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Nancy Sud Lorraine Énergies entre en SEM

25/07/2024

Nancy Sud Lorraine Énergies entre en SEM

© La Semaine

Une dizaine de collectivités, associées à quatre partenaires privés, ont acté, mardi 9 juillet, la création d’une société d’économie mixte (SEM) locale spécialisée dans la production d’énergies renouvelables. Mots d’ordre : souveraineté énergétique et transition écologique, dans un souci d’équilibre entre les différents territoires du sud meurthe-et-mosellan.

Après dix-huit mois de travaux au sein de la multipole Nancy Sud lorraine, c’est officiel ; une dizaine de collectivités se sont réunies sous une bannière commune via la création d’une société d’économie mixte (SEM). Elles sont rejointes par quatre partenaires privés (la Banque des territoires, le Crédit agricole de Lorraine, Solorem et l’association Lorraines Énergies Renouvelables). Intitulée Nancy Sud Lorraine Énergie, le champ d’intervention de cette toute nouvelle structure porte sur l’ensemble des sources d’énergies dites « renouvelables » : le solaire photovoltaïque et thermique, l’éolien, la géothermie, l’hydraulique, la biomasse (bois-énergie), le biogaz (méthanisation), les énergies de récupération (chaleur fatale) et les vecteurs d’hydrogène.

La nouvelle a été officialisée mardi 9 juillet au château de Brabois à Villers-lès-Nancy, en présence des élus des collectivités membres et des représentants des différents partenaires privés. Cette opération s’inscrit dans la continuité du schéma de cohérence territoriale sud Meurthe-et-Moselle (SCoT Sud54) portant l’ambition de renforcer la production d’énergies renouvelables sur le territoire en favorisant les coopérations entre les différents acteurs locaux.

Il s’agit de contribuer localement à l’ambition du Schéma régional d’aménagement du territoire (le Sraddet) de devenir une Région à énergie positive et décarbonée d’ici à 2050. Côté technique, la SEM est administrée par un conseil d’administration composé d’une dizaine de représentants. Ce dernier s’appuie sur un comité d’engagement, auquel participent des représentants de tous les actionnaires, en particulier pour déterminer les choix d’investissement dans les projets. Sa présidence, quant à elle, sera tournante, à raison d’une élection tous les deux ans.

Avoir « plus de poids »

Avec un capital de départ de 4  130 000 euros, la SEM pourra financer des projets à hauteur de 40 000 000 euros sur une durée de cinq ans, grâce à un effet levier. Avec un plan d’affaire déjà « bien alimenté », se réjouit Bruno Minutiello, président de la communauté de communes du Territoire de Lunéville à Baccarat. Parmi les exemples d’opérations qui pourront être co-développées et co-financées par la SEM à court ou moyen terme, on peut notamment citer : la création d’une unité de méthanisation industrielle et agricole sur le territoire du bassin de Pompey, le parc photovoltaïque au sol sur une ancienne friche d’activités à Badonviller (9 000 panneaux solaires), celui du site de l’aérodrome de Chanteheux, ainsi qu’une « grappe de projets photovoltaïques en toiture, en ombrière ou au sol » sur des parcelles inutilisées de sites d’activités en cours de développement « sur différentes communautés de communes », précise Bruno Minutiello.

Cette constitution en SEM, c’est aussi et surtout un moyen « d’avoir plus de poids auprès des banques », souligne Pierre Boileau, président du syndicat mixte multipole Nancy Sud Lorraine. En ce sens, la présence du Crédit agricole de Lorraine parmi les partenaires est loin d’être négligeable. Au-delà de son rôle de co-financement et de co-développement, cette entité assurera également une mission de conseil auprès des porteurs de projets afin de les aiguilliers vers les meilleures solutions.

La force du collectif

Ce n’est pas la première fois que les collectivités du sud meurthe-et-mosellan s’associent. « Un peu plus de deux ans après la création de Lorr Up [agence de développement économique du territoire Nancy Sud Lorraine], nous avons souhaité, de la même manière, amplifier notre réflexion sur un enjeu majeur ; celui de la production et de la consommation d’énergies renouvelables pour nous inscrire à la fois dans la transition économique et énergétique et dans une meilleure souveraineté territoriale pour une régulation publique de la production au service des projets des territoires et de leurs habitants », développe Mathieu Klein, présent en sa qualité de président du Grand Nancy, aussi adhérent à la SEM. Pour autant, cet organisme « n’a pas vocation à se substituer aux opérateurs privés » mais doit veiller au bon équilibre dans la répartition des projets.

« Comme souvent, dans des marchés encore émergents ou ayant des capacités de développement encore importantes, il faut veiller à ce que l’ensemble des territoires, des métropole puissent bénéficier d’une dynamique partagée », poursuit le maire de Nancy. Dans cette optique, la SEM pourra également porter des opérations en propre ou prendre des participations dans des sociétés de projet créées avec d’autres opérateurs spécialisés pour la réalisation d’une installation. Et la présidente du Département, Chaynesse Khirouni, de compléter : « Maîtriser la production c’est aussi maîtriser la tarification et l’accès à l’énergie. Beaucoup d’habitants ont du mal à joindre les deux bouts. Si on arrive à faire diminuer la facture, alors nous aurons joué notre rôle. »

Les dix collectivités adhérentes : communautés de communes du Bassin de Pompey, de Meurthe Mortagne-Moselle, de Moselle et Madon, du Pays de Colombey Sud Toulois, du Pays du Sânon, de Seille et Grand Couronné, du Territoire de Lunéville à Baccarat, de Vezouze en Piémont, la Métropole du Grand Nancy, le conseil départemental de Meurthe-et-Moselle.

lasemaine

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