée et les coûts élevés

L’agriculture urbaine nécessite une main-d’œuvre pour planter, entretenir et récolter les cultures et les personnes ayant ces compétences peuvent se faire rare au sein de ces zones urbaines. De plus, cette dernière peut être coûteuse à mettre en place et à maintenir. 

Les réglementations locales

Les agriculteurs urbains peuvent être confrontés à des règles et réglementations restrictives en matière d’utilisation des terres, de zonage et d’accès à l’eau. Ils doivent également respecter les règles sanitaires et de sécurité ainsi que les règles environnementales afin de garantir la sécurité et la qualité des aliments produits.

Le rendement de l’agriculture urbaine

Selon la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture), le rendement de l’agriculture urbaine est potentiellement 15 fois supérieur à celui des zones rurales. Une surface de culture d’un mètre carré permet de produire 20 kg de nourriture par an. Néanmoins, les fermes urbaines ne permettent pas aux villes d’être autosuffisantes. Par exemple, dans des villes comme Paris, le manque d’espace au sol, l’inclinaison des toits et le manque d’accès à l’eau limitent les capacités de production. 

L’agriculture urbaine aujourd’hui

De nos jours, l’agriculture urbaine connaît un regain d’intérêt qui s’inscrit dans la prise de conscience des limites et de la vulnérabilité de nos systèmes agricoles traditionnels. Dans les friches des quartiers populaires, les jardins partagés des centres-villes et dans les potagers, elle permet de produire, de résister et d’habiter autrement. En effet, elle favorise la mixité des populations. 

La plus grande ferme urbaine au monde est située à Paris, sur le toit du parc des expositions, au sein du 15e arrondissement. Avec 14 000m² de cultures maraîchères, cette ferme urbaine appelée “Nature Urbaine” produit des tomates, des fraises, des haricots verts, des salades, des concombres ou encore des plantes aromatiques. Son rendement est de plusieurs centaines de kilos par jour.