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Doublement du budget climat des collectivités : "On nous met devant des objectifs inatteignables", dénonce l’Association des maires de France
18/09/2024
André Laignel, vice-président de l'Association des maires de France, avant le congrès national de l'AMF le 8 novembre 2022. (VINCENT ISORE / MAXPPP)
Les collectivités locales vont devoir investir largement en faveur du climat afin d'atteindre les objectifs de neutralité carbone fixés par la France d'ici 2030.
Les collectivités devront "plus que doubler" chaque année, d'ici 2030, leurs investissements en faveur du climat pour espérer atteindre les objectifs de neutralité carbone fixés par la France, selon une étude de l'Institut de l'économie pour le climat (I4CE) et de La Banque Postale publiée vendredi 13 septembre. "On nous met devant des objectifs inatteignables", a dénoncé sur franceinfo le vice-président de l’Association des maires de France (AMF) et maire d'Issoudun, dans l'Indre, André Laignel.
"Nous n'avons pas attendu, nous avons déjà beaucoup investi", a estimé celui qui est par ailleurs à la tête du Comité des finances locales (CFL). Si en 2023, les investissements des collectivités en faveur du climat ont atteint près de 10 milliards d'euros, ceux-ci restent toutefois, selon les auteurs de l'étude, bien en deçà des enjeux de planification écologique. La redirection des investissements en faveur de la transition écologique a "bien entendu déjà été mise en œuvre", a-t-il défendu. "Depuis 20 ou 30 ans, on n'a pas attendu les obligations et les modes pour agir", a-t-il souligné.
"On a agi en matière d'eau et d'assainissement, on a agi en matière d'espaces verts, on a agi en matière de chauffage..." - André Laignel, vice-président de l'AMF
Pour agir, les collectivités doivent mobiliser des ressources propres à travers la fiscalité, plaide l'I4CE. "Nous n'avons quasiment plus aucun levier fiscal", a dénoncé André Laignel. La suppression d'impôts à l'échelle locale, comme la taxe d'habitation sur les résidences principales, prive les collectivités d'un "levier fiscal". "On nous étouffe financièrement et quand nous modernisons nos territoires, on nous accuse de trop dépenser", a-t-il ajouté. "On est vraiment dans l'absurdie", a résumé André Laignel.