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En Vendée, Alegina va créer une usine du futur pour transformer les coquilles d’huîtres en pavés
25/02/2025

Thierry Didelon, directeur général d’Alegina (à gauche), au côté de Philippe Gaboriau, président, sur le site de la future usine, au Poiré-sur-Vie (Vendée). | OUEST-FRANCE
Au Poiré-sur-Vie, Alegina va dépolluer une friche industrielle pour ouvrir, en 2027, une unité 4.0 (1) qui recyclera les coquilles d’huîtres en pavés drainants, en substrats pour toitures végétalisées et en porcelaine de la mer. La dépollution du site débutera au second trimestre 2025.
Sur l’ancienne friche industrielle, au Poiré-sur-Vie (Vendée), des montagnes de coquilles d’huîtres s’élèvent près des bâtiments de l’ex-Fonderie Vrignaud. « Ici, on a broyé du noir en recyclant de vieilles fontes. Désormais, on broie du blanc, en valorisant des coquilles d’huîtres », sourit Philippe Gaboriau, président d’Alegina.
Créée en 2018, cette start-up a inventé un procédé pour transformer ces coquilles en pavés perméables et bas carbone, sous la marque Vivaway. Une réponse aux enjeux de la loi Climat et résilience, qui incite à lutter contre l’imperméabilisation des sols, pour éviter les phénomènes de ruissellement.
L’entreprise a également mis au point un substrat 100 % biosourcé pour les toitures végétalisées, baptisé Vivaroof, ainsi qu’une porcelaine de la mer et des bijoux (Kaomer), tous produits à partir de coquilles.
Dépollution d’une friche industrielle
La future usine affichera une capacité de traitement de 40 000 tonnes de coquilles par an. | DR
« L’objectif est d’accélérer et de passer à la phase industrielle, pour répondre à la demande, qui est très forte, en maîtrisant sur un même site l’ensemble du process de A à Z », explique Thierry Didelon, directeur général avec son fils Alexandre.
Au second trimestre 2025, la société lancera un vaste chantier de dépollution de cette friche, contaminée au plomb et à l’amiante, pour y construire une usine 4.0 (1). « On passera de 7 500 m² aujourd’hui à 9 800 m², en réalisant une extension et en rénovant une partie du bâti. »
L’ensemble, dont la livraison est prévue au second semestre 2027, affichera une capacité de traitement de 40 000 tonnes par an. « Aujourd’hui, on peut déjà produire 1 200 m² de pavés par jour, avec la Sfac [Société des fours à chaux] d’Angers. Le but, c’est de conserver ce partenariat, mais d’investir aussi dans nos propres moules et d’atteindre 5 000 tonnes de coquilles transformées au Poiré dès 2028. »
Une ressource, estimée à 120 000 à 150 000 tonnes par an en France, récupérée après consommation ou auprès des professionnels, et vouée à se diversifier, « en traitant aussi les coques, palourdes et coquilles Saint-Jacques ».
Deux autres sites en réflexion
Les matières premières seront lavées dès leur arrivée sur site en utilisant l’eau de pluie, dans une station avec traitement en circuit fermé. Elles seront ensuite transformées en granulats de différents gabarits, pour la création des pavés et substrats.
Pour y parvenir, Alegina prévoit de passer de huit salariés à une trentaine, d’ici à 2028. Un projet chiffré à 8,32 millions d’euros, pour la dépollution et la partie immobilière, soutenu par l’État à hauteur de près de 2,7 millions d’euros, via les fonds friche et territoire d’industrie. S’y ajoutent les équipements industriels, « entre 7 et 10 millions d’euros, selon les options ».
Une création que la start-up envisage de dupliquer à terme dans deux autres sites, « dans le sud et le nord du pays. Notre modèle industriel intègre la collecte des coquilles, leur transformation, la conception et la fabrication de produits aux performances environnementales avérées. L’objectif, c’est de devenir le premier acteur européen sur ce marché. »
(1) Le concept d’industrie 4.0 (aussi appelée industrie du futur ou quatrième révolution industrielle) correspond à une nouvelle façon d’organiser les moyens de production.
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