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Grâce à son charbon végétal, la start-up Miraïa veut devenir un fleuron français du carbone renouvelable

31/07/2024

Grâce à son charbon végétal, la start-up Miraïa veut devenir un fleuron français du carbone renouvelable

De gauche à droite : Quentin Delmas, Thierry Dhuicq, Thomas Messe, Julien Marchal et Jean Escaffre, co-fondateurs et salariés de Miraïa. La start-up toulousaine est spécialisée dans la décarbonation et production de charbon végétal. ©Miraïa

Spécialisée dans la décarbonation, la société toulousaine Miraïa a deux objectifs : réduire et séquestrer le CO2. Ces deux cofondateurs Jean Escaffre et Thierry Dhuicq prévoient d’investir 30 M€ dans la création d’une usine à énergie positive dans les Pyrénées-Atlantiques pour la production de charbon végétal (biochar). Ouverture prévue en 2026.

Dans son sixième rapport, paru en mars 2023, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) explique qu’il faudrait « piéger » 10 giga tonnes de CO2 d’ici 2050 pour maintenir le réchauffement climatique à 1,5 degré.

Une problématique prise à bras le corps notamment par des acteurs privés dont les fondateurs de Miraïa, start-up toulousaine fondée en 2023 et spécialisée dans la décarbonation. Jean Escaffre et Thierry Dhuicq sont respectivement directeur d’une société spécialisée dans les charpentes en bois et la promotion immobilière et fondateur de Carborop, productrice de charbon de bois et de biocarbone. Deux expériences qu’ils ont décidé de mettre en commun pour mener à bien un nouveau projet d’entreprise.

Le duo a investi 1,5 M€ dans le développement d’une solution pour valoriser la biomasse en créant du charbon végétal. Aussi appelé « biochar », il est capable de séquestrer une grosse quantité de carbone. « L’utilisation du biochar en amendement de sol est une méthode durable pour améliorer la qualité du sol, diminuer le stress hydrique, augmenter la productivité, la résilience et baisser les émissions de gaz à effet de serre », peut-on lire sur le site internet de la jeune pousse.

Une technique ancestrale

Pour produire du biochar, la pépite utilise la pyrolyse, un procédé ancestral quelque peu oublié depuis l’avènement du pétrole et des charbon fossiles. Particularité de cette méthode ? Aucune fumée, aucune odeur et aucun déchets, elle est aussi peu gourmande en énergie comme l’explique Jean Escaffre : « C’est une technique qui consiste à brûler la matière, en l’occurrence du bois, à très haute température et sans oxygène dans un four vertical. Cela nous permet d’extraire des matières qui n’étaient pas dans le bois à la base, comme du gaz ou de l’huile. »

Ces coproduits (charbon végétal, huile et gaz) peuvent être utilisés dans plusieurs secteurs d’activité comme la métallurgie pour le raffinement de matériaux ou la construction pour créer des matériaux carbo négatifs. Plusieurs grandes entreprises spécialisées dans la métallurgie ont d’ailleurs formulé leur intention de travailler avec elle.

Les cofondateurs disent toutefois vouloir se concentrer dans un premier temps sur l’agriculture et la viticulture et pour cause : « Le biochar est particulièrement utile pour la rétention d’eau et la fertilité des sols », précise le directeur de Miraïa.

Jusqu’à 25 M€ de CA par an

En pleine phase de croissance, l’entreprise, qui compte cinq collaborateurs, envisage de renforcer ses équipes et annonce un plan de recrutement. 35 emplois pourraient être créés d’ici 2026. Date à laquelle la start-up prévoit la création de sa première usine à énergie positive à Garlin, dans les Pyrénées-Atlantiques. Coût du projet : 30 M€. Une stratégie de développement qui devrait permettre à la société d’atteindre les « 25 M€ de chiffre d‘affaires par an », selon Jean Escaffre.

Cette nouvelle unité de production serait capable de produire « 20 000 tonnes de biochar et 56 000 tonnes de bio huiles », selon l’intéressé. Pour mener à bien ce projet industriel, la start-up est accompagnée par Airbus Développement et la French Tech. Miraïa, qui bénéficie par ailleurs du soutien de Bpifrance, a lancé en début d’année une levée de fonds de 3 M€.

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