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Ouragans, inondations, super typhons …. Le monde a littéralement la tête sous l’eau
06/10/2024
Les précipitations à Katmandou, au Népal sont les plus importantes enregistrées depuis au moins 1970. @AMBIR TOLANG NurPhoto via AFP
Une planète plus chaude, c’est aussi une planète plus arrosée. On l’aura particulièrement constaté en ce mois de septembre diluvien. Ouragan Hélène aux Etats-Unis, pluies records au Népal, tempête Boris en Europe centrale, super typhon au Japon… des événements météorologiques extrêmes dont la fréquence et l’intensité sont amplifiés par le changement climatique.
Du mois de septembre qui s’achève on retiendra surtout les quantités d’eau phénoménales qui sont tombées aux quatre coins du globe, faisant des milliers de victimes. Au Népal, on compte au moins 200 morts et 31 personnes portées disparues, à la suite des inondations et glissements de terrain provoqués par des pluies diluviennes. La vallée de Katmandou a vu tomber 24 centimètres de pluie durant 24 heures, entre vendredi et samedi 28 septembre. Il s’agit des précipitations les plus importantes enregistrées dans la capitale népalaise depuis au moins 1970, selon l’agence météorologique népalaise. Les moussons de juin à septembre provoquent chaque année des morts et des destructions dans toute l’Asie du Sud, mais le nombre d’inondations et de glissements de terrain mortels a augmenté ces dernières années.
“L’une des pires tempêtes de l’histoire moderne”
Aux Etats-Unis, l’ouragan Hélène laisse également derrière lui un lourd bilan humain avec 93 morts et des millions d’Américains de dix États privés d’électricité. Hélène avait touché terre dans le nord-ouest de la Floride jeudi 26 septembre en tant qu’ouragan de catégorie 4 sur une échelle de 5, soufflant des vents mesurés à 225 km/h. “Il s’agit de l’une des pires tempêtes de l’histoire moderne pour certaines parties de l’ouest de la Caroline du Nord”, a déclaré le gouverneur de cet État, Roy Cooper, lors d’une conférence de presse.
L’ouragan s’est formé et déplacé au-dessus d’eaux particulièrement chaudes. “Il est probable que celles-ci aient joué un rôle dans l’intensification rapide d’Hélène”, a souligné la climatologue Andra Garner, pour l’AFP. En réchauffant les eaux des mers, le changement climatique rend plus probable l’intensification rapide des tempêtes et augmente le risque d’ouragans plus puissants, selon les scientifiques. Au Mexique, au moins 16 personnes ont également été tuées lors du passage de l’ouragan John sur les côtes du Pacifique dans le sud du Mexique le 28 septembre. Le front de mer d’Acapulco, capitale touristique du pays, avait déjà été détruit le 25 octobre 2023 par l’ouragan Otis, de force maximale 5.
Super typhon Yagi balayant l’Asie, inondations meurtrières au Sahel et en Europe,… le mois de septembre a été marqué par des précipitations intenses. Les pluies qui ont frappé mi-septembre l’Europe centrale et orientale sont “de loin les plus fortes jamais enregistrées” dans la région, révèle une étude publiée par le réseau de scientifiques World Weather Attribution (WWA). Dans la ville japonaise de Wajima, plus de 12 centimètres d’eau sont tombés en une heure au passage du typhon Yagi le 21 septembre, un record depuis le début des mesures en 1929.
“Marqueurs communs”
Alors que les scientifiques sont en mesure de relier certains phénomènes météorologiques extrêmes au changement climatique, il est encore trop tôt pour tirer des conclusions définitives. Des données consolidées doivent être communiquées par l’observatoire européen Copernicus, début octobre. “Il y a toujours eu des événements météorologiques extrêmes, mais leur intensité a été amplifiée par le changement climatique, en particulier en termes de précipitations”, a toutefois déclaré à l’AFP Paulo Ceppi, du Grantham Institute à l’Imperial College de Londres. “C’est probablement un des marqueurs communs des phénomènes observés dans des régions du monde pourtant très différentes”, a-t-il ajouté.
Le changement climatique a ainsi doublé la probabilité, comparé à l’ère pré-industrielle, de connaître des précipitations intenses sur quatre jours du niveau de celles de la tempête Boris en Europe, selon l’étude du réseau WWA. “C’est très difficile d’attribuer au changement climatique différents phénomènes survenant au même moment dans le monde mais le principe fondamental reste que pour chaque degré Celsius supplémentaire, l’atmosphère peut contenir 7% d’humidité en plus”, explique Liz Stephens, responsable scientifique du Centre climatique de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.
En clair, une planète plus chaude, c’est aussi une planète plus arrosée. Or, l’été 2024 dans l’hémisphère Nord a été le plus chaud jamais mesuré, battant le record de 2023, selon Copernicus. L’organisme européen vient également de révéler que le rythme de réchauffement des océans avait presque doublé depuis 2005. La saison étouffante autour de la Méditerranée a ainsi “généré beaucoup d’évaporation supplémentaire, donc beaucoup de vapeur d’eau au-dessus de l’Europe. C’est un terrain propice à ce que toute cette humidité soit relâchée par endroits”, explique Paulo Ceppi. “Les températures mondiales – à la fois au-dessus de la terre et des océans – ont été anormalement élevées en août-septembre“, indique également Roxy Mathew Koll, de l’institut indien de météorologie tropicale. Ce surcroît de chaleur et d’humidité contribue à l’“intensification” des tempêtes. ■