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L’Europe maintient l’objectif 2035 pour 100% de voitures neuves zéro émission, mais accepte l’e-fuel

29/08/2024

L’Europe maintient l’objectif 2035 pour 100% de voitures neuves zéro émission, mais accepte l’e-fuel


Pour tenter de calmer les oppositions de l’extrême droite mais aussi de son propre parti le PPE, la Présidente de la Commission Européenne (tout juste réélue) vient de faire un pas de côté : si l’objectif 2035 est bel et bien maintenu, l’interdiction des moteurs thermiques ne touchera pas ceux d’entre eux qui rouleront à l’e-fuel. De quoi largement contenter les Allemands qui bataillaient en ce sens depuis des mois … Mais cet assouplissement va-t-il vraiment dans le bon sens ?

« Nous devons avoir une approche neutre du point de vue technologique, dans laquelle les carburants de synthèse auront un rôle à jouer. »

Ursula von der Leyen, Présidente de la Commission Européenne

Vers une modification « ciblée » de la réglementation européenne

Lors de la campagne pour les dernières élections européennes le débat fut houleux : face à l’objectif des 100% de voitures neuves « zéro émission » en 2035, les contradicteurs se sont faits largement entendre qui appelaient à la suspension de la mesure, voire à son abolition pure et simple. Parmi ces voix fortes, l’extrême droite, mais aussi certains membres du Parti Populaire Européen (PPE) dont fait partie la Présidente sortante de la Commission Européenne Ursula von der Leyen.

Largement reconduite à son poste ce 18 juillet, la Présidente a décidé de calmer les controverses et de prendre immédiatement position en tranchant net. Ou plutôt en marquant un léger infléchissement. « Nous maintenons cet objectif 2035. Nous devons avoir une approche neutre du point de vue technologique, dans laquelle les carburants de synthèse auront un rôle à jouer. » A la clé donc, « une modification ciblée de la réglementation dans le cadre du réexamen prévu » de la législation sur les émissions CO2. Comprenez : un aménagement de la loi devrait bientôt finalement autoriser les moteurs thermiques fonctionnant aux carburants synthétiques (e-fuels). Ou comment satisfaire les écologistes et les élus du PPE qui avaient inclus cette nouvelle mesure dans leur programme de campagne. Sans oublier les Allemands qui, au début de 2023, avaient fait pression pour l’e-fuel.

« Aujourd’hui, un e-fuel zéro carbone injecté dans un moteur thermique vaut 6 euros le litre avant taxes, donc on est loin d’une solution compétitive face à la batterie électrique ! » Pascal Canfin, ex-Président de la Commission Environnement du Parlement européen

Un carburant hors de prix, et pas du tout compétitif

Reste maintenant à trouver un accord avec les Etats membres. Sur le sujet, les discussions devraient reprendre avant la fin de 2024. Avant que les choses ne soient revues en 2026, puisqu’une clause de revoyure est prévue dans le texte initial. Et justement,  pour Pascal Canfin (l’ex-président de la Commission Environnement du Parlement européen), tout ne va pas de soi, loin s’en faut: « Aujourd’hui, un e-fuel zéro carbone injecté dans un moteur thermique vaut 6 euros le litre avant taxes, donc on est loin d’une solution compétitive face à la batterie électrique vers laquelle les industriels s’orientent massivement. Peut-être qu’il y aura une niche de marché (…) mais cela n’implique pas de rouvrir le calendrier 2035. » Et le patron de TotalEnergies, Patrick Pouyanné de confirmer : « Les e-fuels coûtent dix fois plus chers que le carburant normal. Si vous me trouvez des automobilistes prêts à en acheter, je vous en produis ! ».

makeamove

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