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Vélo électrique, rénovation énergétique… L’épargne salariale passe au service de la transition écologique

16/09/2024

Vélo électrique, rénovation énergétique… L’épargne salariale passe au service de la transition écologique

De nouvelles conditions permettent de débloquer son plan d'épargne salariale. @Unsplash

Il sera bientôt possible pour les salariés français d’utiliser leur plan d’épargne entreprise pour acheter un véhicule électrique ou rénover leur résidence principale. Une bonne nouvelle alors que l’épargne salariale atteint des niveaux records dans l’Hexagone.

Isoler la toiture de sa maison, acheter un vélo à assistance électrique ou encore équiper son logement d’une pompe à chaleur : des investissements utiles à la transition énergétique mais encore très coûteux. Pour en faciliter l’accès, l’épargne salariale des travailleurs français pourra bientôt être mobilisée. Ces fonds, issus de l’intéressement, de la participation ou depuis plus récemment du versement de la prime de partage de la valeur (PVV) par l’employeur, peuvent prendre la forme d’un plan d’épargne retraite (Perco, PER) ou d’un plan d’épargne entreprise (PEE).

Ce dernier, bloqué durant cinq ans, peut cependant être utilisé avant l’échéance. Les salariés ont en effet la possibilité de récupérer les fonds pour leur permettre de s’adapter à des évènements professionnels, comme une rupture de contrat de travail, mais aussi personnels, tel que le décès d’un conjoint, l’achat d’une résidence principale ou encore un mariage. Au total, ce sont dix situations qui ont été élargies par décret le 5 juillet dernier à trois nouveaux cas.

188 milliards d’euros d’encours

Tout d’abord, les salariés pourront débloquer leur épargne pour l’achat d’un véhicule “propre”. Seront éligibles les voitures, camionnettes et autres scooters utilisant “l’électricité, l’hydrogène ou une combinaison des deux comme source exclusive d’énergie”. Les vélos électriques neufs seront également pris en compte. Le second cas concerne la rénovation énergétique du logement principal, comprenant par exemple les travaux d’isolation ou l’installation d’un chauffage fonctionnant à partir d’énergie renouvelable. Le troisième et dernier motif s’appliquera dans le cas d’une activité de proche aidant, “exercée par l’intéressé, son conjoint ou son partenaire” précise le décret.

Cet élargissement intervient dans la lignée d’un accord national interprofessionnel sur le partage de la valeur dans l’entreprise, conclu en février 2023 à la suite de trois mois de négociations entre syndicats et patronat. Avantageux pour les salariés, il pourrait également constituer un levier important en réponse aux enjeux de la transition énergétique. Selon les chiffres de l’Association française de la gestion financière (AFG), l’encours de l’épargne salariale a atteint fin 2023 un niveau record avec près de 188 milliards d’euros, soit une hausse de +16% par rapport à 2022. Au total, plus de 12 millions de travailleurs, exerçant dans plus de 397 000 entreprises, en bénéficient.

Des choix d’investissement critiqués

Abondé depuis le 1er juillet 2024 par les PVV, auparavant surnommées primes “Macron”, les plans d’épargne salariale se développent donc de plus en plus parmi les entreprises de l’Hexagone. Reste à voir cependant si les Français s’empareront des nouveaux motifs de déblocage. “On en a eu toute une série, ça n’a jamais été massivement utilisé. (…) La durée moyenne de détention de l’épargne salariale et retraite est aujourd’hui de dix ans”, rappelle sur le plateau du média BSmart François Dillemann, directeur du développement épargne au sein de Malakoff Humanis Epsens.

Le succès grandissant de ces produits financiers attire par ailleurs l’attention des salariés soucieux du rôle joué par leur épargne dans la transition écologique et sociale. Au printemps dernier, près de 1200 salariés des groupes Orange, Alstom et Ubisoft pointaient ainsi du doigt les choix d’investissement de la société de gestion Amundi. Dans un courrier, puis lors de l’assemblée générale de l’entreprise, les travailleurs ont notamment réclamé l’exclusion des projets d’expansion d’énergies fossiles. Aujourd’hui, 84% des fonds d’épargne salariale soutiennent encore le développement de nouveaux projets de charbon, gaz et pétrole regrette l’ONG Reclaim Finance.

novethic

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