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En Anjou, une usine de tri dernier cri pour les petites graines sans gluten qui montent

30/09/2024

En Anjou, une usine de tri dernier cri pour les petites graines sans gluten qui montent

Sébastien Beauvallet, directeur céréales de la CAPL, devant un big-bag de quinoa, au pied de la longue chaîne de triage des graines. | OUEST-FRANCE

La coopérative CAPL (Coopérative agricole des Pays de la Loire) ouvre un site « unique en France », à Longué-Jumelles (Maine-et-Loire), pour répondre aux besoins grandissants de graines sans gluten – quinoa, lentilles, sarrasin, millet… – protéine créant des problèmes intestinaux aux personnes intolérantes. Cinq cents de ses adhérents l’alimentent.

La Coopérative agricole des Pays de la Loire (CAPL), basée dans le Maine-et-Loire, nourrit de grandes ambitions pour les graines qui s’invitent dans nos assiettes : quinoa, lentilles, sorgho blanc, sarrasin, pois chiches, millet, lin… Point commun de ces céréales et légumes secs ? Ils ne contiennent pas de gluten, protéine créant des problèmes intestinaux aux personnes intolérantes.

La CAPL a inauguré jeudi 19 septembre, à Longué-Jumelles, une usine à 16,3 millions d’euros baptisée « Perles d’Anjou ». Fonction ? Stocker, trier, conditionner les variétés de graines déjà cultivées par 500 de ses adhérents (10 000 tonnes/an).

Une enfilade de machines dernier cri

Le cœur du site, c’est une enfilade de machines dernier cri venues de Suisse – défense de photographier ! – qui séparent mécaniquement le bon grain des indésirables : paille, poussières… L’une vibre pour que les cailloux restent en bas, les graines circulant par souffle d’air. Une autre machine les trie par taille. La suivante peut les décortiquer.

La plus chère, une trieuse optique, écarte les lentilles corail pas assez orangées, ou repère les graines noires issues de mauvaises herbes restées dans le quinoa… Une dernière gratte un peu la pellicule de la graine : « Ça peut faire baisser le temps de cuisson du quinoa de quatorze à sept minutes », explique Sébastien Beauvallet, directeur céréales. L’équipement travaille « à façon », selon la demande des clients : entreprises agroalimentaires (Tipiak, Lustucru, etc.), restaurateurs, grande distribution.


Sébastien Beauvallet, Christian Blet, président de la coopérative CAPL et Jérôme Lemasson, directeur général, devant la nouvelle usine. | OUEST-FRANCE

Comme le marché de ces graines s’accroît de « 20 % tous les cinq ans en France », la CAPL a prévu large. Le but, c’est de tourner à 25 000 t/an, d’ici à deux ans, en 3 X 8, avec quinze salariés pour piloter l’équipement informatisé. Aujourd’hui, cinq employés de jour accueillent les cultures des adhérents. Mais, avec ce bâtiment « unique en France pour les volumes et la diversité des petites graines traitées », Sébastien et son directeur général, Jérôme Lemasson, « sont déjà sollicités » pour accueillir des productions extérieures sans solution de tri.

Des graines de chia riches en oméga 3

Les volumes vont aussi gonfler en interne : « Nos équipes vont chercher des produits intéressants au-delà de nos frontières. » Comme ce fut le cas pour le quinoa des Andes en 2008, une première en France. Aujourd’hui, la coopérative se lance dans les graines de chia, d’origine mexicaine, riches en oméga 3.

Christian Blet, cultivateur conventionnel dans le Saumurois et président de la CAPL, croit à cette « agriculture de demain » , « créatrice de valeur ajoutée ». Il sourit : « Chez moi, je sème du quinoa au printemps et je n’ai pas besoin d’irrigation. Je n’utilise pas de phytosanitaires puisqu’il n’y a pas de traitement homologué. Depuis que je fais ces cultures, des voisins ont renoué avec moi. Ils me disent : “Il est beau, le bleu de ton champ de lin.” »

ouest-france


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