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Décarbonation : l’étude qui doit tout déclencher en Moselle-Nord

18/05/2024

Décarbonation : l’étude qui doit tout déclencher en Moselle-Nord

© Creative commons

Sensibiliser les entreprises comme les acteurs publics à la mobilité décarbonée, voilà un objectif ambitieux. C’est celui fixé par les collectivités de Portes de France – Thionville et du Val de Fensch à travers un séminaire, le 15 mai prochain. Un premier pas avant le déclenchement d’une étude pour diagnostiquer l’existant et définir les installations futures.

Pas encore mariées, elles travaillent déjà main dans la main. Ce n’est pas réellement une surprise puisque les collectivités du Val de Fensch et de Portes de France – Thionville l’avaient annoncé : désormais elles avanceront ensemble. Et si le mariage ne sera officialisé qu’au 1er janvier 2026, la fusion est, elle, bel et bien actée. Un rapprochement qui s’illustre ici avec un sujet d’importance puisqu’il touche au réchauffement climatique : la mobilité décarbonée. Certains s’y sont déjà mis quand d’autres essaient de prendre le train en marche… Reste qu’ici comme ailleurs, les démarches sont trop souvent isolées. Pour changer cela, les deux communautés d’agglomération ont saisi l’opportunité de lancer une étude sur leur territoire, afin de réfléchir ensemble ce changement capital et de soutenir au mieux ceux qui y seront soumis.

Pour l’heure, on parle de sensibilisation. Un séminaire de lancement est prévu le 15 mai en salle du Val-Marie à Thionville. Ont été invités une trentaine d’acteurs privés comme publics qui possèdent une flotte de véhicules ou sont donneurs d’ordre sur des groupes qui génèrent des flux logistiques. « On a ratissé large », confirme Bernard Veinnant, vice-président en charge de la transition énergétique pour la communauté d’agglomération de Portes de France – Thionville (CAPFT).

À quoi ça va servir ?

Un premier rassemblement qui vise à présenter les enjeux de la future étude, les solutions techniques de motorisation et d’avitaillement ainsi que les aides financières disponibles pour les entreprises qui souhaiteraient investir dans des véhicules à plus faibles émissions. Deux temps sont programmés : un comité de pilotage assurera une présentation dans la matinée, puis les professionnels pourront échanger ensemble sur la thématique et bénéficieront d’une exposition de matériels présentant les différentes motorisations possibles (électrique, biogaz, bioéthanol).

Lancée prochainement, l’étude devrait s’étaler sur une année. Elle coûtera 86 millions d’euros et sera prise en charge pour la moitié par la Région et l’Ademe (agence de la transition écologique) et pour l’autre par les deux collectivités. C’est le cabinet lyonnais Noocarb qui a remporté l’appel d’offres et sera en charge de sa concrétisation. Son objectif ? Identifier les flottes existantes sur le territoire et établir un inventaire. Tant les entreprises de transports de marchandises que celles qui véhiculent des voyageurs sont ciblées. Et s’il n’y a pas d’obligation à prendre part à la démarche, les différentes structures y ont un intérêt pour pouvoir accéder aux aides de la Région Grand Est et financer l’achat de véhicules à faibles émissions.

Premières pistes vertes

C’est aussi pour cette raison que Portes de France – Thionville et le Val de Fensch se sont investies dans cette démarche. En plus du fait qu’elles aussi y ont intérêt car elles sont concernées au même titre que les entreprises notamment à travers un Plan climat air énergie qui vise « à un abaissement significatif de la décarbonation de l’économie et des flottes ».

Un premier pas a déjà été réalisé avec une partie des quarante véhicules légers (un quart) électrifiés. Un schéma de mise en place de bornes de recharges électriques est en train d’être élaboré sur le territoire et un projet est aussi en cours sur la question du ramassage des ordures ménagères. Mais tout cela prend du temps et coûte. « Sur certains endroits, il y a des véhicules qui fonctionnent en biogaz mais nous n’y sommes pas encore », spécifie Bernard Veinnant.

L’élu qui siège aussi au syndicat mixte des transports urbains Thionville-Fensch (Smitu) dresse un parallèle avec le syndicat où là aussi la décarbonation fait son chemin. En premier lieu avec le Bus à Haut Niveau de Service – repoussé quelque peu dans le temps du fait des complications budgétaires – qui ne devrait être composé que de bus électriques. « Le projet intègre l’acquisition de 27 bus 100 % électriques », confirme-t-il. Une réflexion devra être portée sur le verdissement des autobus et autocar. Faut-il miser uniquement sur l’électrique ? Bernard Veinnant n’en est pas si sûr. « Mieux vaut ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier », glisse-t-il malicieusement. D’autant qu’en matière de décarbonation, le progrès avance vite et les constats d’hier ne seront plus forcément ceux de demain.

En attendant, le futur dépôt dont la construction est annoncée l’année prochaine à Florange doit prendre en compte ces considérations et fournir l’énergie nécessaire à la future flotte. Là-dessus, il a peut-être un coup d’avance. « Nous avons déjà imaginé prévoir une éventuelle extension pour y abriter une station hydrogène », bien conscient que cette option fera aussi partie des modes de circulation dans les années à venir. Et sur cette question, le territoire disposera d’un bel atout avec l’implantation d’une unité de production par le groupe H2V sur le site de l’Europort.

Des éléments qui alimenteront le diagnostic de Noocarb puisque l’idée une fois l’inventaire établi est d’identifier des endroits où pourraient se développer des stations multi-énergies afin de créer un véritable réseau qui permette à tous les véhicules de s’approvisionner. Les collectivités attendent des propositions et des estimations des coûts qu’il faudrait mettre sur la table pour un transport durable.

lasemaine


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