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Pourquoi tant de déchets sont-ils encore enfouis ?

21/09/2024

Pourquoi tant de déchets sont-ils encore enfouis ?

Pourquoi enfouit-on (encore) nos déchets ? Ici, 175 000 tonnes ont été enfouies dans la Manche et l’ouest de l’Orne en 2022, comme ici au nord de Saint-Lô. Photo d’illustration. | OUEST-FRANCE

Selon l’Agence de la transition écologique, 20 % de nos poubelles sont encore enfouies en 2024. Alors que la France prévoit d’enterrer moins de 10 millions de tonnes de déchets en 2025, et que la fin de l’enfouissement des déchets est prévue pour 2030, plus de 17 millions de tonnes ont été enfouies en 2022. Pourquoi alors enfouissons-nous encore tant de déchets ? « Ouest-France » vous répond.

« Pourquoi ce qui n’est pas recyclé est enterré ? », nous demande Françoise, de Lanester (Morbihan). C’est une bonne question Françoise, surtout quand on sait que l’enfouissement des déchets est nocif pour l’environnement. 

Tous les déchets ménagers, qu’on appelle les déchets ultimes, sont enfouis. Car ils ne sont plus valorisables, ni par recyclage, ni par compostage individuel. Et alors que la France prévoit d’enterrer moins de 10 millions de tonnes de déchets en 2025, et que la fin de l’enfouissement des déchets est prévue pour 2030, plus de 17 millions de tonnes ont été enfouies en 2022. Selon l’Agence de la transition écologique, 20 % de nos poubelles sont encore enfouies en 2024.

Faute de tri, et de solutions

Pourquoi autant ? En théorie, seuls les déchets ultimes sont enterrés. En réalité, faute d’un tri responsable et efficace, plastique, verre et carton sont enfouis avec les déchets organiques. Le tri à la source est donc mal fait ou inexistant. Et c’est principalement pour cela que nous enfouissons encore tant de déchets.

Soit les habitants n’ont pas de poubelles de tri et doivent eux-mêmes déposer leurs déchets triés dans des conteneurs communs : dissuasif. Soit ils sont sous-informés sur le tri de leurs déchets ou simplement qu’ils n’en prennent toujours pas la responsabilité : dommageable. Au bout du compte, de nombreux déchets se trouvent mélangés aux déchets ménagers, puis enfouis sous terre, ou devrions-nous dire plutôt, sur Terre.

Du jus de décharge dans la terre

Car quel est le risque pour notre planète Terre ? Les déchets enfouis dans les Installations de stockage de déchets non dangereux, les ISDND, mettent des centaines voire des milliers d’années pour se dégrader naturellement, et génèrent, dans leur processus de méthanisation, un gaz responsable d’environ 18 % de l’effet de serre mondial.

Les ISDND sont des trous gigantesques au fond desquels, dans les plus récents, sont déposées des membranes en plastique, pour protéger les nappes phréatiques et les cours d’eau de la contamination de ce qu’on appelle le jus de décharge, issu de la décomposition des déchets organiques.

Mais voilà, les fuites, cela arrive. Sans parler du vent qui avant que les trous ne soient recouverts de terre, soulèvent et portent les sacs plastique dans la nature.

La production de méthane, plus puissant gaz à effet de serre

Enfin, le méthane, produit par la décomposition des déchets, est un des gaz à effet de serre les plus puissants. Qu’il soit réutilisé par les sites de traitements de déchets ou qu’il soit brûlé sur place, ce gaz s’échappe dans tous les cas dans notre atmosphère.

Que faire ? Il y a urgence à mieux trier. Depuis le 1ᵉʳ janvier 2024, une obligation de la loi Agec, loi anti-gaspillage pour une économie circulaire, impose aux communes de proposer une solution de tri des déchets alimentaires à tous les habitants, qu’ils vivent en maison ou en appartement. « Les biodéchets, c’est-à-dire les déchets alimentaires tels que les pelures de légumes, les restes de repas ainsi que les déchets verts essentiellement issus des activités de jardinage, représentent près d’un tiers des poubelles d’ordures ménagères des Français », rappelle l’Ademe, l’agence de la transition écologique.

ouest-france

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